La situation dans l'est de la RDC se corse de plus en plus. L'avancée du M23 et du Rwanda a fait réagir le Conseil de sécurité de l'ONU qui a exprimé d'une manière forte sa condamnation à l'égard du Rwanda pour « son soutien au M23 qui continue son avancée dans l'est de la République démocratique du Congo ».Les informations que rapportent les médias locaux à partir de la RDC, affirment que l'armée congolaise se désagrège de plus en plus. Ce qui laisse comprendre que la RDC est devenue une proie facile du M23 et du Rwanda. L'ONU a adopté une résolution à l'unanimité en précisant qu'elle « condamne fermement l'offensive et l'avancée en cours du M23 au Nord-Kivu et au Sud-Kivu avec le soutien des forces de défense rwandaises», dont 4.000 soldats appuient le M23 », lit-on dans le communiqué. L'ONU a réclamé « le retrait du M23 des territoires dont il a pris le contrôle, notamment Goma et Bukavu », et d'ajouter : « Nous appelons les forces armées rwandaises à cesser leur soutien au M23 et à immédiatement se retirer du territoire de la RDC, sans préconditions », souligne-t-on. Les Etats-Unis viennent d'entrer en lice via leur chef de la diplomatie, Marco Rubio, qui a appelé à son tour à un cessez-le-feu immédiat lors d'un appel téléphonique avec le président kenyan William Ruto. C'est dire que la situation dans la RDC a pris une dimension internationale des plus manifestes. Alors que l'Union africaine (UA) avait appelé à ce que la crise en RDC devait trouver une solution régionale. Cette évolution de la situation montre que la solution « africaine » n'est plus possible étant donné que les puissances étrangères sont entrées en lice à l'image des USA et le Royaume-Uni. Pour rappel, la République démocratique du Congo est devenue, selon les observateurs, une « région en proie à des conflits depuis trois décennies ». La situation s'aggrave encore avec la prise dimanche de Bukavu par M23 « sans rencontrer de fortes résistances », affirment les médias locaux. Il faut signaler que le groupe du M23 continue à avancer sans aucune difficulté et affiche sa progression dans plusieurs régions de la RDC. Des ONG activant dans la région ont souligné que « Quasiment plus aucun militaire congolais ne combat face au M23, les seuls qui combattent encore sont les Wazalendo, des miliciens locaux progouvernementaux. Des affrontements quasi quotidiens ont opposé ces derniers jours M23 et Wazalendo à Masisi, localité à quelque 80 km au nord-ouest de Goma », a souligné l'ONG Médecins sans frontières (MSF). La crise en RDC a provoqué un mouvement de déplacement des populations. Le chiffre est effarant, puisque en deux semaines, environ « quelque 42000 personnes, en majorité des femmes et des enfants, ont trouvé refuge au Burundi voisin », a précisé le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR). Ce déplacement est vu par les agences humanitaires de l'ONU comme un mouvement et « un afflux inédit depuis 25 ans », note-t-on. Le HCR a rapporté qu'environ « 15000 personnes ont en outre fui depuis janvier vers d'autres pays frontaliers, dont plus de 13000 en Ouganda », et d'ajouter « on s'attend à voir l'afflux vers le Burundi croître encore à mesure que le M23 se rapproche d'Uvira, ville à la pointe nord-ouest du lac Tanganyka et face à Bujumbura, capitale économique burundaise », a signalé le Haut- commissariat pour les réfugiés (HCR). Par ailleurs, le chef de la diplomatie britannique David Lammy a appelé au respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la République démocratique du Congo. La situation dans l'est de la RDC est tout à fait inacceptable. La souveraineté et l'intégrité territoriale de la RDC doivent être respectées », a-t-il déclaré.