Le Hezbollah a annoncé d'une manière officielle la mort de son chef charismatique, Hassan Nasrallah, suite à une attaque de l'aviation sioniste qui a ciblé le quartier général du mouvement dans la banlieue sud du Beyrouth. Le décès du chef du Hezbollah constitue en lui-même un jeu majeur dans la région, en général, et le Liban, en particulier. L'entité sioniste pense qu'avec cette assassinat lâche elle pourrait maintenant se permettre une stabilité au plan sécuritaire dans la région et que la donne prendra une tournure favorable aux calculs des puissances étrangères qui sont derrière cette force dont fait preuve l'entité sioniste contre le peuple palestinien et les populations du Sud-Liban. Les analystes craignent le pire face à cette évolution de la situation et l'escalade qui se fait exprimer dans le Proche-Orient. La région est face à une menace d'une guerre régionale aux conséquences désastreuses. L'entité sioniste croit que son attitude foncièrement violente et coloniale lui assurera la stabilité et la sécurité dans la région en général. L'assassinat du chef de Hezbollah, Hassan Nasrallah, va exacerber le conflit israélo-arabe et participera dans le pourrissement des relations géopolitiques au niveau international. Le soutien, voire la complicité directe des Etats-Unis d'Amérique et leurs alliés occidentaux, montre que la question palestinienne et l'assassinat lâche du chef du mouvement de résistance du Hezbollah, Hassan Nasrallah en l'occurrence, sont la cible claire et nette de cette guerre qui ne cesse de semer la barbarie et d'accentuer le génocide comme pratique «courante» par l'entité sioniste. Il s'agit, selon certains analystes des questions sécuritaires et stratégiques au niveau de Moyen-Orient, d'un cours nouveau dont les relations internationales seront complètement revues et recomposées. Surtout en ce qui concerne la région du Moyen-Orient qui constitue l'enjeu stratégique des puissances internationales de par ce qu'elle renferme comme réserves énergétiques au niveau mondial. La guerre totale n'est pas à exclure dans ce contexte qui caractérise le monde arabe avec l'ampleur que prennent les situations dans le Liban et la Palestine. Le Liban, un pays qui est construit sur une trame fragile d'un communautarisme religieux retardataire, sera la première expression de déchirement après l'opération de l'assassinat de Hassan Nasrallah par l'entité sioniste. Surtout que beaucoup de chefs communautaires au Liban ont exprimé, d'une manière feutrée, leur désaccord avec le Hezbollah dont l'approche frontale à l'égard d'Israël suscitait moult remous. La frappe sioniste qui a mis fin à la vie de l'un des rares chefs des mouvements de résistances arabes face à l'entité sioniste et ses mentors impérialistes dans la région aura des répercussions néfastes sur le Liban, d'abord, et les pays du Moyen-Orient, après. Un nouvel ordre sera mis en oeuvre, c'est celui d'une mainmise franche et sans ambages des puissances internationales via leur instrument, à savoir l'entité sioniste. Des analystes parlent de plusieurs scénarios qui pourraient émailler la scène politico-militaire libanaise et de Proche-orient. Un des scénarios est celui de favoriser l'embrasement et l'escalade à une grande échelle, c'est-à-dire une guerre totale au niveau régional. Cette analyse, liée à ce scénario, n'est pas tout à fait réalisable, surtout que le rapport de forces n'est pas à la faveur de l'axe de la résistance qui vient de subir un grand échec au plan militaire. Il est clair que l'étape actuelle va favoriser la redistribution des cartes par les Etats-Unis qui sont derrière tout ce scénario en cours. Le Liban va connaître un passage à «vide» très dur et qui risque d'attiser l'esprit communautariste à même d'enclencher une guerre civile dont toutes les factions libanaises vont sortir de leur cocon pour agir selon l'approche étroite d'un groupe représentant sa communauté en dehors de la patrie libanaise en tant qu'entité historique et géographique. Chose est sûre, c'est que le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a su apporter une contribution politico-militaire dans sa résistance et sa lutte contre la mainmise sioniste et ses mentors occidentaux, en renversant la donne au niveau régional jusqu'à mettre en échec l'entité sioniste en 2006. La défaite d'Israël par