Les prix du pétrole ont clos la semaine qui s'est achevée le 20 décembre sur un recul par rapport à celle qui a pris fin le 13 décembre. Le Brent s'est déprécié de 1,55 dollar alors que le WTI a cédé 1,83 dollar. Une morosité, conséquence d'une évolution en dents de scie. Le baril a, en effet, alterné entre le bon et le moins bon. La première séance de la semaine a été annonciatrice de contre-performances qui allaient confirmer la mauvaise passe que traverse le baril. Les cours du pétrole ont effectivement reculé le 16 décembre, lestés par des données économiques chinoises jugées décevantes, mais toujours contenus par les sanctions supplémentaires décidées par l'Union européenne contre la «flotte fantôme» russe. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a lâché 0,78% à 73,91 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate, pour échéance en janvier, a perdu 0,81%, à 70,71 dollars. Pourquoi ce recul? Premier importateur mondial de pétrole, la Chine «ne parvient pas à stimuler son économie depuis plusieurs mois», a expliqué John Kilduff, analyste d'Again Capital. Dernier indicateur en date: la croissance des ventes de détail en Chine a ralenti en novembre, selon des chiffres officiels publiés lundi, signe d'une consommation toujours atone malgré un semblant de reprise le mois précédent. Les ventes de détail ont progressé de seulement 3% sur un an en novembre, a annoncé le Bureau national des statistiques (BNS), un ralentissement significatif par rapport aux 4,8% enregistrés en octobre. Ce chiffre est nettement inférieur aux prévisions des analystes sondés par l'agence Bloomberg (5%). Le clou allait être enfoncé le lendemain. Les cours du pétrole ont encore reculé mardi. Les opérateurs réagissant aux discussions autour d'une possible trêve dans la bande de Ghaza, tandis que les données économiques chinoises moroses et la perspective d'un surplus pèsent toujours sur le marché. Le Brent a lâché 0,97% à 73,19 dollars tandis que le WTIa perdu 0,89%, à 70,08 dollars. Le mouvement de résistance palestinien Hamas avait déclaré que les discussions menées au Qatar en vue d'un accord de trêve et de libération des otages à Gaza étaient «sérieuses et positives». Selon une source proche des pourparlers, une délégation de l'entité sioniste était arrivée lundi à Doha pour rencontrer des médiateurs, information que les autorités israéliennes n'ont pas confirmée. Les Etats-Unis ont dit, quant à eux, mardi, faire preuve d'un «optimisme prudent» et de «réalisme» quant à la perspective de parvenir à une trêve dans la bande de Ghaza. «Il semble que chaque fois que le marché reçoit des nouvelles positives d'un cessez-le-feu potentiel, cela exerce une pression à la baisse sur les prix», a indiqué Phil Flynn de Price Futures Group. Il y aura, malgré tout, un sursaut mercredi. Les cours du pétrole se sont soutenus par le rebond de la demande de gazole aux Etats-Unis, mais la communication ferme de la Banque centrale américaine (Fed) a calmé la tendance. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a gagné 0,27% pour clôturer à 73,39 dollars. Celui du WTI pour livraison en janvier a pris 0,71%, à 70,58 dollars. Quelle est la raison de ce rebond? Les opérateurs ont été sensibles à l'augmentation de 30% des volumes de produits distillés, catégorie qui comprend le gazole, livrés au marché américain la semaine dernière par rapport à la période précédente, indiquera Matt Smith de Kpler. À 4,5 millions de barils par jour, la demande de gazole est au plus haut depuis deux ans et demi, selon les chiffres publiés mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA). L'embellie ne durera pas. Les cours reculeront jeudi, plombés par la position prudente affichée par la Banque centrale américaine (Fed) sur sa politique monétaire à venir, mettant fin à la tendance haussière des jours précédents. Le Brent perdra 0,69% pour clôturer à 72,88 dollars. Le WTI avec échéance en janvier, dont c'est le dernier jour de cotation, a, lui, lâché 0,95%, à 69,91 dollars. Les prix du pétrole finiront tout de même la semaine sur une bonne note, aidés notamment par un fléchissement du dollar lié à un indicateur américain, mais restent handicapés par des fondamentaux qui s'annoncent défavorables l'an prochain. Le Brent a grignoté 0,08%, à 72,94 dollars. Le WTI a, pour sa part, avancé de 0,11%, à 69,46 dollars. Une semaine à mettre aux oubliettes...