«On n'a pas voulu se cantonner au gnawi pur, mais faire appel à une vision éclatée qui d'autant plus est fédératrice pour les jeunes» dira Adnane Ferdjioui... Institutionnalisé par la ministre de la Culture Khalida Toumi, en septembre 2006, et ce compte tenu de la forte demande du public, le premier Festival international gnaoui se tiendra du 07 au 12 juillet, comme annoncé officiellement, hier, lors d'un point de presse animé à la salle Frantz-Fanon. «La musique gnawie est désormais un espace crucial pour le rayonnement de notre culture, qu'il s'agit d'un enjeu majeur pour l'échange culturel universel à la paix et à la tolérance», dira M.Lakhdar Fellahi, commissaire du festival, accompagné de Adnane F. et Farid, journalistes et spécialistes en la matière, faisant partie du comité d'organisation de ce festival. Placé sous l'égide de «Alger, capitale de la culture arabe», ce festival réunira 153 musiciens constitués en partie d'artistes internationaux d'une part, des lauréats primés lors du dernier festival national de musique gnawie qui s'est tenu à Bechar soit Diwan Sidi Billel de Mascara, Diwan Dzair, et Joe Batoury du groupe Sakia, d'autre part. «Le but de ce festival est de faire connaître ce style musical qui est notre patrimoine culturel mondial, mais aussi sur le plan touristique, on espère que ce festival fédérateur rassemblera, d'ici quelques années, entre 30 et 50.000 spectateurs» Et à Adnane de prendre la parole: «On n'a pas voulu se cantonner au gnawi pur, mais faire appel à une vision éclatée, celle d'une fusion gnawa-afro-jazz, toutefois, avec une ambiance musicale où l'on utilisera des instruments exclusivement acoustiques.» Aussi, au programme de ces soirées gratuites qui débuteront le 07 et s'achèveront le 12 à l'Agora de Riadh El Feth, on cite pour l'ouverture, les groupes Diwan Sidi Billel de Mascara, Diwan Dzaïr d'Alger et Nouroukane et Bayfall Gnawa du Mali. La seconde soirée verra se produire Joe Battory d'Alger, Dimi Mint Abba de la Mauritanie et Amar Sundy d'Algérie (vivant à l'étranger). Le 09 juillet se produiront sur scène, le groupe Nomad, Spirit trio du Liban, puis le groupe Djmawi Africa dont le concert coïncidera avec la sortie de son nouvel album avant de s'envoler pour une tournée en Europe de l'Est. Le 10 juillet, le public découvrira Madjid Bekkas et retrouvera avec plaisir notre guitariste chanteur de la real world music, alias M.Djamel Laroussi. Le lendemain, place à Diwan Africana de Béchar et le célèbre claviériste Cheick Tidiene Seck and Mandigroove du Mali qui a eu, lors de sa riche carrière, à accompagner pas mal d'artistes dont Jimmy Cliff, Joe Zawinul, Carlos Santana ou Hank Jones. La soirée de clôture verra se produire Mamar Kassey du Niger, puis Karim Ziad et son groupe Ifrikia, ainsi que ses guest-stars Hamid El Kasri et Abdelkbir Morchane du Maroc. En plus du divertissement que procurera ce festival, une part belle est donnée au savoir et à la culture musicale via des conférences et masters class qui seront donnés par une pléiade d' artistes. On notera pour le 08 juillet, le master class de Amar Sundy qui parlera de la guitare blues, à la salle Ibn Zeydoun, à partir de 10h. Mohamed Saimaliy Ahmed Vall, quant à lui, donnera une conférence à la salle Frantz-Fanon sur l'histoire de la musique mauritanienne. Abaji et Ramesh Shotham évoqueront l'histoire de la musique, de l'Orient à l'Occident et ce, le 09 juillet à la salle Ibn Zeydoun, à partir de 10h. Le lendemain, c'est au tour de Madjid Bekkas de dresser le lien entre la musique des gnawa et le blues. Suivra le lendemain, le master class de Cheick Tidiane Seck. Le dernier jour, Djamel Laroussi viendra nous instruire sur les techniques de répétition en groupe, à la même salle. Il est à noter que ces conférences sont ouvertes à tous les curieux, amateurs ou professionnels, journalistes, producteurs ou musiciens. N'hésitez donc pas. Et bon festival!