Hezbollah a sonné comme un début d'une nouvelle situation géopolitique dans la région. Mais la normalisation de certains pays arabes a vite replacé l'entité sioniste sur la scène comme une force «incontournable» dans la région. La mort de Nasrallah va peut-être susciter un peu de reflux de la résistance dans la région, mais cela ne pourra, en aucun cas, remettre en cause le choix juste de la lutte et de la résistance contre l'entité sioniste et sa stratégie d'occupation coloniale. Biographie de Hassan Nasrallah Hassan Nasrallah est né le 31 août 1960 à Bourj Hammoud à l'est de Beyrouth. Aîné d'une famille de neuf enfants, son père, Abdel Karim, épicier de son état, est membre du Parti social nationaliste syrien. Sa famille, très modeste, est de confession chiite mais peu portée sur la religion. Nasrallah commence ses études à l'école publique de Sin El-Fil, un quartier où cohabitent chrétiens et musulmans à l'est de Beyrouth, ce qui lui permet de faire la connaissance de chrétiens libanais. En 1975, lorsque la guerre civile éclate au Liban, il est âgé de 15 ans. Le foyer est contraint de fuir une première fois en 1974 en raison de l'insécurité, puis de nouveau en 1975, lorsque les milices chrétiennes des expulsent les habitants musulmans de la région de Sin El-Fil où la famille avait trouvé refuge un an plus tôt. Elle s'installe au Sud, dans le village d'Al-Bazouryié, près de, d'où est originaire le père.Ayant décidé très tôt de devenir clerc, il étudie la dans la ville de en pour devenir. L'imam Mohammed Bakr Al-Sadr, fondateur du parti Ad-Daawa, lui présente l'étudiant libanais Abbas Moussaoui avec qui il se lie d'amitié. À partir de 1978, l'intensification de la répression du gouvernement de Saddam Hussein à l'encontre des religieux chiites l'oblige à rentrer au Liban. Il décide à son retour au Liban de rejoindre le mouvement Amal (Espoir), une organisation chiite politique et paramilitaire. Les années de guerre civile l'ont conduit à se politiser et à côtoyer des clercs chiites proches des révolutionnaires iraniens. Son entourage familial n'est pas particulièrement dévot mais est, en revanche, imprégné d'une culture chiite bercée par un sentiment d'exclusion et d'injustice. L'imam Moussa Sadr, le fondateur d'Amal et du Mouvement des déshérités, et dont le portrait est exposé dans le magasin de son père, est alors le porte-voix d'une communauté historiquement marginalisée. Hassan Nasrallah confiera des années plus tard qu'il «rêvait de devenir comme lui». Il étudie et enseigne ensuite à l'école du cheikh Abbas Moussaoui, devenu dirigeant d'Amal. Il gravit les échelons du parti. Il est tout d'abord élu délégué politique pour la Bekaa, faisant de lui un membre du bureau politique central. En 1982, après l'invasion israélienne du Liban, Moussaoui et Nasrallah quittent Amal pour rejoindre la nouvelle organisation chiite libanaise, le Hezbollah, soutenu par l', qui représente le courant favorable aux idées de l'ayatollah Rouhollah Khomeini et en particulier au velayet-e faqih. S'il devient à vingt-deux ans un des fondateurs du Hezbollah, il ne fait pas alors partie du directoire suprême. Il reçoit la charge de la mobilisation, puis il devient responsable pour les régions de Baalbek et, enfin, de l'ensemble de la plaine de la Bekaa. Désireux de reprendre ses études en théologie, il part pour la ville iranienne de Qom en 1989. Mais il est obligé de revenir au Liban lorsque les troupes du Hezbollah et d'Amal se combattent. Après l'assassinat d'Abbas Moussaoui le 16 février 1992 par Israël (un tir de missile), Hassan Nasrallah est invité par l'ayatollah Ali Khamenei et par le Conseil des sages du. Le retrait d'Israël du Liban-Sud l'a consacré comme un héros pour beaucoup de Libanais. Pour certains, sa principale force tient de son esprit de synthèse du chiisme arabe et iranien, de l'islamisme et du nationalisme arabe, du visage occidental du Liban et de son appartenance au monde arabe. Le 6 février 2006, après plusieurs mois de négociations avec le Courant patriotique libre, Nasrallah rencontre Michel Aoun pour signer un document d'entente de dix points. Le 7 mai 2008, en réaction à la volonté du gouvernement libanais de faire gérer par l'armée les infrastructures du Hezbollah, il menace de «couper la main» de quiconque «touchera aux armes de la résistance».