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Une idée, un challenge et des profiteurs
UN CHAMPIONNAT À BLANC À L'ETUDE
Publié dans L'Expression le 12 - 03 - 2008

Tant que l'on n'aura pas touché aux dirigeants de clubs et de ligues, il n'y a point de salut à attendre pour la discipline.
En se classant à la 77e place du classement au mois de février 2008 de la FIFA, le football algérien n'en finit pas de manger son pain noir. Une situation de laquelle il cherche à sortir, mais sans aucun résultat concret malgré des expériences concoctées ça et là ces dernières années. Les résultats des équipes nationales sont restés en deçà des espérances que ne sauraient compenser ceux des clubs dans une compétition arabe au niveau plus que moyen ou dans une Coupe de la CAF où on ne jouait pas plus que 4 matchs pour atteindre la finale. Lorsqu'il s'est agi de «s'escrimer» dans la Ligue des champions, une compétition au niveau autrement plus élevé, nos clubs ont toujours fait faillite. Quant à l'équipe nationale A, elle n'arrive même plus à se qualifier à la phase finale de la CAN, une épreuve qu'elle n'avait jamais ratée de 1980 à 2004 (en 1994, elle s'était qualifiée pour la Tunisie mais la CAF l'avait disqualifiée pour avoir fait jouer un joueur suspendu, Karouf, dans un match contre le Sénégal). Parallèlement à son ratage sur le plan sportif, la discipline a été considérablement avilie par la montée en puissance du phénomène de la violence amenée dans les stades par des gens conditionnés par leurs situations sociales précaires aboutissant à une véritable mal-vie. Celle-ci crée la haine et pousse l'individu à se révolter, trouvant dans le stade l'endroit idéal pour laisser éclater sa colère. Il est parfaitement admis que ce trop-plein de passion ne saurait être endigué par des actions sur le football. Celui-ci n'est que la victime du phénomène et il ne peut, à lui seul, prétendre être la solution à toute cette frénésie qui s'est emparée de tout un pan de la population, notamment les jeunes.
Aujourd'hui qu'il est question de dépassionner le football, ne faudrait-il pas se pencher sur les causes qui l'ont amené à être ciblé de la sorte? Que l'on sache, la violence ne date pas d'aujourd'hui en Algérie. Celle-ci n'a pas, également, le monopole de ce phénomène. Des pays, comme l'Angleterre, la France, l'Italie ou l'Allemagne, où le niveau de vie, très élevé, n'est pas comparable à celui du nôtre ont eu et continuent à se battre contre les dépassements dans les stades à cause de «marginaux» que la richesse de ces pays n'a pas atteint. Nous touchons là à un cadre d'ordre social qui dépasse le football et dont l'Etat doit savoir en assumer la responsabilité. Partant de là, il paraît utopique de croire, un seul instant, que le «calme» reviendra si on touchait au championnat national de football pour le rendre sans enjeu. L'expérience des Championnats à blanc depuis la création de la division nationale, en 1964, montre, en effet, que la violence n'a pas fui les stades en ces circonstances. Le trop-plein de passion était toujours là parce que les conditions de vie étaient toujours aussi mauvaises.
L'exemple de la Tunisie
En revanche, une remise en cause de la compétition nationale de football dans son schéma actuel serait une bonne alternative si on est animé d'une réelle volonté de tout bousculer mêmes les «murailles» inébranlables. Au lendemain de la faillite de leur équipe nationale lors de la CAN de 1994, qu'ils avaient organisée, les Tunisiens avaient franchi le pas pour se lancer dans une démarche autre que celle qui prévalait jusqu'alors. Cela avait commencé par une restructuration de leurs clubs et s'était poursuivie par la mise en place du professionnalisme pour lequel 12 clubs seulement avaient été choisis. Des clubs que l'Etat avait accompagnés dans leur transformation et avait aidé en les dotant, notamment de moyens conséquents. 14 années plus tard, la Tunisie peut s'enorgueillir d'avoir envoyé son équipe nationale à trois phases finales de Coupe du monde et d'avoir remporté, en une saison, celle de 2006-2007, au niveau des clubs, la Ligue des champions africaine (ES Sahel) et la Coupe de Confédération (CS Sfax). Sans oublier une CAN remportée en 2004. Le premier facteur de réussite dans le football de ce pays, avait été le choix des hommes pour conduire les clubs dans le professionnalisme. C'est loin d'être le cas chez nous où les clubs sont dirigés essentiellement par des gens qui n'ont pas les compétences voulues en matière de marketing sportif et de la gestion rigoureuse où le moindre centime de l'Etat doit