Le président du FFS s'est prononcé sur l'apparition des ârchs qu'il qualifie de complot. Après un long aperçu historique sur le phénomène des ârchs en Kabylie et en Algérie, il précisera qu'en Kabylie ni les ârchs ni les confréries religieuses, «n'avaient fait leur apparition pendant les élections municipales de 1997». Durant cette élection «brutalement falsifiée», les wilayas de Kabylie ont échappé, soutient-il «aux coups de force hystériques grâce à leur contexte sociologico-stratégique». Car, affirme Aït Ahmed, dans cette région «une grosse épreuve de falsification de la part du pouvoir aurait provoqué des torrents de révolte que le FFS aurait eu du mal à calmer». Parlant de plan de l'apparition des ârchs, il dira que lorsque «le livre noir, confectionné par nos différents élus locaux et, wilayas, publia les noms d'officiers et autres comparses civils, qui avaient fait main basse sur les biens communaux tout en s'adonnant aux spéculations foncières...», commença en Kabylie «la gestation du futur phénomène ârchs». Et de révéler que «les agents de la police politique, les mafieux nommément désignés par le livre noir, les chefs de milices, les officiers de gendarmerie et autres plus grosses troupes se mirent alors à multiplier rencontres clandestines, harcèlement, des commerçants et provocation, des citoyens». Première déduction du président du FFS: l'embrasement généralisé de la Kabylie «ne fut pas un phénomène de génération spontanée suscité par un appel ou rappel d'une mythologie tribale légendaire». Le mouvement citoyen, fait-il observer, a commencé parallèlement à une machination du pouvoir. Abordant les premières heures de ce mouvement, il relève que le déclic des manifestations pacifiques de protestation et de solidarité des jeunes était, en effet, l'assassinat d'un adolescent dans l'enceinte de la gendarmerie. Avec ces actions «cette jeunesse a esquivé le complot et les grosses manipulations du pouvoir», écrit-il. Le but recherché, d'après lui, «est de faire basculer la Kabylie dans la stratégie éradicatrice et militariste des généraux». De toute façon, rappelle-t-il «le stratagème a été utilisé deux fois par le passé: le vrai faux enlèvement de Matoub et par la suite son assassinat». Optimiste, Aït Ahmed affirme que le sort du printemps noir 2001 «ne sera pas du tout le même que les deux cabales criminelles qui l'avaient précédé». A chaque fois, écrit-il, l'objectif stratégique fut le même à savoir «noyer la Kabylie dans le sang pour mettre fin à son rôle politique moteur». Pour lui, le printemps noir n'est pas une opération ponctuelle, et «l'impitoyable chasse à l'homme déclenchée par la gendarmerie dévoile le plan du pouvoir». Un plan qui avait pour «souci fondamental de combiner tous les moyens pour désorganiser, démoraliser et normaliser la Kabylie». «Curieusement, fait-il remarquer, le mouvement ârchs surgit au lendemain des manifestations organisées par le FFS les 3 et 31 mai 2001». Et au moment où «la société apparaissait grosse d'une protesta à l'échelle nationale», les ârchs ont surgi «pour la coiffer, la prendre en main et la ir». Aït Ahmed conclut que «c'est l'une des plus monstrueuses machinations politico-psychologiques qu'ait connues cette région». Une machination à laquelle, dira-t-il, ont participé des troupes politiques. Plus loin, le président du FFS affirme que «le devoir de responsabilité impose d'envisager le pires des scénario».