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«Les causes sont à 80% préventives»
RAYMOND JANSSENS EVOQUE LE PROBLÈME DE NEOMORTALITE
Publié dans L'Expression le 23 - 12 - 2007

Il appelle au renforcement des mécanismes de coordination entre les différents départements.
M.Raymond Janssens est représentant de l'Unicef depuis 1976. Sa première expérience a été en terre indienne. Plus tard, il a assuré cette responsabilité à travers les quatre coins de la planète. En 2004, il a entamé son mandat en Algérie qui expirera à la fin de l'année en cours. Très attaché à tout ce qui a trait à l'enfance, ce responsable belge revient dans cet entretien sur plusieurs points importants. Il répond sans détours à nos questions.
L'Expression: Le programme quinquennal 2007-2011 initié au profit de l'enfant algérien a bouclé sa première année. Quelle évaluation en faites-vous?
Raymond Janssens: Nous avons conclu, en effet, un accord de coopération avec le gouvernement algérien. Un compte rendu est établi le 15 décembre de l'année en cours. Ma première impression, c'est que l'année 2007 a été celle du bon développement des plans d'action exécutés par les secteurs concernés en faveur de l'enfance. Mais aussi, on doit mentionner que c'est au cours de cette année que la plus grande enquête familiale a été réalisée. Au fait, il s'agit d'un échantillon de 30.000 familles auxquelles ont été distribués des formulaires comportant 80 questions. Plusieurs points ont été relevés. L'on cite d'ailleurs, la vaccination, la scolarisation...ainsi que le VIH/Sida.
Cette enquête est très utile d'autant plus que notre besoin en statistiques fiables demeure énorme. Notre constat, c'est qu'il y a d'autres chantiers qui se sont ouverts autour du développement à travers des consultations. Le développement du plan national d'actions au profit de l'enfant algérien est initié par le département de la famille et de la condition féminine. Plusieurs consultations ont été effectuées avec des départements ministériels, la société civile, les enfants ainsi que les adolescents eux-mêmes.
Nous avons pu faire des évaluations sur les centres d'enfants assistés et la manière avec laquelle on peut améliorer la situation de ces centres, se basant sur l'étude sus-citée. Les centres pénitentiaires juvéniles sont aussi un autre grand chantier. Un travail d'arrache-pied doit se faire envers les enfants et adolescents algériens.
Dans ce même programme, avez-vous réservé un chapitre aux enfants démunis?
Dans notre plan de coopération, il y a évidemment un grand intérêt pour l'enfant handicapé. La politique de l'Unicef a toujours été, elle le demeure encore, axée dans ce sens. On appelle à ce qu'il n'y ait plus de discrimination ni d'exclusion vis-à vis de cet enfant démuni. Ce dernier a droit à la santé, à l'éducation ainsi qu'à une insertion sociale. Je trouve que la nouvelle convention adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies tenue en mars de l'année en cours, liée aux droits de personnes démunies, va justement contribuer à développer des conditions adéquates pour ces enfants démunis vivant à travers les quatre coins de la planète.
D'autres chiffres donnent le tournis: 600.000 enfants sont victimes de malnutrition, 3000 sont nés hors mariage chaque année, d'autres sont soumis à des travaux forcés et ce, sans oublier les victimes d'abus sexuels. Comment faire pour que cesse ce genre de pratiques?
S'agissant de chiffres, on doit être toujours sûrs de notre source. Et la meilleure source est celle du gouvernement. Evoquant la malnutrition, le plus grand défi réside dans ces enfants dont la taille ne correspond pas avec leur âge ni avec leur poids. Ceci est le premier constat.
D'autre part, les enfants qui ont d'autres besoins, comme ceux nés hors mariage, nécessitent une prise en charge adéquate. Celle-ci diffère d'un pays à l'autre. En Algérie, des progrès énormes ont été effectués dans le cadre de la Kafala. Ce qui est important, c'est de continuer à améliorer le développement, la survie et l'épanouissement de l'enfant qui est un engagement que la société devrait prendre.
Une chose est sûre: la place de l'enfant est à l'école, pas dans la rue à la recherche d'un «petit boulot». La loi est très claire: tout enfant doit être à l'école jusqu'à l'âge de 16 ans. Cet enfant doit bénéficier d'une formation de bonne qualité, de cycle complet, gratuite de préférence. L'école a une responsabilité importante quant à l'épanouissement de l'enfant. Une fois tous les enfants scolarisés, certaines aberrations disparaîtront au fil des jours.
Peut-on dire que l'enfant algérien est protégé par la juridiction de son pays?
Ce débat a eu lieu au niveau du gouvernement. Bientôt, il y aura des propositions pour renforcer la protection de l'enfant. Il s'agit de renforcer l'arsenal juridique. Des soins de santé de base, une scolarité assurée et sa protection en tant qu'enfant, ont été mis en exergue. On doit prêter attention aux adolescents. Car ils ne sont plus des enfants et pas encore des adultes. Leur encadrement est un grand défi.
Récemment, un comité scientifique de l'Observatoire national de l'enfance a été installé. Qu'en attendez-vous au juste?
J'ai participé à une cérémonie patronnée par le ministre de la Solidarité, M.Djamel Ould Abbès, qui a annoncé la création dudit observatoire. Ce dernier s'occupe des enfants en danger. D'autres départements ministériels y ont pris part. De multiples unités de proximité existent au niveau de chaque wilaya. Cette dernière doit disposer de toutes les informations liées aux besoins des enfants, afin de les transmettre, plus tard, au secrétaire général du ministère de la Solidarité. On espère que cet observatoire s'occupera davantage des besoins des enfants à travers le territoire national.
