Les concessionnaires ne savent toujours pas par quel bout prendre les nouvelles dispositions instaurées par la loi de finances complémentaire pour 2008. Pour être impopulaire, la nouvelle loi de finances complémentaire pour 2008, l'est assurément. C'est du moins ce que viennent de déclarer, d'une voix concertée les concessionnaires après avoir été échaudés par les nouvelles taxes imposées sur les véhicules neufs. Un constat également partagé par la vox populi, surprise par l'inédite surenchère qui s'abat sur les quatre roues, notamment la classe moyenne, véritable draisine des ventes dans l'univers automobile. La masse des fonctionnaires et autres salariés est, en effet, frappée de plein fouet par ces taxes que d'aucuns considèrent comme improvisées. Puisque, selon Mohammed Baïri, président de l'Association des concessionnaires automobiles d'Algérie, la vente des voitures, dont le prix varie entre 400.000 DA et 800.000 DA, représente 80%, du marché des véhicules. Précisant que ce sont exactement les acquéreurs de ces petites cylindrées qui seront pénalisés par cette taxe, par trop élevée. Pour rappel, l'acheteur d'un véhicule neuf doit payer une taxe qui varie entre 50.000 et 150.000 DA, taxe calculée en fonction de la puissance et le carburant du véhicule (essence ou diesel). A la faveur de leur montée au créneau, les patrons de concession automobile, ont donc craché leur fiel et n'ont pas hésité à descendre en flammes la manière dont a été imposé le texte gouvernemental. En exprimant leur colère, ces derniers ont presque qualifié les nouvelles dispositions d'erreur de goût. D'autant qu'ils ont fait savoir qu «'il y a bien d'autres manières de prélever l'impôt!» Finalement, mis devant le fait accompli, ces responsables en colère ont, néanmoins, reconnu force de loi à la nouvelle directive. Vu qu'ils ne demandent pas la suppression de ladite taxe. «Nous sommes de simples concessionnaires et nous sommes soucieux du respect des lois en vigueur», ont-ils affirmé, non sans demander le report de l'application de la taxe sur les transactions de véhicules neufs «dont la mise en oeuvre manque cruellement de clarté», à telle enseigne qu'elle aura grippé tous leurs mécanismes de vente et créé la zizanie dans les showrooms. Décrivant de discriminatoire la démarche des pouvoirs publics en matière de prélèvement de l'impôt, nombre de ces opérateurs économiques ont fait savoir que l'Etat peu mieux faire sur ce plan précis. «Les exemples existent à travers le monde, et les autorités n'ont qu'à bien copier», a déclaré dans ce sens un virulent intervenant. Ce dernier, évoquant au passage que pareille mesure ne peut que contribuer à maintenir la vétusté d'un parc automobile décadent et à encourager l'évasion fiscale. Il n'a pas manqué alors de signaler, que dans certains pays, ce sont les véhicules d'occasion que l'on taxe lourdement et non pas les véhicules flambant neufs. Aujourd'hui, les concessionnaires qui prélèvent déjà 1% de leur chiffre d'affaires au profit du Trésor public, demeurent encore sous le coup de la surprise. Ils ne peuvent que craindre une baisse des ventes qui engendrera celle de leur chiffre d'affaires et de la fiscalité, une réduction des taxes (TVA) des droits de douane et une suppression de postes d'emplois directs de près de 80.000. Enfin, le citoyen englouti dans le fin fond de l'arrière-pays, n'a que tout le mal du monde à comprendre pourquoi il est appelé à payer plus cher sa voiture, sous prétexte qu'il doit aider à soutenir le prix du tramway ou du métro d'Alger. Un moyen de transport qu'il ne prendra peut-être jamais!