On sait que, cette année, on fête l'an 2958. Sans plus. Yennayer. Cette fête antique, qui a résisté des siècles et des millénaires durant à toute forme d'oubli, n'a rien perdu aujourd'hui de ses rites ni de ses traditions. N'ayant pas un caractère officiel, le Nouvel An berbère, qui correspond à la date du 12 janvier du calendrier universel, est célébré à travers tout le territoire national et dans toute la Numidie. Aujourd'hui, que sait-on des origines de cette fête? Si la majorité des Algériens la célèbrent, que signifie-t-elle? On sait que cette année on fête l'an 2958. Sans plus. Revenons un peu sur l'histoire. Qu'est-ce que Yennayer? L'histoire de cette date remonte à 950 avant J.-C. La période-phare de cette date se situait, selon les chercheurs dans l'histoire ancestrale, après la victoire remportée par le roi Sheshnaq 1er (berbère), qui a réussi, après avoir conquis le delta du Nil, à fonder la XXIIe dynastie pharaonique, et accéder, par conséquent, au statut de roi d'Egypte. Cette victoire a permis à Sheshnaq de s'attribuer la dignité royale d'Egypte. Pour rendre légitime son statut de roi, il procéda au mariage de son fils, Osorkon avec la fille de Psoussens II, la princesse Makare. Ainsi, c'est depuis cette date que les Berbères commencèrent à compter sur un calendrier propre à eux. On voit bien qu' à l'instar de l'ère chrétienne et de l'ère islamique, il y a aussi une ère berbère. Autrement dit, outre les calendriers julien et grégorien institués, respectivement, en 45 avant J.-C. par l'empereur Jules César et par Grégoire XII, les Berbères avaient institué leur calendrier à 950 avant J.-C. Depuis cet événement, la population d'Afrique du Nord a commencé à célébrer cette fête. A la veille de chaque 12 janvier, une ambiance particulière règne dans les foyers. La célébration est différente d'un pays à l'autre et d'une région à l'autre. En Algérie, de l'est à l'ouest et du sud au nord du pays, la célébration de Yennayer a ses spécificités. Cette particularité on la trouve chez les Touareg, qui célèbrent Yennayer une semaine avant la date prévue. En sus, des nouveaux habits achetés aux enfants et des nouvelles tenues portées par les membres de la famille, les Touareg se parent aussi de leurs plus beaux bijoux et se forment en cercle autour d'un «kasbasu» (couscous). Dans les Aurès, les Chaouis procèdent d'abord au nettoyage de leur maison. Les artisans chaouis se trouvent dans l'obligation de terminer et présenter leurs travaux avant ce jour. En Kabylie, on prépare un plat de couscous accompagné de viande de la volaille (un coq). Dans d'autres régions de Kabylie, on préfère plutôt préparer des crêpes. Dans l'Ouest de l'Algérie, c'est la wilaya de Tlemcen qui ne rate jamais ce rendez-vous. On y prépare des beignets et des crêpes ainsi que d'autres gâteaux traditionnels. Pour cette année, Tlemcen, à travers sa région Beni Snouss, présentera à Oran le carnaval d'Ayrad. Un défilé annuel, propre à la région de Beni Snouss, se déroulera au Palais des arts et des cultures d'Oran. Bien que Yennayer ait ses particularités en Algérie, on trouve d'autres spécificités dans d'autres régions du Maghreb. En Libye, c'est la journée consacrée aux enfants. Ces derniers seront les «rois» de la région pendant toute la journée. Au plan gastronomique, les Libyens optent pour un méchoui. Au Maroc, c'est l'occasion de se débarrasser des «vieilleries». Tous les vieux objets de la maison sont jetés et remplacés. Voilà pourquoi fête-t-on Yennayer.