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«Ne jugeons pas sans avoir vu le projet»
PROJET DE LA GRANDE MOSQUEE D'ALGER ABDALLAH TOUIL, ARCHITECTE
Publié dans L'Expression le 31 - 10 - 2007

L'architecte qui s'occupe également de l'organisation du projet affirme dans cet entretien que, de tous les participants au concours d'architecture, aucun n'a remis en question l'élaboration du cahier des charges.
L'Expression: Le concours d'architecture pour le projet de la Grande Mosquée d'Alger est actuellement au centre d'une polémique. Que pouvez-vous dire à ce sujet?
Abdallah Touil: La décision de relancer l'idée de la réalisation de cet ouvrage revient au président de la République. Une agence a été créée le 24 avril 2005, dans le but de prendre en charge la réalisation et la gestion du projet. Vu son ampleur et son impact culturel, il a été décidé de donner à l'architecture la valeur symbolique de l'oeuvre, avant sa réalisation.
C'est pour cela qu'il a été choisi de procéder à un concours pour que les architectes puissent s'exprimer et proposer, sur la base d 'un programme commun, chacun, son interprétation et sa vision sur ce projet. Nous n'avons pas eu de telle expérience ni de concours de cette taille, pour cela un certain nombre de conditions ont été retenues afin d'adapter la législation algérienne aux règles internationales d'architecture.
Pour cette opération donc, il a fallu définir tout un programme. C'est une façon de pousser un peu l'imagination et la créativité des architectes pour ne pas limiter leurs interventions. Il faut comprendre aussi que le projet n'est pas une masse de petites surfaces à rajouter les unes aux autres. C'est d'abord une vision globale, une synthèse de plusieurs fonctions, et de plusieurs paramètres dans un objet unique.
Donc, un concours pareil est une première expérience pour l'Algérie?
Il y a eu des expériences dans le passé mais pas de cette ampleur, à l'exemple de la réalisation de la Bibliothèque nationale du Hamma.
Certes, nous avons trouvé des difficultés par rapport aux règles d'architecture car la législation algérienne n'a pas tellement évolué dans ce sens.
Mais nous avons par la suite trouvé des solutions et la proposition du schéma a eu quand même l'approbation de la Commission nationale des marchés.
Cette commission a bel et bien été consultée lors de l'élaboration du cahier des charges pour ce concours et elle sait très bien que ce dernier a respecté les procédures légales actuelles du Code des marchés. J'affirme aussi que de tous les participants à ce concours, aucun n'a remis en question l'élaboration du cahier des charges.
Certains ont posé des questions d'orientation ou ont voulu avoir un complément d'information sur le projet. Nous avons reçu des questions sur le délai de réalisation et nos réponses ne se faisaient pas d'une façon directe, elles étaient destinées à l'ensemble des participants.
Certains ont relevé que les conditions d'acquisition du marché étaient sévères à l'exemple du chiffre d'affaires de 8 milliards de centimes. Qu'en pensez-vous?
43 bureaux d'études ont retiré le cahier des charges. Seuls 17 ont soumissionné, les autres ont préféré s'abstenir, peut-être par rapport à l'ampleur du projet et du travail à fournir qui prend beaucoup de temps et mobilise des effectifs assez nombreux et qui, automatiquement, génère beaucoup de dépenses. Les gens qui ont accepté de jouer le jeu jusqu'au bout ont énormément dépensé en coût.
Les autres, soit qu'ils n'ont pas eu les effectifs nécessaires à consacrer pour ce projet, soit que c'était cher et là c'est un choix à respecter. Les 17 étaient assez variés en termes de nationalité car il y a eu 12 nationalités de 4 continents.
Le monde arabe a participé soit seul, soit en groupements, il y avait aussi des Algériens. Certains ont même dit que nous avons placé la barre trop haut, au niveau des exigences de capacités et l'on pensait qu'on a voulu exclure les Algériens. C'est vrai quand on observe un architecte travaillant en profession libérale tout seul et qui n'arrive pas à réunir cette somme.
Mais il n'est pas interdit de se mettre à plusieurs pour arriver à cette capacité-là, c'est-à-dire un chiffre d'affaires de 8 milliards de centimes.
Pourquoi avez-vous placé la barre trop haut?
C'est pour avoir la garantie d'exécution du projet. Un telle oeuvre nécessite des compétences et des moyens humains, techniques et financiers assez importants pour pouvoir assurer sa réalisation et le développer dans des conditions sereines et dans les délais.
Il ne s'agit pas simplement de lancer une idée ou une forme avec un crayon, mais il faut pouvoir par la suite assumer la chose et la masse de travail à réaliser. Je dois souligner également le travail du jury et clarifier les choses en ce qui le concerne.
J'affirme que les offres ont été étudiées par un jury composé de gens de métier, du bâtiment, d'architectes et d'ingénieurs. Nous avons fait appel aussi à d'autres spécialités convergentes que ce soit au niveau de l'étude du projet qu'à celui de l'étude des dossiers et des capacités financières.
D'autres ont critiqué la maquette représentant la conception de ce projet et estiment qu'elle ne répond pas à l'architecture d'une mosquée?
Il ne faut pas porter de jugement sur le projet sans l'examiner. Je vous explique en tant qu'architecte que derrière la maquette, il y a des shémas. C'est projeté, c'est dimensionné et c'est mesuré. La maquette n'est que la somme de toutes ces choses matérialisées adressées pour quelqu'un qui ne comprend pas le plan.
Dire que celles qui ont été présentées ne reflètent pas l'architecture d'une mosquée est un problème aussi culturel qu'historique. Ce que nous avons dit, c'est que ce projet doit être un peu manié dans nos racines à nous. Nous avons l'histoire, et nous avons une trajectoire de 15 siècles dans la réalisation. Nous voulons être liés aux mosquées de nos origines. La première est celle du Prophète (Qsssl). En Asie, si nous prenons les pays musulmans dans ce continent, ils ont tous leur propre enracinement dans le passé. Ils ont réinterprété leurs racines pour réaliser leurs mosquées. Les Turcs ont fait la même chose. C'est la confusion peut-être de dire quelles sont nos racines à nous? C'est-à-dire on ramène la mosquée à une certaine forme: l'arc, la voûte, la coupole, et moi en tant qu'architecte je suis très lié à l'histoire, je ne comprends pas cela. Je vous donne un autre exemple: si nous prenons la mosquée du Prophète (Qssl), il n'y a ni coupole ni voûte. Prenons un autre exemple.
A la place des Martyrs, il y a Djamaâ djdid et Djamaâ El Kebir. il n'y a pas 50m entre les deux, mais elles sont différentes. Djamaâ El Kebir c'est la mosquée maghrébine (datant du XIe siècle), pas de voûte ni coupole. Il faut comprendre également que la Grande Mosquée d'Alger n'est pas seulement un lieu de prière mais un monument à plusieurs fonctions et vocations, entre autres, celle culturelle.


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