«Personne ne dicte aux autorités mauritaniennes une certaine volonté dans leur position sur la question du Sahara. » C'est en ces termes d'une extrême colère, qui expriment l'irritation des hautes autorités mauritaniennes face aux pressions marocaines, que le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement mauritanien, Hussein Madou, a confirmé la position ferme et constante de son pays vis-à-vis de la question du Sahara occidental. De coulisses en lobbyings et de stratagèmes en fumisteries, le royaume du monarque mourant tente par tous les moyens de maintenir la pression sur les pays africains, afin de les amener à abdiquer concernant le dossier du Sahara occidental. Cette fois-ci, le Makhzen n'a pas trouvé mieux que de faire appel à un « chercheur marocain «, sans nul doute un agent actif du makhzen, qui a ouvertement interpellé les autorités mauritaniennes, lors d'un colloque à Nouakchott, quant à réviser leur position vis- à-vis du Sahara occidental. Cet agent du makhzen a estimé que « la Mauritanie devait corriger sa position sur le Sahara occidental ». Ce qui a enflammé les réseaux et suscité une vive polémique, tant au sein de l'opinion publique, qu'au sein des autorités mauritaniennes. Le ministre mauritanien n'a pas manqué de remettre à sa place le soi- disant chercheur et ses commanditaires, en assénant « qu'un chercheur dans un colloque ne peut pas dicter la volonté des autorités et ça ne reflète que sa propre opinion, et il n'y a aucune imposition de volonté par qui que ce soit », a-t-il martelé. Contre vents et marées, la Mauritanie vient de claquer la porte du Makhzen. Pourtant, les relations bilatérales entre les deux pays, l'objet d'une forte campagne de charme marocaine, ces derniers mois, ont connu une certaine stabilité et même un échange appréciable, autour de l'interconnexion électrique et autres énergies renouvelables. De plus en plus de personnalités publiques mauritaniennes dénoncent ces agissements « mesquins » et des actions occultes pour faire pression sur la Mauritanie, concernant la reconnaissance du plan marocain. Tel est le cas du président du parti de l'Union des forces progressistes, Mohamed Ould Mouloud, ainsi que l'homme politique, Mohamed Saleck. Ce dernier a, dans une mise au point à un article « Mauritanie-Maroc : un nouveau passage frontalier qui rebat les cartes au Sahara occidental «, commandité par Sa Majesté, rétablit crûment certaines vérités reconnues. « Le royaume du Maroc n'a pas de voisinage terrestre avec la Mauritanie. C'est le Maroc lui-même qui le reconnaît de la manière la plus solennelle, en ayant déposé les "instruments cadastraux" de son Etat auprès de l'ONU et auprès de l'Union africaine, sans le Sahara occidental et sans le moindre tracé frontalier avec la Mauritanie ». Cela pour dire que la carte marocaine, comportant un tracé routier sur le territoire sahraoui jusqu'à la Mauritanie, « pose un problème dès lors qu'elle qualifie faussement une route se trouvant sur le territoire du Sahara occidental de "Route Nationale 17/B" du Maroc », qualifie Saleck. Ce dernier ne manque pas de souligner son « désaccord avec cette lecture, car le Maroc n'occupe pas tout le Sahara occidental, d'une part et qu'il existe un territoire libéré entre la Mauritanie et le territoire occupé d'autre part », considérant que ce territoire libéré « reste protégé par l'armée de libération sahraouie (Alps) et surveillé par la Minurso dans le cadre de sa mission référendaire ». Le chant de sirènes du makhzen ne trouve écho qu'auprès de ses comparses colonisateurs franco-sionistes. Ça n'est pas la première fois que la Mauritanie jette un « niet » catégorique à la face du monarque affaibli. Au lendemain des putschs survenus dans les trois principaux pays du Sahel, l'opportunisme béat du Maroc l'avait mené à croire à une faille opportune, pour lancer un projet fictif d'influence économique à l'endroit du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Mais pour cela il lui fallait un allié de taille, la Mauritanie. Les autorités de Nouakchott lui ont opposé un « niet » catégorique. La Mauritanie sait pertinemment que le Maroc ne vend que des illusions et des chimères et que pour effectuer un déploiement économique, au demeurant illusoire, en soutien aux pays sus mentionnés, il avait besoin d'abord de faire face à sa situation économique catastrophique. Autre fait marquant, le gouvernement australien vient de préciser que « l'Australie reconnaissait la classification du Sahara occidental par l'ONU comme territoire non autonome et soutenait le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination ». Parallèlement à cela, des publications espagnoles ont rapporté, jeudi, que le président du Sénat mexicain, Gerardo Fernández Noroña, exprimait « sa solidarité et son soutien à la Rasd ». Des revers supplémentaires pour calmer les ardeurs intempestives du Makhzen.