Le Conseil de sécurité a tenu, hier, sous la présidence de l'Algérie, une réunion d'information sur la situation en République démocratique du Congo (RDC). La réunion s'est déroulée dans un contexte d'avancées militaires importantes du Mouvement du 23 mars (M23) dans la province du Nord-Kivu, notamment la conquête de nouveaux territoires comme Minova, une ville stratégique près de la frontière avec le Rwanda, et le siège de Goma, la capitale provinciale. Prévue initialement, aujourd'hui, la réunion du Conseil de sécurité sur la situation en RDC a été avancée en raison de l'évolution rapide de la situation sur le terrain. En effet, un communiqué du 25 septembre de l'Alliance Fleuve Congo - une coalition politico-militaire de groupes armés dont le M23 est une composante majeure - a appelé «tous les membres des Forces armées de la République démocratique du Congo (Fardc) présents à Goma et ses environs à déposer les armes dans les 48 heures» laissaient penser que le groupe pourrait agir de manière imminente pour s'emparer de cette ville. Les membres du Conseil de sécurité sont intéressés par l'évaluation des intervenants sur la situation autour de Goma et le sort de la ville et de ses habitants, la situation humanitaire, les défis de la protection des civils et la sécurité des soldats de la paix de la Monusco qui a commencé à évacuer son personnel civil non essentiel de cette ville du Nord-Kivu. Le M23 a pris le contrôle de Sake, une autre ville stratégique située à 27 kilomètres de Goma, le 23 janvier, renforçant encore le siège de la capitale provinciale. Selon une note blanche du 24 janvier diffusée par le secrétariat de l'ONU aux membres du Conseil, la dernière offensive a déplacé dix mille personnes vers Goma. Les agences humanitaires indiquent également que plus de 40000 personnes ont été déplacées depuis le début du mois de janvier, lorsque les combats se sont intensifiés. La Monusco s'emploie à enrayer l'avancée du M23 vers la ville à travers l'opération Springbok, lancée en novembre 2023 pour renforcer la défense de Goma. Dans ce contexte, les membres de la Monusco pourraient être intéressés par davantage d'informations sur la manière dont la mission onusienne coordonne ses efforts avec les Fardc et la Mission de la Communauté de développement de l'Afrique australe en RDC (Samidrc), déployée dans la région depuis décembre 2023. Jusqu'à présent, deux Casques bleus de la Monusco ont été tués et neuf autres blessés lors de la dernière offensive lancée le 23 janvier, selon la note blanche. Dans un communiqué de presse séparé du 25 janvier, la Force de défense nationale sud-africaine (Sandf) a confirmé que neuf de ses soldats de la paix avaient perdu la vie dans les combats contre le M23. Sept d'entre eux faisaient partie du Samidrc, tandis que deux appartenaient à la Monusco. Par ailleurs, le gouvernement congolais a confirmé le décès du gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu, le général major Cirimwami Nkuba Peter, qui avait été blessé sur le front et évacué vers Kinshasa pour des soins médicaux d'urgence. Les A3+ appellent à une solution politique en RDC Le groupe A3+ du Conseil de sécurité (Algérie, Somalie, Sierra Leone et Guyana) a appelé, hier, à une solution politique au conflit en République démocratique du Congo (RDC) dans le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de ce pays. « Nos consultations avec les gouvernements de la RDC et du Rwanda, ainsi que nos discussions avec le secrétariat de l'ONU nous ont confortés dans notre conviction, à savoir que la solution au conflit (en RDC) devait être politique et non militaire », a soutenu le représentant de la Sierra Leone à l'ONU, l'ambassadeur Michael Imran Kanu qui s'exprimait au nom des A3+, lors d'une session du Conseil de sécurité présidée par l'Algérie.