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Les pachydermes en guest star
Entre le Sri Lanka et le Kenya
Publié dans L'Expression le 22 - 02 - 2025

Bananes, ananas, melons et concombres étaient au menu du festin organisé pour les 68 éléphants du principal orphelinat pour pachydermes du Sri Lanka qui a fêté dimanche son 50e anniversaire. Premier centre de soins pour pachydermes abandonnés créé au monde, selon les autorités, il est très prisé des touristes. Ils ont été conviés à cette occasion à partager des desserts locaux avec quelques représentants des autorités, tout en regardant quatre générations d'éléphants nés en captivité folâtrer dans la rivière Maha Oya. «La première naissance dans cet orphelinat remonte à 1984, et depuis, il y en a eu 76 au total», a expliqué le conservateur en chef Sanjaya Ratnayake. «Cela a été un programme de reproduction réussi, et aujourd'hui, nous avons ici quatre générations d'éléphants, avec le plus jeune âgé de 18 mois et le plus vieux de 70 ans», a-t-il détaillé.
Le massacre continue
L'orphelinat, situé à 90 kilomètres au nord-est de la capitale Colombo, a enregistré en août 2021 sa première naissance de jumeaux, ce qui est rare pour des éléphants d'Asie. Deux ans avant que cet orphelinat ne devienne un organisme gouvernemental, en février 1975, cinq éléphants orphelins avaient été accueillis dans un centre plus petit de la ville touristique de Bentota au sud. «Depuis que l'orphelinat a été établi à Pinnawala en 1975, dans une cocoteraie, les animaux ont plus d'espace, un bon climat et il y a beaucoup de nourriture disponible autour», a expliqué Ratnayake.
Quelque 14 500 kilos de feuilles de cocotiers, de palmiers et d'autres feuillages sont nécessaires pour satisfaire la voracité des éléphants. Il faut également acheter des tonnes de fruits et de lait pour nourrir les éléphanteaux, au centre de tous les regards. Ce centre est également une importante source de revenus pour l'Etat, la billetterie générant des millions de dollars par an.
Les touristes peuvent observer de loin comme de près les pachydermes et peuvent même participer à leur toilette à l'heure du bain. Au départ, le centre manquait d'eau courante et d'électricité, mais c'est depuis cinq ans une référence internationale, se félicite K. G. Sumanabanda, un soigneur de 65 ans désormais retraité. «J'ai eu la chance d'être présent lors de la première naissance en captivité», se souvient-il à l'occasion de ce jubilé. Au cours de ses plus de 30 ans de carrière, il a formé plus de 60 soigneurs et est toujours consulté par les responsables des temples et des particuliers qui possèdent des éléphants domestiqués.
Il y a vingt ans, les autorités sri-lankaises ont créé un autre foyer pour éléphants dans le sud de l'île pour prendre soin des orphelins, abandonnés ou blessés et les ramener à la vie sauvage sans les retenir en captivité. Alors que Pinnawala est un succès, le Sri Lanka fait également face à un conflit majeur entre humains et éléphants dans certaines régions. Ainsi, 450 éléphants et 150 personnes ont été tués lors d'affrontements en 2023, soit un chiffre légèrement en hausse par rapport à 2022, ce qui traduit une tendance inquiétante, selon le ministre adjoint de l'Environnement, Anton Jayakody.
Tuer ou blesser des éléphants est une infraction pénale au Sri Lanka, qui compte environ 7 000 éléphants sauvages et où ces mammifères sont considérés comme un trésor national, en partie en raison de leur importance dans la culture bouddhiste. Mais leur massacre continue, causé par des fermiers désespérés après le pillage ou la destruction de leurs récoltes, qui sont leur unique moyen de subsistance, par des éléphants.
«Nous les sauverons»
Le ministre a déclaré que le nouveau gouvernement pourrait mettre fin au problème en empêchant les éléphants de traverser les villages. «Nous prévoyons d'introduire plusieurs barrières - celles-ci peuvent inclure des clôtures électriques, des tranchées ou d'autres dispositifs de dissuasion - pour rendre plus difficile la possibilité pour les éléphants sauvages de s'aventurer dans les villages», a déclaré Jayakody.
À plusieurs milliers de kilomètres du Sri Lanka, dans un autre continent qui conserve encore des traces de la faune sauvage, l'Afrique et dans un pays qui sait l'importance de la nature, le Kenya, deux femelles rhinocéros se régalent tranquillement de l'herbe qui semble délicieuse aux pieds du mont Kenya. Elles sont indifférentes à l'immense effort mondial en cours pour tenter d'empêcher que leur espèce ne meure bientôt avec elles. Najin et sa fille Fatu sont les deux derniers rhinocéros blancs du Nord encore en vie, une sous-espèce africaine qui pourrait bientôt rejoindre la liste des animaux que les humains ont braconné jusqu'à l'extinction.
