Le Forum économique algéro-sud-africain a clos, ce week-end, ses travaux à Alger, avec à la clé un accord sur l'organisation d'une exposition des produits algériens au cours du premier trimestre 2025 à Johannesburg, ainsi que l'adoption d'une stratégie commune pour promouvoir les échanges commerciaux et les partenariats entre les opérateurs économiques des deux pays. L'évènement a vu la participation, de part et d'autre, de plus de 300 opérateurs économiques représentant plusieurs secteurs. Plus qu'une feuille de route, ce dernier, déploie, désormais, un véritable plan d'action, où, Algériens et Sud- Africains engageront un partenariat fort à l'heure des nouveaux mécanismes de coopération interafricaine. Placée sous le thème «Pour un partenariat durable et productif», ce forum a vu l'organisation de plusieurs rencontres d'affaires «B to B» entre les acteurs économiques des deux pays, visant à explorer les opportunités d'affaires et à développer des partenariats. À l'issue de ces intenses activités, le directeur de la promotion et du soutien aux échanges économiques (Dpsee) au ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger et des Affaires africaines, Rabah Fassih, a lu un communiqué final qui fait ressortir une série d'activités, à concrétiser, dont celles permettant aux deux parties algérienne et sud- africaine de participer aux rencontres et manifestations économiques et d'investissement organisées dans les deux pays, tels que la Foire internationale d'Alger (FIA), et la quatrième édition de la Foire commerciale intra-africaine (Iatf), prévue en Algérie du 4 au 10 septembre 2025. Mieux, au cours de ce rendez-vous au dense planning, des secteurs prioritaires ont pu être identifiés, car porteurs de valeur ajoutée et profitables aux deux nations. Spécialement l'agriculture, l'industrie automobile, la production pharmaceutique, les industries chimiques, l'énergie et les énergies renouvelables, les mines, le tourisme, et les technologies de l'information et de la communication (TIC). Notons qu'à l'ouverture du Forum, le ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Mohamed Boukhari a mis en avant, la nécessité de renforcer la coopération entre l'Algérie et l'Afrique du Sud, afin d'augmenter le volume des échanges commerciaux entre les deux pays, notamment dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Le ministre sud-africain du Commerce, de l'Industrie et de la Concurrence, Parks Tau a, quant à lui, affirmé: «Celle-ci occupe la troisième place en Afrique. Elle est à même d'offrir une importante opportunité aux entreprises sud-africaines pour accéder à ce marché et y investir.» Il a alors mis l'accent sur l'importance du partenariat stratégique établi entre l'Algérie et l'Afrique du Sud et les opportunités prometteuses d'investissement de part et d'autre. Une économie diversifiée Le responsable sud- africain a particulièrement mis en avant l'importance d'oeuvrer dans des secteurs, tels que l'industrie chimique, l'industrie automobile, l'innovation, les infrastructures et l'économie numérique. Il a dans la foulée relevé la démarche de l'Algérie, visant à lancer une industrie automobile locale, constituant ainsi, une importante opportunité de coopération entre les deux pays. Mohamed Boukhari, avait de son côté et au préalable, indiqué que ce Forum, organisé en marge des travaux de la 7e session de la Haute Commission bilatérale de coopération algéro-sud-africaine, représentait «une plate-forme importante pour échanger les expertises et les visions, identifier les opportunités commerciales disponibles et accessibles, afin d'augmenter le volume des échanges commerciaux et d'atteindre les objectifs de développement communs». Dans ce sens, il a mis en avant l'importance de la Zlecaf, rappelant l'adhésion de l'Algérie, en décembre 2023, à l'initiative de commerce continental guidé qui permet aux opérateurs économiques d'effectuer des échanges commerciaux avec leurs homologues des pays partenaires sans restrictions douanières. En outre, Boukhari a rappelé les infrastructures à vocation continentale réalisées par l'Algérie, ainsi que l'ouverture de lignes maritimes et aériennes vers des pays africains. De même qu'il a insisté sur la pertinence des réformes économiques engagées par l'Algérie ces dernières années, notamment la nouvelle loi sur l'investissement qui «consacre la liberté d'investir et garantit l'égalité entre investisseurs». Le Forum économique algéro-sud-africain a été organisé à l'occasion de la visite d'Etat du président de la République d'Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, en Algérie. Potentialités énormes Les deux pays, qui disposent de potentialités économiques considérables et entretiennent des relations bilatérales historiques solides, aspirent à renforcer leur partenariat stratégique et à explorer de nouvelles voies pour intensifier leur coopération. Tous deux adhèrent à l'initiative de commerce guidé de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). À propos de cette dernière, le président du Conseil du renouveau économique algérien (Crea), Kamel Moula a affirmé que l'adhésion de l'Algérie et de l'Afrique du Sud à l'initiative de commerce guidé de la Zlecaf représente une «opportunité» pour renforcer la coopération bilatérale. «L'adhésion des deux pays à la Zlecaf nous offre aujourd'hui l'opportunité de renforcer les échanges commerciaux et d'en améliorer la qualité pour répondre aux aspirations de nos peuples», a déclaré Moula dans une allocution prononcée lors du Forum. Affirmant que l'élargissement des marchés régionaux constitue une «étape importante» pour soutenir les producteurs et les consommateurs africains tout en favorisant l'intégration économique entre les pays du continent, et de souligner que le travail collectif des Etats africains devient«indispensable pour stimuler nos économies et créer de nouvelles opportunités d'investissement». «En tissant des liens solides entre les entreprises africaines, nous pouvons non seulement renforcer notre présence sur les marchés régionaux, mais aussi rivaliser sur la scène internationale», a-t-il dit, ajoutant que «les entreprises algériennes sont prêtes à collaborer pleinement avec leurs homologues sud-africaines». Moula a en outre mis en avant l'importance des réformes économiques en cours en Algérie, notamment à travers la nouvelle loi sur l'investissement et la promotion de la numérisation. Ces réformes, a-t-il précisé, ont permis d'enregistrer près de 10 500 projets d'investissement via l'Agence algérienne de promotion de l'investissement (Aapi). L'Afrique du Sud est le seul pays africain membre des BRICS et du G20.