L'Algérie veut se doter d'une industrie nationale compétitive, en termes de dessalement et de production d'eau. Une stratégie exhaustive qui vise aussi à renforcer l'autonomie nationale technologique et industrielle dans le secteur vital des ressources en eau. C'est ce qu'a affirmé, Mohamed Arkab, ministre d'Etat, ministre de l'énergie, des Mines et des EEergies renouvelables, dans un entretien à la revue El Djeïch. Le ministre a fait état de discussions et de négociations avec des leaders mondiaux dans le domaine de la technologie et l'industrie du dessalement, en vue de domicilier en Algérie, la production de certains composants et équipements utilisés dans le dessalement. Selon Arkab, c'est l'Algerian Energy Company (AEC), filiale de Sonatrach, qui «a initié des discussions avec des leaders internationaux pour la fabrication locale de membranes d'osmose inverse, essentielles au processus de dessalement». Le ministre de l'Energie a précisé que cette approche qui vise à concrétiser «l'avènement et la concrétisation de la production locale de membranes d'osmose inverse contribuera à renforcer notre autonomie technologique et industrielle dans ce secteur vital», a-t-il confié. Une étape décisive qui entend anticiper la couverture de la demande en équipements et composants pour la création d'usines de dessalement, qui devront être mises en place tout au long des années à venir, en fonction de la demande croissante. Cela conformément à la vision stratégique du président de la République AbdelmadjidTebboune, visant à sécuriser les ressources en eau et à asseoir une autonomie proactive, en terme de sécurité hydrique, en réduisant la dépendance vis- à- vis des importations d'équipements de haute technologie. Ces négociations entamées par la filiale de la Compagnie nationale des hydrocarbures, visent également à renforcer le potentiel de production d'eau dessalée, dans les prochaines années. Une telle perspective ne saurait s'affranchir de l'ambition affichée de l'Algérie de devenir un Hub régional et pourquoi pas continental de production d'équipements et de composants d'usines de dessalement Hi Tech. En effet, en développant son système industriel, l'Algérie pourrait réussi son pari de renforcer son taux d'intégration économique, dans ce secteur vital, en envisageant «la fabrication et l'assemblage de technologies de pointe utilisées dans le dessalement de l'eau de mer». La vision proactive du Président permet d'anticiper les menaces et les probables complications hydriques à l'horizon, qui n'échappent pas aux fluctuations géopolitiques et géostratégiques. L'option des partenariats devrait favoriser un transfert des expertises et des technologies, en vue de mettre sur pied rapidement une véritable industrie du dessalement dans le Nord de l'Afrique. Cela est d'autant plus réconfortant que l'Algérie est en phase de réussir un coup de maître, en lançant ce vaste programme d'usines de dessalement d'eau de mer, tout au long du littoral, à travers la mise en service de cinq unités durant ces dernières semaines. Le volume global quotidien de l'eau dessalée a été, ainsi, porté à 3,7 millions de mètres cubes par jour. Une prouesse signée par une main- d'oeuvre et une expertise 100% algériennes. Le ministre a ainsi tenu à citer un à un les stations réalisées jusqu'à nos jours, dont «GCB, filiale du groupe Sonatrach, pour le projet d'Oran, GTP, filiale aussi du groupe Sonatrach, pour le projet de Boumerdès, Cosider via sa filiale Cosider Canalisation pour le projet de Tipaza, Enac pour le projet de Béjaïa et qui est aussi filiale du groupe Sonatrach et enfin Sarpi, une autre filiale du groupe Sonatrach pour le projet d'El Tarf», a-t-il dénombré. Un défi supplémentaire relevé qui renforce davantage le statut de pays émergent que l'Algérie entend honorer, coûte que coûte. Pour le ministre de l'Energie, il s'agit d'un «saut qualitatif pour assurer la souveraineté du pays sur ses ressources en eau en fabriquant localement des composants vitaux, en augmentant la production». Arkab a tenu à rappeler que l'Algérie, «à moyen terme, prévoit la mise en service progressive des cinq nouvelles stations de dessalement, conformément aux directives de Monsieur le président de la République, Abdelmadjid Tebboune». Ce qui portera le nombre total des stations de dessalement en Algérie à 19, «augmentant ainsi significativement notre capacité de production d'eau potable qui sera de 3,7 millions m3/jour, soit 42% de la demande nationale».