Ce sont les mêmes réseaux qui contrôlent l'ensemble du trafic contrebandier qui se sont chargés de faire parvenir les «lots de la mort». C'est un secret de Polichinelle. Ce n'est pas la première fois que la frontière ouest sert de lieu de transit à toutes sortes de marchandises. De la drogue au TNT, toutes les «poudres» passent la frontière. Elles seront utilisées par les réseaux de trafiquants de stupéfiants et de groupes terroristes. Comme les deux domaines sont interdépendants, ils constituent un danger majeur à la stabilité du pays. Encore une fois, la menace se fait pesante. Des sources bien informées nous ont confié que des quantités non négligeables d'explosifs ont été acheminées depuis le Maroc vers les maquis de l'est et du centre de l'Algérie via Maghnia. Il semble selon nos sources que c'est le même procédé utilisé pour l'acheminement des terroristes marocains vers les maquis du Gspc qui a été utilisé. A noter que selon des sources sécuritaires des dizaines de terroristes étrangers, dont des Marocains et des Egyptiens, écument les maquis du Gspc. Ils sont acheminés par des réseaux de passeurs biens organisés. Ce sont les mêmes réseaux qui contrôlent l'ensemble du trafic contrebandier qui se sont chargés de faire parvenir les «lots de la mort» à leur destination. Si nos sources hésitent encore à parler de complicités, il n'y a cependant aucun doute quant à la complaisance... Jusqu'à cette heure-ci, tous ceux qui ont travaillé de près ou de loin dans l'enquête sur les attentats de Batna et de Dellys refusent catégoriquement d'évoquer la question de l'origine des explosifs utilisés par les kamikazes. Toujours est-il que dans le cadre du renforcement du dispositif sécuritaire, les forces chargées de la lutte antiterroriste viennent de lancer une vaste opération de redéploiement tout au long de la frontière ouest. Selon des sources dignes de foi, un dispositif sécuritaire impressionnant, formé conjointement par la Gendarmerie nationale et l'Armée nationale populaire, a été installé afin de mieux contrôler cette partie du territoire algérien. La frontière algéro-marocaine est donc sous haute surveillance. Les nouvelles mesures entreprises concernent entre autres, l'installation de près de 200 centres de contrôle le long de la bande frontalière. Dans le même contexte, l'ANP est en train de mener de vastes opérations de ratissage dans les régions infestées à l'Est, au Centre et au Centre-Ouest. Du côté de la wilaya de Tissemsilt on croit savoir qu'une trentaine de terroristes y auraient trouvé refuge. La neutralisation du phénomène kamikaze n'est pas une mince affaire et elle est aussi loin d'être une affaire banale de lutte anticriminelle. Elle vient d'imposer aux services de sécurité, tous corps confondus, une discipline spéciale pour faire face à ce défi. Un défi lancé par les recruteurs des terroristes et ceux chargés de leur endoctrinement. D'autant plus que depuis quelques mois, des combattants étrangers, ainsi que des prédicateurs sont recrutés par le Gspc Al Qaîda. C'est surtout cet aspect du problème qui donne à réfléchir aux responsables de la lutte antiterroriste. Le bouclage des voies utilisées par les contrebandiers, le contrôle des frontières et la traque des groupes armés dans les maquis sont des tâches que chacun maîtrise. Kamikazes ou terroristes que l'on fait exploser à distance. Peu importe! Les services de sécurité sont devant une équation à plusieurs inconnues. Ils sont engagés dans une course contre la montre afin de remonter cette filière de recrutement et d'endoctrinement. La vigilance est de mise. Al Qaîda, qui a pris pied au Maghreb depuis quelques mois, est prête à user de tous les moyens pour perpétrer les attentats les plus spectaculaires. Faisant de l'impact médiatique son arme redoutable, cette organisation ne recule devant rien. Elle ne ratera aucune occasion pour faire le maximum de victimes.
