Journée très tendue dans l'hémicycle. Dès le début de la séance plénière consacrée au vote du projet de loi de finances pour l'année 2025, l'on sentait qu'il y avait de l'eau dans le gaz entre le groupe parlementaire du MSP et la commission des finances et du budget. Ali Rebidji, politologue et député FLN à l'Assemblée populaire nationale et Belkhiri Rabah, député du MSP en sont venus aux mains, juste après la levée de la séance par le président de l'APN. M Boughali qui a suspendu la séance suite à son interpellation par le chef du groupe parlementaire du MSP au sujet de la non- prise en considération de la proposition d'amendement déposée par le député de son groupe, M. Belkhiri, portant sur la suppression de l'article 78 du PLF 2025, et ce, d'autant plus qu'un amendement identique proposé par un député appartenant à un autre groupe parlementaire a été pris en compte. Le chef du groupe parlementaire du MSP n'a pas caché sa colère, exigeant de soumettre l'amendement de son député au vote en plénière au même titre que celui d'un autre député, cet amendement étant rejeté par la commission des finances et du budget. Il n'en fallait pas plus pour que la sittiation dégénère. Et le duel n'a pas manqué de se muer en altercations impliquant d'autres députés, lesquelles se sont poursuivies en dehors de la plénière. En outre, quelques amendements rejetés par la commission des finances, ont été imposés en plénière. C'est le cas du minimum d'imposition devant être acquitté au titre de l'Impôt Forfaitaire Unique, fixé à 30 000 DA par le gouvernement dans le projet initial de la loi de finances 2025 au lieu de 10 000 dinars précédemment. Soumis au vote en plénière, suite à son rejet par la commission, l'amendement portant sur la suppression de cette hausse introduite par l'article 29 du PLF 2025 a été adoptée. Ce montant d'imposition qui est acquitté par les contribuables dont le chiffre d'affaires annuel n'atteint pas 200.000 DA, pour ceux soumis au taux de 5% et, 83.000 DA, pour ceux dont l'activité relève du taux de 12%. Le chauffeurs du taxi semblent également avoir gain de cause. L'amendement demandant d'insérer une disposition permettant aux contribuables chauffeurs de taxi d'être soumis au régime de l'impôt forfaitaire unique(IFU), au taux de 5% au lieu de 12%, a été également adopté en plénière. Cette proposition a été rejetée par la commission au motif que seules les activités de production et de vente de bien sont soumises à l'Ifu au taux de 5%. Un autre amendement portant sur la réduction de l'amende que doivent payer les notaires et les huissiers de justice en cas de non-paiement des droits de timbre exigibles est aussi imposé lors du vote en plénière. Par ailleurs, rejetés par la commission, les délégués des auteurs d'amendements qui auraient permis de supprimer le renchérissement des tarifs des vignettes automobiles applicables pour les véhicules d'une puissance de 15 chevaux et plus, d'importer des voitures de moins de 5 ans, de lever les restrictions sur la vente des voitures de moins de 3 ans n'ont pas pu les imposer en plénière. En fin ee compte, la loi de finances 2025 a été adoptée à l'unanimité des députés présents à l'exception de ceux du MSP qui ont voté non. Il faut noter que l'adoption par les deux chambres du Parlement du PLF doit intervenir au plus tard le samedi prochain. La présentation dudit projet était prévue hier après-midi au Conseil de la nation, soit juste après son adoption à l' APN. Le débat et la réponse du ministre aux questions des sénateurs sont programmés pour ce vendredi. Pour rappel, le PLF 2025 a été élaboré sur la base d'un prix de référence fiscal du baril de pétrole brut de 60 dollars sur la période 2025-2027, avec un prix de marché du baril à 70 dollars sur la même période. Le texte prévoit une croissance économique de 4,5% (2025 et 2026) et une croissance hors hydrocarbures de 5% en 2025. Les exportations de biens atteindraient 50,9 milliards de dollars, tandis que les importations de biens devraient se situer à 46,07 milliards de dollars, soit un excédent de la balance commerciale de 4,83 milliards de dollars, et un excédent de la balance des paiements de 1,17 milliard de dollars. L'encours des réserves de change atteindrait 72,95 milliards de dollars, représentant 16 mois d'importations de biens et services.