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La biotechnologie pour gagner la bataille du lait
INSEMINATION ARTIFICIELLE ET AMELIORATION GENETIQUE
Publié dans L'Expression le 24 - 01 - 2008

La moyenne de production de la vache en Algérie est à hauteur de 15 litres par jour. Piètre performance que le Cniaag tentait, depuis des années, de relever en mettant les biotechnologies au service des éleveurs.
Le recours abusif à l'importation du lait et à la flambée caractérisant les prix de ce produit de base font partie des préoccupations majeures des Algériens. Des solutions des plus variées ont été mises à l'essai, sans tout de même arriver à régler le problème. L'une de ces solutions consistait à améliorer, par des procédés scientifiques, les qualités de la vache laitière aux fins de la rendre plus productive.
A cet effet, un Centre national d'insémination artificielle et d'amélioration génétique (Cniaag) a été créé en 1986 dans le cadre de la prise en charge des dossiers «viande» et «lait» mis, à l'époque, sur le bureau du gouvernement Kasdi Merbah. Depuis, 20 ans sont passés et on se demande si le Cniaag a réalisé son objectif, à savoir améliorer les capacités de production de nos vaches.
Les besoins de l'Algérie en lait sont estimés à plus de 3,7 milliards de litres par an. La production locale en couvre les deux tiers et le reste, environ 1 milliard de litres, est importé. Selon des chiffres officiels, la facture annuelle des importations de la poudre de lait est de l'ordre de 600 millions de dollars. Si l'on aborde la question de plus près, on constate que la vache et l'éleveur en Algérie, comme tout le reste, restent à la traîne. La moyenne internationale de la production laitière d'une vache varie entre 35 et 45 litres par jour alors que chez nous la moyenne est à peine de 15 litres/jour.
Piètre performance que le Cniaag tente, depuis des années, d'améliorer en mettant les biotechnologies au service des éleveurs.
Le directeur général de ce centre, le Dr Meghni, estime que la généralisation de l'insémination artificielle a pris plus de 40 ans dans les pays occidentaux alors qu'elle ne vient de boucler que sa deuxième décennie chez nous. Toutefois, notre interlocuteur, qui nous a reçu au siège de son organisme, s'est dit «satisfait» du travail accompli au Cniaag.
«La bataille du lait est à notre portée»
Il avancera, dans ce sens, que sur les 300.000 bovins laitiers recensés en Algérie, plus de la moitié, soit 160.000 têtes, ont bénéficié de cette technique. Implanté à Birtouta, le Cniaag poursuit, tant bien que mal, son chemin devant, entre autres, amener le pays à assurer son autosuffisance en matière de production laitière. «La bataille du lait est à notre portée», affirme son directeur. Ce procédé (insémination artificielle) se généralise de plus en plus avec une croissance annuelle de l'ordre de 20%, note-t-il, avant de relever que ce niveau reste en dessous des capacités de production du Cniaag, estimées à 400.000 doses par an. Les doses inutilisées seront transférées à la banque de semences, car le centre s'occupe également de la gestion, au compte de l'Etat, des stocks en semences et en embryons. Les stocks du Cniaag en semences oscille entre 500.000 et 1 million de doses. Un stock stratégique destiné à couvrir les besoins de la filière dans les situations d'urgence, par exemple la guerre.
Notre interlocuteur insistera sur le fait que l'insémination dite artificielle reste l'outil le plus puissant en matière d'amélioration génétique. Mais aussi de l'éradication des maladies, plus particulièrement, les maladies sexuellement transmissibles (MST). Selon lui, la semence produite au niveau du Cniaag est la résultante d'un long processus de sélection. Les taureaux reproducteurs subissent des tests très pointus pendant une période de 7 années. Leurs performances sont continuellement améliorées. Les animaux présentant des facteurs «détériorateurs» seront transférés aux abattoirs. Il n'y a de place que pour les reproducteurs «améliorateurs».
Interrogé sur l'efficacité de cette technique en Algérie, notre interlocuteur avancera le taux de 65%. Un niveau qui pourrait être amélioré pour atteindre les 90%, à condition que tous les concernés s'impliquent. «Eleveurs, vétérinaires, pouvoirs publics doivent tous faire l'effort de se mettre à niveau», souligne le Dr Meghni. «Le Cniaag est doté de tous les moyens humains et matériels en mesure de lui permettre de mener à bien sa mission, mais le problème réside dans l'environnement, notamment la conduite de l'élevage», soutient-il. Plus explicite: «Les éleveurs ne respectent pas les conditions d'hygiène, d'alimentation et de traitement dont ont besoin les vaches à inséminer.» Des lacunes auxquelles on peut ajouter, ajoute-t-il, des défaillances liées à la détection des signes de chaleur chez les génisses devant faire l'objet de l'acte d'insémination.