Mais grâce à une récente percée scientifique, un embryon de rhinocéros blanc du Nord pourrait grandir en 2025. Un développement qui serait spectaculaire pour cette sous-espèce déclarée techniquement éteinte après le décès de son dernier mâle, Sudan, en 2018.
Ni Najin ni Fatu, respectivement fille et petite-fille de Sudan, ne peuvent mener de grossesse à terme en raison de problèmes d'utérus. Mais Fatu produit encore des ovules viables, qui pourraient être ensemencés lors d'une fécondation in vitro (FIV). Depuis plusieurs années, des scientifiques collectent ses ovules dans la réserve privée d'Ol Pejeta, au centre du Kenya, où vivent les deux femelles, surveillées 24h/24.
Les oeufs sont envoyés en Europe où, dans un laboratoire, ils sont fécondés avec le sperme de différents mâles décédés.
Les chercheurs ont désormais obtenus 36 oeufs fécondés - ou embryons - prêts à être implantés, affirme Jan Stejskal, coordinateur du projet pour BioRescue, la plus importante des initiatives mondiales visant la résurrection de l'espèce. Ces experts pensent que Fatu peut encore produire une dizaine d'œufs supplémentaires. «Nous espérons réussir la première grossesse avec un embryon de rhinocéros blanc du Nord cette année», affirme Stejskal. «Mais je ne peux pas le promettre.»
L'idée est d'utiliser comme mère porteuse une femelle rhinocéros blanc du Sud, une espèce proche. Il y a un an, les scientifiques avaient annoncé une percée : la première FIV avait été réalisée avec succès sur une mère porteuse - mais avec un embryon de rhinocéros blanc du Sud. Et, comme beaucoup d'étapes dans ce processus long et difficile, la joie s'était rapidement «mêlée à la tristesse», pointe Samuel Mutisya, directeur de la recherche d'Ol Pejeta. Au bout d'environ deux mois, la mère porteuse était décédée d'une infection sans lien avec sa grossesse.
L'équipe est déterminée à tenter de nouveau, cette fois avec un embryon de rhino blanc du Nord. Il existe d'autres pistes. Au Japon, des chercheurs tentent d'utiliser des cellules souches pour créer des gamètes mâles et femelles.
En cas de succès, cela permettrait d'augmenter radicalement le nombre d'embryons, mais aussi la diversité génétique pour les futures FIV. Ces recherches sont environ à mi-parcours, selon Stejskal, pour qui des embryons pourraient être produits d'ici environ 4 ans. Parallèlement, l'université d'Oxford tente d'utiliser des tissus ovariens de femelles rhinocéros décédées pour créer de nouveaux ovules. Même après la disparition de Najin, 35 ans, et de Fatu, 24 ans, les scientifiques pourraient alors exploiter les oeufs immatures dans leurs ovaires.
Suzannah Williams, qui dirige cette initiative, estime pouvoir récupérer «au mieux» quelques centaines d'œufs, même si tous ne seraient pas viables.
Le scénario idéal serait qu'un nouveau bébé naisse tandis que Najin et Fatu sont toujours en vie, pour lui apprendre comment se comporter en rhinocéros blanc du Nord.
Trop tard
Personne ne sait quelles sont exactement les chances qu'une tentative unique de FIV débouche sur une grossesse. Il en avait fallu trois, il y a un an. Beaucoup d'autres étapes pourraient tourner court dans une gestation qui dure 18 moins. Mais Stejskal reste optimiste : «Nous les sauverons», dit-il, tandis que Mme Williams estime que la question est «quand, et non si». D'autres sont moins convaincus. Même si des bébés venaient à naître, la diversité génétique serait «trop basse» pour faire revivre la sous-espèce, affirme Jo Shaw, directrice
de l'ONG Save the Rhino International. Il est probablement déjà trop tard pour les rhinocéros blancs du Nord, dit-elle, et l'attention devrait plutôt se porter sur les sous-espèces de Java et de Sumatra, qui comptent chacune moins de 50 individus.
Mais les chercheurs travaillant sur le rhino blanc du Nord soulignent que les techniques qu'ils sont en train de développer aideront tous ces mastodontes, de même que d'autres espèces.
Le travail de BioRescue contribue déjà à sauver le rhino de Sumatra, plaide Stejskal. Dans leur enclos d'Ol Pejeta, le principal soignant de Najin et Fatu, Zacharia Mutai, défend que les humains sont les responsables de leur extinction, donc qu'ils ont la responsabilité de leurs résurrection. Mutai, qui a aussi connu Sudan, estime que la naissance d'un bébé serait «mondialement célébrée.» «Et je m'occuperai du bébé», ajoute-t-il avec un sourire, tandis que derrière lui Fatu et Najin continuent de se régaler d'herbe.


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