Ces valeurs sont entre autres des spécificités, pour ne pas dire coutumes, de ce mois sacré que les Annabis préparent chaque année dans la pure tradition. Des traditions auxquelles les Annabis s'adonnent avec beaucoup de joie et surtout de plaisir. Le Ramadhan est le mois durant lequel on ne lésine pas sur les dépenses, encore moins sur les actes de bénévolat et caritatifs. En effet, depuis plusieurs années, les préparatifs de ce mois sacré se mêlent et s'entremêlent. Depuis les marchés jusqu'aux magasins de commerces en passant par les mosquées, l'activité est à son apogée. Les marchés étalent des produits frais et de spécialités culinaires, tandis que les magasins présentent un éventail d'ustensiles et d'objets, dont a besoin la ménagère pour accueillir un Ramadhan des plus authentiques. Quant aux mosquées et foyers, c'est le traditionnel nettoyage et la décoration en cette circonstance religieuse, traditionnellement symbole de partage et de rassemblement. Les cheffes de famille à Annaba, sans trop se tourner vers les prix affichés par les commerçants, se ruent vers les étals des marchés et magasins pour s'approvisionner en produits de base et en ingrédients susceptibles de satisfaire la gourmandise des jeûneurs, dont entre autres, les dattes, les huiles, la semoule, les épices, les ustensiles de cuisine. Pour les maisons c'est le grand nettoyage, un rituel perpétré par les ménagères pour cette occasion. Pour les grands-mères, le Ramadhan est une occasion pour valoriser les traditions ancestrales typiques, qu'elles préservent jalousement évitant ainsi leur disparition sous l'effet de l'usure du temps. Le rituel de la réunion de la famille autour d'une table ou d'une meïda, lors de la rupture du jeûne, renseigne sur l'attachement des Annabis à leurs traditions ancestrales. Ces traditions qui veillent qu'autrui et son prochain ne soient pas dans le besoin. On lui assure, comme un peu, des nécessités que sa situation sociale vulnérable entrave mais, dans le plus grand respect de sa dignité. Celle-ci est l'un des premiers principes de charité. Quant aux lieux de culte, en l'occurrence les mosquées, elles sont déjà au rendez-vous. Depuis plus d'une semaine, des campagnes de nettoiement ont été lancées et achevées, annonçant l'approche du mois de Ramadhan. Richement illuminées, elles se sont d'ores et déjà imprégnées de l'air ramadhanèsque, en diffusant les programmes spéciaux consacrés au Ramadhan, tels que des prêches (Dourous) religieux, des psalmodies du Coran et des prières, en quête de rapprochement avec « Allah » qui a insisté sur l'importance de ce mois sacré. En somme à Annaba, c'est un travail de fourmilière aussi bien dans les maisons que dans les lieux de culte. Car, pour Annaba et ses habitants le Ramadhan a une connotation spéciale. C' est le mois de toutes les bonnes valeurs religieuses et sociales. C'est le mois où l'on oublie nos différends plaçant ainsi toutes les consignes du Saint Coran au-dessus de toutes autres considérations. C'est dans cet état d'esprit que les Annabis se préparent pour le mois du jeûne, en donnant l'élan au bel exemple de solidarité qu'ils manifestent à l'égard de leur prochain avec beaucoup d'enthousiasme et plaisir, de se savoir utiles , même si c'est le temps d'un mois.