Le chef du gouvernement britannique recevait, hier, à Londres une quinzaine de dirigeants européens pour un sommet sur la sécurité et l'Ukraine, et les garanties que pourrait apporter l'Europe à Kiev dans la perspective d'une fin des combats. Ce sommet réunit notamment le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz, les Premiers ministres canadien Justin Trudeau, polonais Donald Tusk, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte et les présidents de la Commission européenne et du Conseil européen, Ursula von der Leyen et Antonio Costa. Il précède un sommet européen extraordinaire sur l'Ukraine prévu jeudi à Bruxelles. Londres et Paris travaillent avec Kiev à «un plan» pour faire cesser les combats en Ukraine, qui sera ensuite soumis aux Etats-Unis, a annoncé hier le Premier ministre britannique Keir Starmer, à quelques heures d'un sommet crucial. Après des échanges avec les présidents américain, ukrainien et français, «nous nous sommes mis d'accord pour que le Royaume-Uni, avec la France, et peut-être un ou deux autres (pays), travaillent avec l'Ukraine à un plan pour cesser les combats, puis nous discuterons de ce plan avec les Etats-Unis», a déclaré Starmer lors d'un entretien sur la BBC. Le Premier ministre a estimé que trois conditions devaient être remplies afin d'obtenir un accord pour une «paix durable».Tout d'abord, une Ukraine «en position de force pour négocier», puis «un élément européen en matière de garanties de sécurité», ainsi qu'un «filet de sécurité américain». «Ces trois éléments doivent être en place», a-t-il insisté. Il a insisté aussi sur l'importance de ces garanties de sécurité pour éviter «le risque» que la Russie ne relance un conflit si le président russe Vladimir Poutine «en a l'opportunité». «Je pense que nous devons éliminer une telle opportunité, et c'est pourquoi je suis si attaché à ces garanties. Comment défendre la ligne (de séparation future entre l'Ukraine et la Russie) si une ligne est définie» dans un accord, a-t-il expliqué sans s'avancer sur sa localisation. Revenant sur la spectaculaire altercation entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président américain Donald Trump à la Maison- Blanche vendredi, il a estimé que «personne ne veut voir» une telle scène, qui l'a mis «mal à l'aise», mais «l'important est de savoir comment réagir», selon lui. «La première façon consiste à durcir la rhétorique (...) l'autre est de faire ce que j'ai fait, c'est-à-dire retrousser mes manches, décrocher mon téléphone», pour appeler Volodymyr Zelensky et Donald Trump. Après d'intenses échanges avec les deux dirigeants et d'autres partenaires européens, dont le président français Emmanuel Macron, Keir Starmer a estimé qu'un «pas dans la bonne direction» avait été fait. «Il est très important que nous conservions notre objectif central qui est une paix durable en Ukraine», a-t-il insisté. Ce sommet crucial, en présence d'une quinzaine de dirigeants alliés de l'Ukraine, vise à imaginer de nouvelles garanties de sécurité en Europe face aux craintes de lâchage par Washington, accentuées après le clash de vendredi entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky. «Nous nous sommes mis d'accord pour que le Royaume-Uni, avec la France, et peut-être un ou deux autres (pays), travaillent avec l'Ukraine à un plan pour cesser les combats, puis nous discuterons de ce plan avec les Etats-Unis», a déclaré Keir Starmer sur la BBC. Londres et Kiev ont parallèlement signé samedi un accord de prêt de 2,26 milliards de livres (près de 2,74 milliards d'euros) pour soutenir les capacités de défense de l'Ukraine, qui sera remboursé «avec les bénéfices des actifs russes gelés». «L'argent servira à produire des armes «, a assuré sur Telegram Zelensky, qui devait rencontrer le roi Charles III, hier, lors du sommet sur la sécurité. Selon Downing Street, les discussions à Londres ont porté sur «le renforcement de la position de l' Ukraine, aujourd'hui, y compris un soutien militaire continu et une pression économique accrue sur la Russie». Les participants ont discuté également de «la nécessité pour l'Europe de jouer son rôle en matière de défense» et des «prochaines étapes de la planification de garanties de sécurité solides» sur le continent, face au risque de retrait du parapluie militaire et nucléaire américain. À Moscou, le Kremlin se réjouit pour sa part du changement radical de politique des Etats-Unis à l'égard de la Russie, son porte-parole Dmitri Peskov jugeant qu'il coïncidait «largement» avec la vision de Moscou, lors d'un entretien enregistré mercredi avec la télévision d'Etat.