Le Premier ministre, M. Nadir Larbaoui a reçu, hier au Palais du gouvernement, une délégation de la République du Niger, conduite par le ministre du Pétrole, M. Sahabi Oumarou, qui effectue une visite de travail en Algérie, indique un communiqué des services du Premier ministre. L'Algérie oeuvre d'arrache-pied pour la paix au Sahel. Une région particulièrement exposée au terrorisme dont le terreau est constitué du banditisme, du trafic d'armes, de drogues diverses (cannabis, héroïne, psychotropes...). Et comme pour l'ignorance qu'il faut combattre par l'éducation, le savoir, le sous-développement et la misère ne peuvent trouver de réponse que dans les projets économiques, les investissements indispensables aux sociétés qui veulent avancer. Une garantie pour leur stabilité politique, une arme fatale contre les groupes terroristes. L'Algérie en a fait un credo, un principe. C'est la meilleure des réponses qu'elle peut envoyer à certains gouvernants qui veulent lui porter le chapeau quant aux crises politiques dans lesquelles ils ont plongé leurs propres pays. La coopération algéro-nigérienne qui est en train de se densifier de manière remarquable constitue à ce propos un exemple de premier ordre de par sa qualité. Elle touche le secteur pétro-gazier, un domaine hautement stratégique où l'Algérie excelle et tient un rang de premier plan au niveau international. Son statut de fournisseur fiable de l'Europe en gaz est attesté. La réalisation du gazoduc Trans-Saharian Gas-Pipeline (Tsgp) constitue à ce sujet le socle de la coopération entre l'Algérie et le Niger. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, l'a qualifié d' «oeuvre africaine majeure» en soulignant l'aspiration de l'Algérie à approvisionner l'Afrique en électricité et à lancer des projets de voies ferrées reliant les pays africains au Bassin méditerranéen. Ce projet bénéficiera ainsi de toutes les opportunités offertes par l'Algérie en matière d'infrastructures, notamment le réseau de transport, les complexes de gaz naturel liquéfié (GNL) et les infrastructures de pétrochimie, ainsi que la position géographique proche des marchés de gaz internationaux. Le Niger ne compte pas rater une telle opportunité pour développer davantage son secteur énergétique. La réalisation d'une raffinerie et d'un complexe pétrochimique sont au programme. «Nous comptons sur le soutien de l'Algérie, ce pays frère, pour la concrétisation de ces deux projets, qui revêtent une grande importance pour le développement du secteur énergétique au Niger», a déclaré lundi à partir d'Oran le ministre nigérien du Pétrole Sahabi Ouma. Qualifiant l'Algérie de «fierté de l'Afrique», il a souligné qu'elle peut être une boussole en ce qui concerne la réalisation des infrastructures énergétiques dans les pays africains. Et il n'a certainement pas tort, car de tels projets nécessitent des financements importants. L'Algérie, un des plus importants contributeurs africains du Fonds africain de développement, ne se fera pas prier pour mettre la main à la poche, surtout lorsqu'il s'agit de l'avenir du continent. Elle est aux avant-postes et contribue concrètement à la mise en oeuvre de moyens de communication qui faciliteront les échanges commerciaux, le désenclavement de marchés locaux prometteurs à travers la réalisation d'infrastructures routières d'envergure. La plus récente consiste en la réalisation d'une route reliant Tindouf (Algérie) à Zouerate (Mauritanie), sur une longueur de 775 km. Cette route, qui ouvrira des axes routiers internationaux importants, devra permettre aux opérateurs algériens une ouverture économique sur les marchés africains. Sans oublier bien sûr la mythique «Transsaharienne» longue d'environ 4 800 km qui relie Alger à Lagos au Nigeria en traversant six pays, (le Nigeria, le Tchad, le Mali, le Niger, la Tunisie et l'Algérie) avec pour objectif de désenclaver les zones déshéritées et de promouvoir les échanges entre le nord et le sud du Sahara. Ce rôle «pionnier» et «pivot» de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme et l'instauration de la sécurité et de la stabilité dans la région du Sahel, avait été mis en exergue, le 23 juillet dernier, par le chef du commandement des Etats-Unis pour l'Afrique (Africom), le général d'armée Michael Langley. «L'Algérie partage avec les Etats-Unis d'Amérique quelques préoccupations concernant l'expansion des organisations extrémistes violentes à travers toute l'Afrique et l'Afrique subsaharienne, notamment dans la région du Sahel», avait déclaré le commandant de l'Africom au terme de l'audience que lui a accordée le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Des déclarations qui doivent avoir écorché quelques oreilles à Rabat et Bamako...