L'Assemblée générale des Nations unies (AGNU) a adopté, hier soir, deux résolutions concernant la Palestine occupée, a rapporté l'agence de presse Wafa. La première résolution, «Résolution pour le règlement de la question palestinienne par des moyens pacifiques», a été approuvée par 157 voix pour. 8 ont voté contre et 7 se sont abstenus. La deuxième résolution, concernant le «Bureau des droits des Palestiniens au Secrétariat général», a été approuvée par 101 pays. 27 pays ont voté contre et 42 autres se sont abstenus. L'Assemblée générale de l'ONU a ainsi plaidé pour la fin de l'occupation israélienne des territoires palestiniens et la création d'un Etat palestinien, décidant de convoquer pour juin une conférence internationale visant à faire avancer la solution à deux Etats. Dans une résolution adoptée par 157 voix pour, 8 contre (dont Etats-Unis, Israël, Hongrie) et 7 abstentions dans le cadre de l'examen annuel de la question palestinienne, l'Assemblée «réaffirme son appui indéfectible, conforme au droit international, au règlement prévoyant deux Etats, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, à l'intérieur de frontières reconnues sur la base de celles d'avant-1967». Insistant sur la nécessité d'engager des «négociations crédibles» pour le processus de paix au Proche-Orient, l'Assemblée a décidé de convoquer pour le mois de juin à New York une «conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question de la Palestine et la mise en oeuvre de la solution des deux Etats», qui sera coprésidée par la France et l'Arabie saoudite. D'ici là, le texte appelle les parties à «agir de façon responsable» afin d'inverser «les tendances négatives, y compris toutes les mesures prises sur le terrain qui contreviennent au droit international». Plus spécifiquement, l'Assemblée réclame une nouvelle fois que «les droits inaliénables du peuple palestinien, au premier rang desquels viennent le droit à l'autodétermination et le droit de créer un Etat indépendant, soient réalisés». Se basant sur les récentes décisions de la Cour internationale de justice, elle demande également qu'Israël «mette fin à sa présence illicite dans le Territoire palestinien occupé dans les plus brefs délais» et cesse toute colonisation. L'ONU considère l'ensemble des territoires palestiniens - Cisjordanie, El Qods-Est et Ghaza-- comme occupés. En dépit de son retrait unilatéral de la bande de Ghaza en 2005, Israël est considéré par le droit international comme la puissance occupante de ce territoire conquis lors de la guerre israélo-arabe de 1967. «La question de la Palestine est sur l'agenda de l'ONU depuis son origine et reste un test critique pour sa crédibilité et son autorité», a commenté avant le vote l'ambassadeur palestinien à l'ONU, Riyad Mansour. C'est une résolution de l'Assemblée générale de 1947 qui avait partagé la Palestine, alors sous mandat britannique, en deux Etats indépendants, l'un arabe l'autre juif, et une zone internationale autour de Jérusalem. Mais seule la création d'Israël avait alors été proclamée, le 14 mai 1948, provoquant une guerre entre le nouvel Etat et plusieurs pays arabes. «L'occupation doit cesser», a martelé Mansour, accusant le gouvernement israélien de vouloir «détruire et déplacer la population pour annexer la terre». Le président Yang a insisté sur l'importance de la solution à deux Etats, «seul chemin vers une paix durable». Il a affirmé: «Après plus d'un an de guerre et de souffrance, la réalisation de cette vision est plus urgente que jamais», en référence à l'agression génocidaire en cours contre la bande de Ghaza depuis le 7 octobre 2023. Il a ajouté que «la solution à deux Etats, envisagée pour la première fois par la résolution 181 de l'Assemblée générale, adoptée il y a 77 ans, reste hors de portée». Il a décrit la poursuite du déni de l'Etat palestinien comme «un prolongement de la violence et du désespoir», soulignant que la solution à deux Etats «est un cadre politique et une nécessité morale». Concernant Ghaza, Yang a appelé à «un cessez-le-feu immédiat», en soulignant les pertes dévastatrices causées par l'agression sioniste, qui a fait des dizaines de milliers de martyrs palestiniens, des millions de déplacés et détruit les infrastructures civiles. De son côté, le représentant permanent de l'Etat de Palestine auprès des Nations unies, Riyad Mansour, a déclaré que «chaque jour est un voyage de lutte et de survie, de douleur et de souffrance, de perte et de mort» alors que «la question de la Palestine est à l'ordre du jour des Nations unies depuis sa création, et reste le test le plus important de l'existence d'un système international fondé sur le droit».