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Une ville berbère aux confins de l'amazighité
BORDJ MENAIEL
Publié dans L'Expression le 07 - 04 - 2002

A l'indépendance, Bordj est déjà une sous-préfecture florissante dépendant du chef-lieu du département qu'est Tizi Ouzou, ville promue à ce rang en 1958.
Curieuse ville que Bordj Ménaiel. Pour l'avoir traversée assez souvent en se rendant à l'Ecole normale de Bouzaréah, Mouloud Feraoun ne s'était pas privé de la décrire en l'assimilant à une agglomération «propre au dehors et à l'intérieur de laquelle dormaient des zouayels». A l'époque où cette «incongruité littéraire» avait échappé de la plume du futur martyr tué à Ben Aknoun par l'OAS, Bordj Ménaiel était alors en pleine mutation.
Longtemps assimilée à un bourg où la colonisation avait pignon sur rue grâce à l'immensité des terres à vigne et à l'exploitation extensive du tabac, l'agglomération, qui a échappé à la surenchère des «débaptisations» de l'indépendance, a, néanmoins, grossi grâce à l'activité d'un secteur tertiaire florissant: le commerce, comme chez les Ibadites de Ghardaïa, les Bordjiens affectionnent!
Tout le reste n'est que la réfraction d'un patrimoine qui, à force d'être malmené, a fini par épouser les contours d'un legs en perdition. Ainsi, Bordj, qui comptait pas moins de trois cinémas en marche durant la colonisation, n'en possède plus qu'un seul, transformé depuis peu en théâtre de poche exclusivement réservé aux mélomanes. En revanche, les journaux se vendent bien, mais pas les livres. Pourquoi pas les livres? Parce que, traditionnellement, les Bordjiens préfèrent aller les acheter à Alger qui, grâce à l'autoroute, n'est qu'à une heure de conduite. Pourquoi à Alger et pas à Tizi Ouzou qui n'est qu'à 25 km de distance? Pour comprendre ce qui, apparemment, ressemble à une attitude proche de l'hostilité entre les deux villes, un survol de l'histoire locale nous édifierait sur la question. Durant la Guerre de libération, pour ne citer que cet exemple, Bordj Ménaiel et ses alentours font partie de la zone III de la Wilaya III. A l'indépendance, Bordj est déjà une sous-préfecture florissante dépendant du chef-lieu du département qu'est Tizi Ouzou, ville promue à ce rang en 1958. L'enthousiasme échevelé des fêtes de l'indépendance terminé, la population, dont le taux de chômage atteignait des degrés insupportables et dont la jeunesse avait été laminée dans les maquis notamment lors des opérations
«Pierres précieuses» et «Jumelles», ne savait pas à quel saint se vouer. La question de l'heure était: comment survivre? Un cri d'alarme valable pour toute l'Algérie en réalité qui, au sortir de l'indépendance, ne pouvait répondre avec efficience et pour cause! Le budget de la nation de 1963, le premier du genre, dont le montant était de 136 millions de francs seulement, ne représentait qu'une goutte d'eau dans un océan d'aridité. Comment parer au plus pressé? Lancer des grands travaux comme cela se pratique dans les pays développés soucieux de relancer la croissance par la consommation? Impossible, l'Algérie n'avait pas encore commencé à muer vers une économie autre que coloniale. Alors le système «D» a repris le dessus. Pour ceux du dessus du panier, c'est-à-dire les nouveaux riches qui avaient accumulé beaucoup d'argent pendant qu'un certain nombre de patriotes se battaient dans les djebels environnants, la solution était toute prête, à savoir acheter à bas prix les commerces laissés vacants par les «pieds noirs» à Bordj même, mais aussi rue Ben M'hidi à Alger; quant aux autres, le tiers environ de la population active, l'appel de l'émigration a été le plus fort et les voilà repartis en France, mais au lieu de renouer avec le travail de soutier dans les corons et les usines de sidérurgie du Bassin lorrain, ils iront se ménager une place dans le secteur tertiaire où, certains d'entre eux, apprendront à rafler de bonnes mises. Enfin pour le tiers restant, le retour à la terre était inévitable en dépit des transformations inattendues que va engendrer le régime foncier issu de l'application de l'autogestion et de la «révolution agraire».


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