D'autres insistent sur la création d'un nouveau département ministériel s'occupant uniquement de l'enfance. Que pensez-vous de cette idée?
Je pense que c'est une idée qui a évolué à travers ces récentes décennies. Dans chaque pays, on constate que plusieurs ministères, ceux de la Justice, de la Santé, de l'Education...et de la Culture, s'engagent pour le bien-être de l'enfant. Celui des Affaires religieuses est aussi concerné. Quant à cette idée, il s'agit plutôt de renforcer les mécanismes nationaux de coordination entre ces départements. Il est temps d'avoir un mécanisme sur lequel il faut se concentrer aux fins de ne pas créer d'autres situations...Cette idée ne peut pas être efficace. Ce qui compte, c'est que chaque département assume ses responsabilités.
La santé est un autre secteur auquel l'Unicef accorde beaucoup d'intérêt. Quels sont les résultats obtenus jusque-là?
Depuis l'Indépendance, un travail énorme a été effectué dans ce secteur. Parmi les indicateurs qui illustrent les bons résultats enregistrés, je cite le BCG (bacille de Calmette et Guérin). Il est actuellement le 1er vaccin donné au nouveau-né. En Algérie, il est reçu par 99% des bébés. D'autre part, il y a 700.000 naissances chaque année. Le système est en place, les structures sont là pour assurer une couverture exemplaire de vaccination. Le défi, ce sont ces bébés qui meurent à la naissance. Les causes sont à 80% préventives. Les mamans meurent aussi, en donnant naissance à leurs bébés. Ces situations ont pu être évitées. Pour y faire face, le ministère de la Santé a lancé, durant le 2e semestre de l'année 2005, le programme national de périnatalité et de néonatalité. Chaque infrastructure de maternité doit respecter à la lettre les consignes pour que la naissance ait lieu dans les meilleures conditions. Ce département a, en outre, lancé l'initiative de l' OMS et de l'Unicef «Hôpital, ami des bébés» qui vise à encadrer les maternités ainsi que les hôpitaux. Cela ne peut se faire qu'en assurant une meilleure gestion des soins périnatals et néonatals.
Quelles sont les mesures urgentes qui s'imposent face à cette situation?
Le plus grand défi est celui de diminuer la mortalité ainsi que la morbidité maternelle et infantile. Donc, cela concerne l'ensemble des soins de base. Les médecins traitants doivent faire attention quant à l'hygiène de base au moment de l'accouchement. Que la maman soit bien prise en charge. Les soins commencent bien avant la naissance. Pendant la période de grossesse, chaque maman doit subir 2 à 3 visites prénatales. Car de graves complications, telles les hémorragies, peuvent survenir au moment de l'accouchement. N'oublions pas qu'une femme enceinte peut avoir une hypertension artérielle, un taux de glycémie élevé etc. Ce n'est un secret pour personne, les ressources humaines et financières sont là pour éviter ce genre de complications. Cependant, il faut veiller à l'aspect humain dans les soins médicaux. Pour le bien-être de l'enfant, il faut lui créer un environnement propice.
Quel commentaire faites-vous sur la réforme de l'école algérienne?
La réforme scolaire est un autre grand chantier. A mon avis, c'est un exemple de volonté politique qui existe. Le temps a évolué, l'école doit l'être aussi aux fins d'offrir une meilleure formation possible. Le milieu scolaire doit être l'environnement qui accélère l'épanouissement de l'enfant. En Algérie, il y a 23.000 écoles primaires et 55.000 enseignants. C'est une grande entreprise qui permet d'assurer une meilleure éducation pour près de 8 millions d'écoliers. Les réformes sont en cours. A mon sens, la meilleure demeure celle de l'«Ecole amie des enfants», introduite par le ministère de l'Education. Des activités, inexistantes jadis, tels l'informatique, le dessin, le jardinage...sont enseignées aujourd'hui aux enfants. L'atmosphère change. L'enfant vient à l'école en souriant. D'autre part, il ne faut pas oublier le rôle des associations des parents d'élèves. Ni celui des élus locaux. Ceux-ci doivent garder un oeil attentif sur le bon fonctionnement des écoles.
Quel genre de relations entretenez-vous avec le ministère de l'Education?
L'Unicef en tant qu'agent du système des Nations unies à part entière, a été mandatée aux fins de s'occuper des enfants, des adolescents ainsi que des femmes. Nous travaillons avec plusieurs départements ministériels. L'Unicef a une indépendance totale. Nous préparons ensemble, avec le département de l'Education et tous ceux concernés par le bien-être de l'enfant, une revue annuelle. L'objectif étant, d'une part, de faire le point sur l'ensemble des activités organisées durant l'année précédente, d'autre part, et il est important, d'identifier les obstacles qui freinent nos activités.
Quel message voulez-vous laisser aux Algériens?
J'arrive à la fin de mon mandat en tant que représentant de l'Unicef, après 31 ans de service. Je compte lancer des projets dans ce sens. Je quitte l'Algérie avec beaucoup de souvenirs et d'émotions. Mon mandat qui a débuté en 2004 est une expérience très positive. L'Algérie a su bénéficier des bons exemples pour le bien-être de l'enfant. Je tiens à saisir cette opportunité pour remercier tous ceux avec qui j'ai eu l'honneur et le privilège de travailler dans l'intérêt de l'enfant algérien. Je dis aux enfants que vous demeurez toujours au coeur des préoccupations de l'Unicef.


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