Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est attendu dimanche(hier) en Israël pour un énième voyage destiné à pousser pour une trêve dans la bande de Gaza, où les bombardements israéliens meurtriers ne connaissent pas de répit. Au onzième mois d'une guerre dévastatrice, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, la diplomatie internationale s'active pour éviter une extension du conflit après les menaces d'attaque de l'Iran et de ses alliés contre Israël. Alors que les profondes divergences demeurent entre Israël et le Hamas en vue d'un cessez-le-feu, M. Blinken, dont c'est le 9e déplacement au Moyen-Orient depuis le 7 octobre, doit rencontrer lundi(aujoutd'hui) les dirigeants israéliens. Les Etats-Unis, qui viennent d'approuver une vente d'armes à leur allié israélien d'un montant de 20 milliards de dollars, ont soumis vendredi une nouvelle proposition de compromis au terme de deux jours de discussions à Doha entre Israël et les médiateurs américain, qatari et égyptien.Les négociateurs israéliens ont exprimé leur «optimisme prudent» après les pourparlers, qui doivent reprendre la semaine prochaine au Caire. Mais le Hamas, qui n'a pas participé aux négociations, a fustigé «l'imposition de diktats américains» et accusé Israël d'avoir ajouté de «nouvelles conditions», dont le maintien de ses troupes à la frontière de Gaza avec l'Egypte et «un droit de veto» sur les prisonniers palestiniens susceptibles d'être échangés contre des otages emmenés à Ghaza le 7 octobre. Le mouvement palestinien refuse de négocier davantage et veut une application du plan annoncé le 31 mai par le président américain Joe Biden. Ce plan prévoit dans une première phase une trêve de six semaines accompagnée d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Ghaza et de la libération d'otages enlevés le 7 octobre, et dans sa deuxième phase, notamment un retrait total israélien de Ghaza. Après que Joe Biden a évoqué vendredi un «accord» proche, un cadre du Hamas, Sami Abou Zohri, a évoqué «un énorme retour en arrière». Dire qu'un accord de cessez-le-feu est «proche» est une «illusion», a-t-il dit. Pour Washington, un cessez-le-feu à Ghaza aiderait à éviter une attaque de l'Iran et de ses alliés contre Israël, après leurs menaces de riposter à l'assassinat, imputé à Israël, du chef du HamasIsmaïl Haniyeh à Téhéran le 31 juillet, et à celui du chef militaire du Hezbollah libanais,Fouad Chokr, tué la veille dans une frappe revendiquée par Israël près de Beyrouth. L'attaque israélienne dans la bande de Gaza assiégée a fait au moins 40.074 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas, qui ne détaille pas le nombre des civils et des combattants tués. Outre le lourd bilan humain et des destructions colossales, elle a provoqué un désastre humanitaire dans le territoire palestinien menacé de famine selon l'ONU et «noyé» sous une montagne de déchets et de décombres d'après l'ONG néerlandaise de promotion de la paix. L'immense majorité des 2,4 millions d'habitants y ont été déplacés. Parallèlement aux efforts diplomatiques, l'armée israélienne maintient la pression militaire sur le Hamas à Ghaza et y poursuit son offensive. Dimanche, la Défense civile à Gaza a annoncé le retrait de quatre corps des décombres à Jabalia (nord) après des frappes israéliennes sur trois maisons.Ã Deir al-Balah (centre), sept Palestiniens ont péri dans un bombardement israélien sur un appartement. L'armée de l'entité sioniste a indiqué que ses troupes poursuivaient leurs opérations à Khan Younès, Rafah (sud) et Deir al-Balah. En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 57 ans, Israël a annoncé avoir assassiné samedi soir à Jénine «deux hauts responsables du Hamas». La branche armée du Hamas a confirmé leur mort.