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Jeux d'ombre et de coulisses
INFIRMIÈRES BULGARES
Publié dans L'Expression le 25 - 07 - 2007

La libération et l'extradition des cinq infirmières et du docteur bulgares, est au plan humain, une bonne chose pour ces derniers et pour leurs familles. Mais, d'autres familles, celles des enfants libyens inoculés au virus du sida malgré les compensations financières ou autres qu'elles aient pu recevoir - trembleront sur le sort à jamais fixé de ces innocentes âmes.
Certainement involontaires, ces crimes contre 438 enfants libyens, imputés aux infirmières bulgares n'en restent pas moins graves tant au plan médical qu'au plan de l'éthique.
On peut imaginer la réaction qui aurait été celle de l'Occident si c'était l'inverse qui se serait produit si c'était les jolies têtes blondes occidentales dont la vie aurait été mise en suspens pour cause du virus du sida par la faute d'infirmières et docteur arabes?
On savait que la vie des Arabes, en général, celle de certains d'entre eux, en particulier, ne valait pas chère (pour un Israélien tué, l'armée israélienne assassine sans état d'âme des dizaines de Palestiniens parmi lesquels des enfants, comme cela a été le cas du jeune Mohamed tué en 2002 dans les bras de son père à Ghaza). Il y a donc crime et «crime» puisque c'est toujours l'Occident (l'Europe et les Etats-Unis) qui détermine la gravité de l'acte et qualifie les choses, accablant les uns, trouvant toujours des circonstances atténuantes pour lui-même et/ou ses ressortissants.
D'ailleurs, la France qui joua par ses officiels et Mme Sarkozy, à titre personnel, -un grand rôle dans la libération des infirmières bulgares a un concept, à tout le moins sélectif, pour ne pas dire xénophobe, des affaires de crime de masse. Pour les crimes nazis contre les juifs ou pour ce que la France appelle le «génocide» des Arméniens en Turquie, les exemples les plus récurrents, Paris ne lésine ni sur les superlatifs ni sur ses efforts pour le devoir de mémoire pour l'holocauste ou la repentance d'Ankara dans l'affaire arménienne.
Or, si Paris presse la Turquie à reconnaître ses crimes contre les Arméniens, si elle ne rate aucune occasion de rappeler les exactions des Nazis contre les juifs, elle refuse, en revanche de se repentir et d'assumer les crimes commis en son nom en Algérie.
Lors de son récent passage à Alger, le président français, Nicolas Sarkozy, a encore réitéré qu'il est pour «une reconnaissance des faits, pas pour le repentir qui est une notion religieuse et n'a pas sa place dans les relations d'Etat à Etat». Certes, mais le repentir, quoi qu'en dise M.Sarkozy est, la base même de relations «apaisées» entre les Etats, surtout lorsque ceux-ci ont un contentieux de sang (qui est la colonisation) avec l'ancien colonisateur.
Comment peut-on demander aux Algériens de se guérir de la colonisation et de ses crimes (enfumages, massacres, notamment ceux de Mai 1945) quand les mêmes responsables français affirment qu'il n'est pas question d'oublier les crimes de même caractère commis contre les juifs en France?
Commémorant le 65e anniversaire des événements du Vel d'Hiv à Paris, en 1942, le Premier ministre français, François Fillon, s'adressant à la jeunesse française a déclaré: «Nous ne sommes pas et nous ne pourrons jamais être guéris de l'holocauste» soulignant: «Leur faute n'est pas votre faute, leur honte n'est pas votre honte. Mais il y a dans leurs actes (des Français qui ont collaboré avec les nazis) une horreur qui doit devenir la vôtre, un dégoût qui doit soulever vos coeurs comme il a soulevé le nôtre». et M.Fillon d'insister: «Oublier, c'est commencer à mourir. Lorsque la voix de ceux qui ont vécu cette tragédie se sera tue, il vous reviendra, à vous, jeunesse de France, de prendre le relais de leurs paroles, de leur mémoire». Pourtant oublier, c'est ce que la France, M.Sarkozy demande à l'Algérie, aux Algériens quand il est demandé aux Français de cultiver le souvenir pour ne pas publier. Lorsque Paris s'est excusée des crimes commis contre les juifs en France lors de la Seconde Guerre mondiale faisait-elle un acte religieux alors que ses dirigeants de l'époque estimaient qu'il fallait se repentir devant le peuple juif pour tout ce qu'il a subi ou pu subir au nom de la France?
Ce qui a paru naturel dans le cas des victimes juives, le repentir, ne l'est plus, dès lors, qu'il s'est agit de victimes algériennes de cette même violence de la France dans l'exercice de sa puissance de nation occupante.
Comme quoi, l'Occident qui a fait le plus de mal aux peuples du monde - le colonialisme est avant tout un crime occidental -continue à être juge et partie se réservant l'exclusivité de valider les crimes des uns et des autres. Et cela ne nous éloigne pas de l'affaire des infirmières bulgares qui relève du deux poids, deux mesures avec lesquels les puissants ont toujours gouverné le monde.
L'issue de l'affaire des Bulgares satisfait l'ego des uns, la morale n'y trouve pas, en revanche, son compte, tant les grandes puissance ont fait de la «grande politique» un jeu d'ombre et de coulisses.


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