En 1989, Mahmoud Derwich a été taxé ainsi pour avoir renié une politique d'apartheid... Les Palestiniens, autrement dit, les gens originaires de Palestine comme le définiraient les dictionnaires, persistent à croire que la Palestine est leur patrie... Dans la longue conquête du droit à vivre sur le sol de leurs ancêtres, droit qui leur est aujourd'hui très largement reconnu de par le monde, la poésie a fait office, durant longtemps, de ce qu'elle est: une arme pacifique. Mahmoud Derwich, célèbre poète palestinien, a publié plusieurs recueils pour redire sans cesse et à chaque page l'espoir ininterrompu des siens et la violente douleur de la spoliation. Un de ses poèmes, paru voici environ un an, au début de l'Intifada, inspiré par ces enfants qui font guerre de toute pierre, a provoqué un courroux dont la fougue même montrait l'artificialité chez la classe dirigeante israélienne. Celle-ci avait saisi l'occasion de ce poème pour qualifier son auteur de «poète terroriste», «porte-parole des assassins», etc. La raison? Ces vers: Il est temps que vous partiez Que vous mouriez où bon vous semble Mais ne mourez pas parmi nous (...) Ce livre est un recueil de textes écrits, à la suite de cette affaire, par le poète palestinien et trois de ses amis juifs israéliens: Source (In Parcours maghrébins n°28. Mai 1989, p7) En 1989, Mahmoud Derwich, un poète pacifiste a été taxé de « poète terroriste » pour avoir renié une politique d'apartheid... En 2002, et 13 ans après, le prix Nobel de la paix... Yasser Arafat est accusé par le régime Bush et le tyran Sharon de terroriste... Une évidence: la guerre des «colombes» et des «faucons» paraît être très longue. C'est une guerre du bien et du mal... autrement dit «des passions et des principes». L'homme de demain aura, dans sa nostalgie, bien récoltée dans sa mémoire tous les dépassements de ceux qui prétendent être les maîtres du monde et le peuple élu de Dieu.