«La moisson de 68 films réalisés au cours de l'année 2007, a été suffisamment convaincante pour faire fléchir le ministère des Finances», a annoncé enthousiaste, Khalida Toumi... De 10, le montant de cet argent pourra avoisiner les 20 millions de dinars cette année. En effet, le Fonds d'aide à la production cinématographique (Fdatic) verra son montant augmenter après le constat du ministère des Finances en ce qui concerne le travail entrepris par le ministère de la Culture, selon Khalida Toumi.. C'est ce qu'elle nous a appris, jeudi dernier, à la salle Ibn Zeydoun, à la faveur de la cérémonie de clôture du «Panorama du cinéma». Un événement sans précédent, qui a enregistré, nous a-ton rappelé, «un nombre record» de productions cinématographiques et télévisuelles grâce à cet événement singulier qu'a été «Alger, capitale de la culture arabe 2007». Une rencontre qui s'est tenue du 20 au 27 mars dernier dans les trois salles de cinéma que comprend l'Office de Riad El Feth (Oref) et a donné lieu à la projection d'une soixantaine de films toutes catégories confondues, avec quatre défections cependant, le documentaire Professeur Lahbib Beyekhlef et le Mlag de Amine Kaïs Seddikiou, le téléfilm Hasni, la dernière chanson de Messaoud Laïb, et les deux longs métrages Affaire d'homme de Amine Kaïs Seddikiou et Mascarades de Liès Salem. Aussi, dans la catégorie documentaire, c'est Violence contre les femmes de Sid-Ali Mazif qui a reçu le Prix du jury, tandis que Joue à l'ombre de Mohamed Lakhdar Tatit, a reçu le prix spécial du Panorama. Le documentaire Hnifa, une vie brulée, de Ramdane Iftini et Sami Alla a reçu, pour sa part, le Prix du meilleur texte. Enfin, le Prix du meilleur film documentaire est revenu à 8 Mai 1945 de Mériem Hamidet. S'agissant des courts métrages, il a été décidé de les exclure de la compétition et ce, de manière «élégante», a estimé ce jeune cinéaste, pour attribuer à l'ensemble de ces trois films des prix d'encouragement, à savoir Houriya de Mohamed Yargui, Khti de Yanis Koussim et les Etrangers de Mohamed Rabia. Dans la catégorie téléfilm, le Prix du meilleur scénario a été décerné à Lakhdar Boukhard et Aïssa-Cherait co-auteurs du film Khali de Hadj Rahim. Le Prix du Panorama a été attribué à Les Expulsés de Omar Chouchane, tandis que le Prix du meilleur téléfilm est revenu à El Mehna de Nourredine Zerrouki. Dans la catégorie longs métrages, dont le jury a été présidé par Mohamed Chouikh, le Prix spécial du Panorama a été décerné ex aequo pour Arezki, l'indigène de Djamel Bendedouche et Cartouches gauloises de Mehdi Charef et ce, pour avoir fait appel à l'histoire. Le Prix du meilleur scénario est revenu, quant à lui, à Ayrouwen de Brahim Tsaki. Un film qui traite d'un sujet qui fait aujourd'hui l'actualité dans le monde, à savoir les méfaits de la pollution, notamment le déversement par l'homme des déchets nucléaires dans le sud de l'Algérie. Une mention spéciale et collective est revenue aux comédiennes du film Mel Ouatni de Fatima Belhadj. Enfin, le Prix du meilleur film a été décerné à La maison jaune, déjà récompensé outre-mer. Un prix distinguant la profondeur et son côté poétique malgré le peu de dialogues, nous a-t-on signalé. Il faut savoir que le nom de ces lauréats seront inscrits sur une liste pour être considérés comme prioritaires à même de bénéficier du Fdatic, c'est ce qu'a déclaré la ministre de la Culture, Khalida Toumi lors de son allocution d'ouverture. Elle annoncera aussi la rénovation et l'ouverture de plusieurs salles de cinéma dont une à Khenchela et une autre à Sidi Bel Abbès, à partir de la semaine prochaine. Elle permettra aux lauréats du Panorama de diffuser leurs productions dans l'ensemble des salles de cinéma que comprend le pays durant l'année en cours, outre d'éventuelles participations dans des festivals de cinéma à l'étranger pour représenter dignement le 7e art algérien. Enfin, la ministre de la Culture a affirmé avoir pris la décision de financer le rééquipement de l'Oref. 2007, année florissante sur le plan de la production cinématographique! Très bonne nouvelle! Effectivement. Mais après? Pourrons- nous en dire autant pour 2008 ou bien verra-t-on le nombre de films réalisés revu à la baisse? C'est hélas ce qui risque, fort malheureusement, de se passer. L'Etat interviendra-t-il là encore? Qu'en est-il aussi pour ce secteur et la profession, en général, qui peinera encore une fois pour trouver les fonds nécessaires pour tourner. Deux associations, l'AVA et l'Arpa se penchent là-dessus alors que la ministre de la Culture a réitéré, officiellement, son soutien pour d'autres rendez-vous de concertation. Très bien. Un accord de coproduction a été signé entre le ministère de la Culture français et celui algérien, à la faveur de la visite officielle, au mois de novembre dernier du président français Nicolas Sarkozy. Une signature que beaucoup attendaient et qu'on espère augurera de bonnes perspectives pour l'amélioration de l'état du cinéma en Algérie, a fortiori, sur le plan législatif. Pas si reluisant, malgré tout ce remue-ménage autour de cet événement présenté comme exceptionnel. Tout le monde sait qu'après minuit, le carrosse des contes de fées redevient citrouille...
