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Le Liban, entre lame et lamelle
L'AUTRE REGARD
Publié dans L'Expression le 27 - 11 - 2006

Des élections-alibi consacrent les minorités confessionnelles et un semblant d'Etat.
Le Liban n'arrive pas, encore, à sortir des crises successives qui n'arrêtent pas de le secouer, depuis déjà longtemps. L'assassinat de Pierre Gemayel vient surtout révéler que les choses ne sont pas du tout rentrées dans l'ordre, malgré les accords de Taëf d'octobre 1989 qui avaient mis fin à une guerre civile qui durait depuis avril 1975 et du consensus virtuel contre la guerre israélienne au Liban. Les noms des personnalités assassinées ces dernières années donnent à voir un Liban gouverné par des instances oligarchiques, familiales, démentant cette idée trop répandue d'un Liban démocratique. Ainsi, cette comptabilité macabre révèle des fractures indélébiles, des élections-alibi consacrant les minorités confessionnelles et un semblant d'Etat se faisant et se défaisant dans les coulisses et des consensus trop variables et extrêmement fragiles. Les rapports de force sont d'une légendaire instabilité. Qui du général Aoun ou de Gemayel et de Geagea détient la majorité dans le territoire chrétien? Qui des chiites et des sunnites dominent le terrain? C'est cette comptabilité, bâtie autour d'impératifs confessionnels, trop peu efficace qui ravive les conflits. Dans un pays où les termes de «majorité» et de «minorité» sont illusoires parce que ne correspondant pas aux réalités démographiques, politiques et sociologiques, les crises sont latentes raffermies par des interventions trop envahissantes et déstabilisantes des Français, des Américains, des Iraniens et des Syriens qui, chacun, veut fabriquer un rapport de force favorable à ses intérêts et à ses ambitions. Ce n'est pas du tout l'assassinat de Hariri ou une enquête internationale qui pourrait régler une situation aussi complexe. Le Liban a, depuis longtemps, vécu des ères tragiques. Au moment où les choses commençaient à plus ou moins se stabiliser, le Conseil de sécurité ou plutôt le couple franco-américain sort de ses valises la résolution 1559 (retrait des troupes syriennes et désarmement du Hizbollah) qui allait constituer une véritable poudrière. Ainsi, le parti de Nasrallah et le mouvement Amel de Nabih Berri, ayant le sentiment d'avoir été grugés dans les fausses consultations électorales -plutôt des calculs en coulisses-, reprennent le terrain en proposant une alternative simple: formation d'un gouvernement d'union nationale avec la participation de personnalités du parti de Michel Aoun ou organisation d'élections anticipées, c'est-à-dire recours à de nouvelles donnes et à de nouvelles négociations. La France et les Etats-Unis ont choisi leur camp, celui du groupe dit du «14 mars» à tel point que la France, lors du dernier sommet de la francophonie, a intimé l'ordre au président roumain de ne pas inviter le chef de l'Etat libanais, Emile Lahoud. Ce n'est pas un hasard si la presse française et anglo-saxonne dominante a, lors de l'assassinat de Pierre Gemayel, sans attendre une quelconque enquête, pointé un doigt accusateur vers la Syrie, emboîtant le pas à Saâd Hariri, Geagea et Walid Joumblatt, usant d'un ton extrêmement violent et insultant envers Damas et le Hizbollah tout en considérant les contre-attaques verbales venant de ces deux instances provocatrices et déstabilisatrices. Le Liban est l'espace privilégié de ce type de paradoxes. L'Histoire reste balbutiante tout en permettant de comprendre une situation marquée par la présence coloniale française et les fameux accords sur le régime institutionnel de 1943, proposant la mise en oeuvre d'un régime fondé sur des considérations confessionnelles, favorisant d'ailleurs les chrétiens du Liban qui allaient, après le départ des Français et le morcellement de la «grande Syrie», dominer la vie politique libanaise. La guerre civile commencée en 1975 n'était nullement une surprise, d'autant plus que de nombreux facteurs et de graves problèmes laissés en suspens favorisaient les conflits et les tensions interreligieuses. L'équilibre très relatif et très illusoire entre les divers groupes religieux (chrétiens maronites, chrétiens orthodoxes, musulmans sunnites, chiites et druzes) ne pouvait durer longtemps dans un pays trop marqué par le ressentiment et la rancune. Ce qui d'ailleurs favorise règlements de comptes, retournements d'alliances et anathèmes. Depuis 1975, les alliances ne correspondaient pas à une logique claire et n'empruntaient pas les chemins d'une certaine cohérence. D'ailleurs, la rencontre de Walid Joumblatt et de Amine Gemayel, anciens ennemis irréductibles aujourd'hui réconciliés, appelant les Syriens à quitter le territoire libanais, n'était pas du tout nouvelle dans la mesure où l'Histoire de ce pays a connu énormément d'alliances contre-nature se faisant et se défaisant au gré des circonstances et des humeurs politiques du moment.
Paradoxalement, la Syrie aussi a, depuis 1975, soutenu les factions rivales l'une après l'autre, de telle sorte qu'aucune d'entre elles ne prenne le dessus, favorisant ainsi l'arbitrage syrien dans les conflits interlibanais. Après avoir soutenu les maronites contre les musulmans, les «progressistes» et les Palestiniens jusqu'à provoquer le massacre de Tall Ezaâtar, ils ont, par la suite, pris fait et cause pour d'autres groupes confessionnels et politiques. Même Bush père avait estimé, en 1989, que la présence syrienne «était la seule solution». Ce qui avait poussé, pour la première fois, l'écrasante majorité des tendances politiques et religieuses à signer en, 1991, un traité de «fraternité, de coopération et de coordination» officialisant ainsi l'intervention syrienne. Déjà, en octobre 1989, les accords de Taëf, à l'origine de la naissance de ce qu'on a communément appelé la «seconde République» qui avaient pour objectif de mettre un terme à la guerre, reconnaissaient implicitement le rôle important de la Syrie et cherchaient à édifier une sorte d'«entente nationale» en tentant de proposer une déconfessionnalisation des institutions et en insistant sur l'unité et l'indépendance du pays tout en affirmant la nécessité d'un rééquilibrage des institutions.
On ne peut aujourd'hui comprendre la nouvelle situation en recourant à des grilles toutes faites, ce qui obscurcirait l'analyse. Les assassinats de Rafik Hariri, de Tuéni et de Pierre Gemayel ont lieu dans un contexte international et local particulier. Les Etats-Unis veulent aujourd'hui faire oublier le bourbier irakien en déplaçant le débat au Liban, pouvant justifier ainsi la situation en Irak. Les Israéliens sont tentés par une nouvelle reconfiguration géopolitique de la région.


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