Soucieux de trouver une fin rapide au conflit en Ukraine, les Etats-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale du pays, après une nouvelle charge du président américain Donald Trump contre son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Le projet de résolution qui ne comporte que 65 mots seulement, demande «une fin rapide du conflit et appelle à une paix durable entre l'Ukraine et la Russie», une formulation vague et laconique loin des précédents textes de l'Assemblée clairement en soutien à l'Ukraine. Le secrétaire d'Etat américain, Marco Rubio, a exhorté dans un communiqué les pays membres de l'ONU à approuver cette nouvelle résolution «simple» et «historique» et «tous les Etats membres à (la) soutenir, afin de tracer un chemin vers la paix».Cette résolution «est une bonne idée», a rapidement commenté l'ambassadeur russe à l'ONU Vassili Nebenzia, déplorant toutefois l'absence de référence «aux racines» du conflit. Les Européens, désarçonnés par le soudain dialogue américano-russe sur l'Ukraine, n'avaient pas réagi samedi matin à la proposition américaine. « Pas de commentaire pour l'instant», a simplement indiqué l'ambassadeur français à l'ONU Nicolas de Rivière, alors que l'Assemblée générale doit se réunir demain. La réunion de l'ONU est la première depuis le retour à la Maison-Blanche de Donald Trump qui est reparti à la charge vendredi contre le président ukrainien, depuis le Bureau ovale de la Maison- Blanche. Tout en estimant que Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine allaient «devoir se parler», pour «mettre fin au massacre de millions de personnes», il a jugé que la présence de l'Ukrainien n'était «pas importante» à des négociations avec la Russie. « J'ai eu de très bonnes discussions avec Poutine, et j'ai eu des discussions pas aussi bonnes avec l'Ukraine. Ils n'ont aucune carte en main, mais ils la jouent dur», a observé Donald Trump. «Nous n'allons pas laisser cela continuer». « Cela fait trois ans que (M. Zelensky) est en réunion et rien n'a été fait», a également lancé le président américain, dans un entretien avec Fox Radio. «Je ne pense donc pas qu'il soit très important pour participer à des réunions.» Donald Trump a également refusé de blâmer Moscou pour l'opération spéciale en Ukraine en février 2022. Les dirigeants occidentaux «n'auraient pas dû (la) laisser attaquer», a-t-il dit. Il a ciblé par ailleurs le président français, Emmanuel Macron, et le Premier ministre britannique, Keir Starmer, qui n'ont «rien fait» pour mettre un terme à la guerre. Les deux dirigeants sont attendus, séparément, la semaine prochaine à la Maison-Blanche. Pendant ce temps, Kiev et Washington négocient un accord que Zelensky veut «équitable» sur l'accès des Etats-Unis aux minerais stratégiques de l'Ukraine, en contrepartie de leur soutien. Début février, Trump avait annoncé vouloir obtenir un accès à 50% des minerais stratégiques de l'Ukraine en échange de l'aide américaine déjà livrée. La première version d'un accord avait été rejetée avec courroux par Volodymyr Zelensky, qui avait souligné que son pays n'était «pas à vendre», et avait répété sa proposition de négocier des «investissements» américains en échange de «garanties de sécurité» face à la Russie. L'Ukraine et les Européens ont de leur côté préparé un projet de résolution qui souligne la nécessité de «redoubler» d'efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre «cette année».