En ce mois de Ramadhan, la gestion et la distribution de l'eau potable dans la wilaya de Tizi Ouzou s'avèrent être dans un état chaotique. Les réclamations et les colères se suivent et se ressemblent telles que reçues aux bureaux des différents responsables du secteur. Les services concernés sont dépassés par les évènements. Les problèmes se posent à tous les niveaux. Les défaillances aussi. Dans beaucoup de communes, les citoyens n'ont pas une goutte d'eau. Le discours ambiant ne reflète pas les affirmations des responsables du secteur. Les villageois ne se plaignent pas de la rareté de ce liquide mais de son absence totale dans certaines régions et son envahissement parfois par des réseaux d'eaux usées. De prime abord, les documents que nous avons réussi à obtenir de la direction de l'hydraulique, illustrent bien la gestion approximative de ce secteur. S'il y est fait référence aux quantités d'eau pompées et au nombre d'habitants, aucune mention n'est faite des besoins d'eau de la population. La case est restée blanche sur la feuille. Première défaillance. En outre, les citoyens désabusés ne s'expliquent pas les nombreuses et successives installations des réseaux, et leur réparation. Dans certaines régions, le réseau d'AEP date de plus de vingt ans, sans qu'aucune goutte d'eau n'y coule. Ces conduites ont été maintes fois, démantelées avant d'être réparées plusieurs fois. La conduite Makouda-Tigzirt-Iflissen, qui alimentait la région nord a été, durant deux décennies, le théâtre d'affrontements entre villages, pour cause de répartition inéquitable. Sur le terrain, les problèmes sont multiples et enchevêtrés. Les citoyens, à présent, ne savent plus à quelle porte frapper. Les responsables du secteur, dépassés vraisemblablement, par l'ampleur des manquements et défaillances, s'en tiennent à des chiffres erronés qui ne font qu'alimenter la colère des populations. Ce qui dénote le fossé séparant les responsables des administrés. A l'opacité dans la gestion de l'eau potable, s'est greffée l'incapacité des citoyens à présenter une contestation ordonnée et réfléchie, compliquant ainsi la tâche des responsables administratifs. L'anarchie régnant à tous les niveaux du circuit de l'or bleu, fait que les citoyens, dans beaucoup de communes de la wilaya, sont restés privés d'eau pendant des années. Les failles dans les travaux de réalisation des réseaux, ont engendré des pertes en eau et en argent dans les réparations. Dans la distribution, ce sont la gestion purement administrative et le manque d'organisation des citoyens qui ont retardé les solutions. L'absence de celles-ci a laissé le terrain libre à des pratiques d'un autre âge par défaut de contrôle. En somme, c'est toute la gestion de ce secteur qui devrait être revue pour une implication harmonieuse de tout un chacun.