être utilisé à bon escient. Il ne se trompait pas l'expert en marketing sportif qui disait en conférence, à tous les présidents de clubs de D1, assis en face de lui: «Le professionnalisme, dans le football, se fera mais sans vous.» Le ministre de la Jeunesse et des Sports, M.Hachemi Djiar, vient de déclarer que «l'argent des subventions ira essentiellement à la formation.» Il n'est pas le premier ministre des Sports à parler de la sorte et si tous ses prédécesseurs ont échoué, sur ce plan, c'est parce qu'ils avaient affaire à de véritables nababs à la tête des clubs. Des nababs qui avaient le bras assez long pour être amenés à utiliser, comme bon leur semblait, l'argent des subventions. Ces présidents et leurs dirigeants ont atterri dans le football, en 1989, au lendemain du désengagement des entreprises publiques de la prise en charge du football. Ils ne sont pas tous en poste aujourd'hui, mais ceux qui sont partis ont été remplacés par d'autres qui sont animés des mêmes idées, notamment celles qui consistent à user de l'argent public et parapublic (sponsoring) en majorité au bénéfice des seniors. Le jour où les clubs seront dotés de dirigeants aux compétences avérées dans le domaine de la gestion contrôlée, on aura accompli un grand pas vers la modernisation de notre football. Celui qui croit que la transformation d'un club en SPA, Sarl ou Eurl sera la solution si les mêmes personnes sont en place, est un grand rêveur.
Gare aux bricoleurs
C'est là que le concours de l'Etat est requis car la FAF ne peut rien faire à ce niveau, n'ayant pas les épaules assez larges pour cela, c'est-à-dire toucher à ces...«intouchables» du système. Le soutien de l'Etat doit être infaillible et continu, et non pas épisodique comme lors de la mise en route de la refondation du football, arrêtée par deux Conseils interministériels et qui préconisaient la mise en oeuvre d'un énorme chantier. Une refondation qui n'a fait qu'avancer au train d'un escargot quand elle n'était pas carrément bloquée. La restructuration des clubs, celle des Ligues, où les incompétents règnent en maîtres depuis plus de 15 ans pour certains, l'aide aux clubs pour qu'ils se dotent de véritables patrimoines sportifs (des centres d'entraînement et de formation et non des stades comme le préconisent des présidents de clubs qui n'ont rien compris au système. Qu'ils nous expliquent seulement si l'Olympique de Marseille ou la Juventus de Turin, pour ne citer que ces deux clubs, ont un stade qui leur est propre?) La multiplication des infrastructures sportives, celle des terrains gazonnés, la formation et le recyclage des entraîneurs, la formation des arbitres sont autant d'actions que la refondation a laissé en rade. Tout n'a été fait que pour les équipes nationales au nom du résultat immédiat alors qu'une équipe nationale doit représenter le dernier jalon vers lequel il faut se tourner, une fois que le système est bien en place. Il n'y a qu'à voir la frénésie qui naît dès qu'un entraîneur national est «dégommé» et qu'il faut lui trouver un remplaçant. On croit que ce dernier arrive comme le «sauveur», qu'il a entre les mains une baguette magique alors qu'il ne fait que prendre en marche un train où il n'est question que de bricolage et qui a la rare particularité d'avoir une pyramide des âges à l'envers.
La preuve que cette histoire de championnat à blanc est mal partie est qu'elle est défendue, en grande partie, par les présidents des clubs qui sont menacés de relégation. Avant de penser à l'intérêt du football national, ils voient d'abord ce qui les arrange. Le refrain est connu. Que les promoteurs de ce projet sachent que la majorité des gens qui les entoureront n'est animée d'aucune bonne intention. Ce ne sont que des personnes pour qui le bricolage et le laisser-aller font partie de leurs us et coutumes.
Cela dit, l'opération doit obtenir le concours de l'Etat dans la mesure où elle devrait nécessiter de gros moyens financiers, notamment dans la prise en charge des équipes qui ont, tout de même, des joueurs à payer et qui vont faire face à un énorme déficit avec le retrait des sponsors qui ne voudront plus mettre de l'argent dans une affaire basée sur des matchs amicaux. En outre, il faudra bien se rappeler que des histoires de ce genre dans le football algérien on en a déjà connues. Des ministres et des présidents de fédération ont déjà expérimenté un championnat sans enjeu pour un résultat quasi nul. Et dans ce scénario, l'Etat avait engagé de l'argent qui n'avait, en fin de compte, servi à rien.


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