La question sahraouie connaît de plus en plus de retentissement au niveau international. C'est le tour du Comité suisse d'exprimer son soutien clair au peuple sahraoui en lançant une pétition qui appelle à «la libération des prisonniers politiques sahraouis dans les geôles d'occupation marocaines et à mettre un terme à la répression, à la violence, aux arrestations arbitraires et à la torture dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc», souligne le communiqué du Comité suisse pour le soutien du peuple sahraoui. Le comité suisse a rappelé son soutien à la cause sahraouie en optant pour une action de propagande portant l'intitulé «Liberté pour les prisonniers sahraouis de Gdeim Izik!» Il s'agit d'une pétition qui a été lancée en coordination avec le Groupe d'amitié parlementaire du Sahara occidental et le Comité romand de soutien au peuple sahraoui. La pétition souligne «Incarcérer des personnes sans preuve, sur la seule base de déclarations extorquées sous la torture, et les priver de contact avec leurs avocats, est contraire au droit international», a rappelé le Comité suisse en ajoutant: «Depuis 15 ans, 19 Sahraouis sont détenus pour des raisons politiques dans des conditions inhumaines dans les prisons marocaines. En 2010, ils ont organisé une manifestation pacifique à Gdeim Izik contre l'occupation illégale du Sahara occidental par le Royaume du Maroc. Ces journalistes et militants des droits humains purgent des peines allant de 20 ans à la perpétuité pour des actes pour lesquels il n'existe aucune preuve», a-t-il insisté. Le Comité a expliqué que «les procédures judiciaires ne répondent pas aux exigences internationales. Les jugements ont été prononcés uniquement sur la base d'aveux que les prisonniers ont fait sous la torture», a-t-il mentionné. Dans le même sens, Amnesty International et Human Rights Watch ont indiqué que «les prisonniers de Gdeim Izik subissent la torture, n'ont pas de contact avec des avocats, ne reçoivent pas de soins médicaux appropriés et ne peuvent recevoir de visites de leur famille». Idem pour le Comité contre la torture des Nations unies, il a exprimé sa condamnation à l'égard du Maroc à propos de ses «violations de la Convention contre la torture, en particulier en ce qui concerne les accusés de Gdeim Izik», précise-t-on. Le Comité contre la torture des Nations unies exige la «libération immédiate de tous les prisonniers qui ont été détenus arbitrairement et exige une réparation pour les injustices subies», a-t-il signalé. Par ailleurs, le comité suisse de soutien au peuple sahraoui a condamné le fait que «le Royaume du Maroc refuse systématiquement de respecter le droit international et de se conformer aux décisions des comités et groupes de travail de l'ONU», et «le Conseil fédéral suisse à assumer ses responsabilités en matière de respect des normes du droit international humanitaire vis-à-vis du Royaume du Maroc, à s'engager en faveur d'un nouveau procès équitable sous contrôle international et supervision de l'ONU et à faire pression sur le Maroc pour que les prisonniers sahraouis de Gdeim Izik soient libérés», a-t-il soutenu. Dans le même registre, l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains a condamné «fermement la poursuite du harcèlement, de la surveillance et des restrictions à l'encontre des membres du Collectif des défenseurs sahraouis des droits humains au Sahara occidental (Codesa) et de tous les défenseurs des droits humains au Sahara occidental, qui semblent avoir pour seul objectif d'entraver leur travail légitime en faveur des droits humains», lit-on dans le communiqué. Dans le même sillage, l'Observatoire a appelé les autorités d'occupation à «mener une enquête immédiate sur les actes de harcèlement et d'agression à l'encontre des membres du Codesa, à traduire les auteurs en justice conformément aux normes internationales en matière de droits humains, et à garantir que les défenseurs des droits humains puissent mener leurs activités légitimes sans crainte de représailles», a-t-il souligné.