Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a pressé le groupe de résistance palestinien Hamas d'accepter le plan israélien en vue d'une trêve à Ghaza, où Israël a poursuivi ses frappes dans la nuit de dimanche à lundi.»Le secrétaire d'Etat a salué la volonté d'Israël de conclure un accord et a affirmé qu'il incombe au Hamas de l'accepter», a déclaré son porte-parole, Matthew Miller, après un appel téléphonique de M. Blinken au ministre israélien de la Défense Yoav Gallant. Les deux responsables ont parlé de «la proposition de parvenir à un cessez-le-feu plein et entier» dans la bande de Ghaza en échange de la libération des otages, selon M. Miller. Des bombardements israéliens meurtriers ont continué de cibler Ghaza, après bientôt huit mois d'agression barbare. Au total, au moins 19 martyrs sont à déplorer dans des frappes et des tirs au cours de la nuit, dont six au camp de réfugiés de Bureij (centre) et dix dans le secteur de Armadhiya, près de Khan Younès, selon des sources médicales. D'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Israël a par ailleurs attaqué dans la nuit de dimanche à lundi une usine des environs d'Alep, dans le nord de la Syrie, provoquant la mort d' «au moins douze combattants pro-iraniens de nationalité syrienne et étrangère». Depuis 2011, Israël a agressé à des centaines de reprises ce pays. Le 13 avril, Téhéran avait mené une attaque sans précédent contre Israël en réponse à une attaque sur le consulat iranien à Damas qui avait tué notamment de hauts gradés iraniens. A Ghaza, malgré les protestations de la communauté internationale, l'armée israélienne poursuit son offensive à Rafah, une ville frontalière avec l'Egypte dans le sud du territoire palestinien. Après la présentation vendredi par le président américain Joe Biden d'un plan israélien en vue d'un cessez-le-feu, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a réaffirmé sa détermination à poursuivre l'agression. Dimanche, des témoins ont déclaré avoir vu des véhicules militaires israéliens dans l'ouest et le centre de Rafah. Ils ont signalé des explosions, des combats, des tirs continus avec des drones et des hélicoptères Apache. Le Croissant-Rouge palestinien a dit recevoir des appels à l'aide de civils mais ajouté que les bombardements rendaient «très difficile» l'accès à Rafah. Environ un million de Palestiniens, selon l'ONU, ont déjà fui la ville face à la progression des troupes israéliennes. Dans le nord du territoire, trois Palestiniens ont été tués, dont un enfant, dans un bombardement sur la ville de Ghaza, selon une source hospitalière. Dans le centre, les secteurs de Deir al-Balah, Bureij et Nousseirat ont été visés par des frappes. Dans le paysage dévasté du camp de Jabalia (nord), des habitants fouillaient les ruines, de retour après la fin d'une opération terrestre israélienne.»Nous refusons de rester dans les écoles et les abris. Nous nettoierons autant que nous le pourrons et nous resterons ici», a témoigné l'un d'eux, Fares Jabr. L'armée sioniste a lancé une offensive dans la bande de Ghaza qui a fait à ce jour 36.479 martyrs. Au moins 40 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, précise le ministère dans un communiqué, qui fait état par ailleurs de 82.777 personnes blessées dans le territoire palestinien depuis le 7 octobre. Le Qatar, les Etats-Unis et l'Egypte, médiateurs dans le conflit, ont appelé conjointement samedi «le Hamas et Israël à finaliser l'accord de cessez-le-feu sur la base des principes énoncés par le président Joe Biden». Cette feuille de route proposée par Israël prévoit dans une première phase, selon Joe Biden, un cessez-le-feu de six semaines accompagné d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Ghaza, de la libération de certains otages, notamment des femmes et des malades, et de prisonniers palestiniens détenus par Israël. Les contours de la deuxième phase seront négociés pendant le cessez-le-feu, qui pourrait devenir «permanent» si le Hamas «respecte ses engagements», selon M. Biden. Mais Benjamin Netanyahu a affirmé samedi que les «conditions» pour arriver à un «cessez-le-feu permanent» n'avaient pas changé et comprenaient la «destruction» du mouvement islamiste, au pouvoir à Ghaza depuis 2007, ainsi que la «libération de tous les otages». Netanyahu est sous forte pression. Ses ministres d'extrême droite, Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, ont menacé de quitter le gouvernement s'il mettait fin à l'agression génocidaire alors que de nombreux Israéliens continuent de descendre dans la rue pour réclamer un accord assurant la libération des otages. Il a néanmoins reçu le soutien du chef de l'opposition, Yaïr Lapid, et du président Isaac Herzog. Le Hamas a dit considérer «positivement» la feuille de route annoncée par M. Biden, après avoir réitéré ses exigences d'un cessez-le-feu permanent et d'un retrait total israélien de Ghaza. Dans le territoire frappé par une catastrophe humanitaire majeure, le point de passage de Rafah avec l'Egypte, crucial pour l'acheminement de l'aide internationale, est fermé depuis que l'armée israélienne en a pris le contrôle le 7 mai du côté palestinien. Lors d'une réunion dimanche au Caire avec des représentants américains et israéliens, l'Egypte a réitéré son refus de voir le côté palestinien du poste-frontière contrôlé par Israël.