Subventionné par l'Etat, cet acte est gratuit. Les inséminateurs conventionnés avec le Cniaag sont remboursés à hauteur de 1500DA l'acte réussi, nous fera savoir Boualem, un vétérinaire exerçant en Haute Kabylie. Ce praticien déplorera le fait que «certains confrères» trichent en faisant payer les éleveurs. Le premier responsable du Cniaag indiquera, à ce sujet, que «le travail des inséminateurs est régi par un cahier des charges. Les contrevenants risquent de voir leur autorisation d'exercer retirée».
Imams...et poches de résistance
L'usage de l'insémination artificielle n'est pas vulgarisé, estime notre interlocuteur. Ce procédé technique, comme indiqué plus haut, ne touche à l'heure actuelle que la moitié du cheptel bovin laitier national.
Dans les wilayas du Centre, à l'exemple de Tizi Ouzou, Blida, Alger et Aïn Defla, l'insémination artificielle est pratiquement généralisée, nous fera savoir le premier responsable du Cniaag. Dans d'autres régions, telles que Sétif, Constantine, Aïn Témouchent, cette technique suit une courbe progressive mais avec une cadence plus ou moins lente. Faute de vulgarisation, l'insémination artificielle traîne le pas dans les zones situées à l'extrême est et ouest du pays, ajoute notre interlocuteur.
Dans ces régions, les éleveurs vont jusqu'à évoquer des raisons liées à la religion pour ne pas avoir recours à cette technique. Dans certains cas, on s'est retrouvé dans l'obligation de recourir aux services des imams pour, enfin, convaincre les éleveurs de l'utilité et surtout de la «licité» de l'insémination artificielle. «D'autres éleveurs réticents considèrent, à tort, que les semences que nous produisons sont mélangées avec des substances non naturelles. Un fait qui n'a aucun rapport avec la réalité, car notre travail consiste en premier lieu, à féconder les génisses avec la semence (spermatozoïdes) des taureaux les plus performants génétiquement», arguera le Dr Meghni. Cela, comme expliqué plus haut, pour améliorer la race des génisses locales, en ce qui concerne notamment les aspects relatifs à la production du lait, au vêlement et à la résistance aux maladies. Une bonne partie des éleveurs ne consentent pas à inséminer leurs génisses avant de constater auprès de leurs voisins que le procédé a donné des résultats probants.
C'est au milieu des vastes plaines de la Mitidja, à Baba Ali, à 22km d'Alger, que le centre de production de semences du Cniaag a élu domicile. C'est là que l'on procède à la collecte de la semence, à son examen puis à son stockage. Le labo est réparti en trois salles, dont la première donne sur l'aire où l'on «fait monter les taureaux reproducteurs».
La collecte des spermatozoïdes de ces animaux «supérieurs» s'effectue en utilisant des vagins artificiels et des mannequins représentant des génisses. Selon Amel, une jeune vétérinaire en charge de la gestion du laboratoire, un seul éjaculât pourrait servir à la fécondation de 140 vaches. Un microscope et autres machines, visiblement sophistiquées, équipent les salles de ce centre. Selon son directeur, le Cniaag est bien doté. «Nous n'avons rien à envier aux autres pays en ce qui concerne les équipements», dit-il. La vétérinaire nous fera savoir aussi que «la semence est mise dans des tubes de 0,5 ml que l'on stocke dans un réservoir dont la température est réglée à -190°C. La durée de vie de la semence est "éternelle" si les conditions de préservation sont respectées», indique notre interlocutrice. Le laboratoire de production de la semence, protégé par des murs très hauts et du barbelé, constitue le centre névralgique du Cniaag.
Il a été incendié pendant la tragédie nationale et tous ses équipements ont été réduits encendres, nous confie un ouvrier. Un incident qui a été à l'origine de la fermeture du centre jusqu'en 1997. «La citerne de semence» a été la seule à être sauvée, ajoute le travailleur. Le Dr Meghni expliquera qu'il s'agit de «la banque de semences», constituant le stock national de ce produit qui nous a permis de fonctionner sans faire appel à l'importation.
Le deuxième coeur du Cniaag est situé à quelques encablures du laboratoire de production. C'est l'étable où naissent et vivent les géniteurs du futur cheptel bovin algérien. Un lieu vaste avec toutes les commodités. Les locataires bénéficient d'un suivi sanitaire rigoureux et d'une hygiène irréprochable.
Deux vétérinaires et des ouvriers veillent au repos de ces animaux devant contribuer à «la modernisation des races locales». Des fiches d'identification des géniteurs sont placées en haut des compartiments individuels. Selon le directeur du Cniaag, après des séries de tests, seuls 10% de ces animaux seront sélectionnés comme reproducteurs.


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