Il y a inscrit un parcours exemplaire, fait de réalisations artistiques remarquables et riche en pièces de théâtre, opérettes et différents travaux d'art auxquels il a consacré tout son génie. En hommage à un des piliers de l'art et de la culture algérienne, Mahboub Stambouli, dramaturge, comédien et parolier, l'établissement Arts et Culture a organisé une rencontre sous le thème «Le théâtre et la ville». Au programme de cette rencontre, une table ronde animée par des spécialistes en la matière, des dramaturges, hommes de théâtre (acteurs et comédiens), écrivains et journalistes, à l'instar de MM.Taïbi, Cherchel Mohamed, Laâmri Boutbaâ, Habib Boukhalifa et les autres, pour débattre du 4e art, et nourrir la réflexion autour de la problématique de cette interaction existante entre le théâtre et la ville. Dans son allocution, le directeur de l'établissement Arts et Culture, M.Redouane Mohammedi, déclare qu'«en ouvrant chaque année ces espaces aux praticiens de théâtre, l'établissement Arts et Culture ambitionne, au-delà de la réflexion, de mettre en perspective cette thématique pour que le théâtre soit en permanence objet d'attention et d'attrait pour le public». Le théâtre permet-il l'évolution de la ville? Comment produit-il la citoyenneté? L'architecture théâtrale est-elle spécifique? Et autant d'autres interrogations que les différents spécialistes ont tenté d'expliciter durant cette rencontre liée à la place du théâtre dans la cité. Tout le monde s'accorde à dire que le théâtre, aujourd'hui, est lié à la citoyenneté, car le partage de l'art fait partie de la citoyenneté. Ajoutant que «c'est le témoin oculaire privilégié, dans le tragique de l'ironique réalité, avec toute objectivité, il est le miroir de la société». Il engage ainsi la réflexion à deux niveaux: la cité et le citoyen et le rapport de l'artiste à sa société. Pour lui, le développement de l'art, du théâtre aussi, repose surtout sur une politique culturelle cohérente qui soutient l'artiste, le libère et lui prodigue les moyens d'exercer son art. Comme à l'accoutumée, l'établissement Arts et Culture ressuscite, à chaque occasion, les artistes algériens. Pour cette occasion, Mahboub Stambouli est le centre d'intérêt des participants qui prendront part à la table ronde ce soir. Cet hommage rappelle surtout que Stambouli est un pilier de la culture algérienne. Natif de Médéa, sa première rencontre avec les planches du théâtre remonte à 1920. Il y a inscrit un parcours exemplaire, fait de réalisations artistiques remarquables et riche en pièces de théâtre, opérettes et différents travaux d'art auxquels il a consacré tout son génie. Mahboub Stambouli était un véritable homme de culture, animé par un nationalisme indéfectible. En 1935, il fonde la première troupe théâtrale de scouts et la première chorale. Il se déplacera, quelques années plus tard, à Alger et crée une troupe théâtrale appelée Redha El Bey. Pendant cette période, il a écrit de nombreux chants patriotiques. Par la suite, sa vie fut égrenée d'événements politiques de circonstance. Il animera par la suite Les aventures de Rachda oua El Gouala, une boukala (melhoun) sur les ondes de Radio-Alger. Il a produit, en outre, de nombreuses émissions sur la poésie et la chanson. Parmi ses émissions, citons Ahlem oua Aouahem ou encore Saout el Masjed. Il a écrit environ 5000 poèmes classiques et melhouns, 10 opérettes, une dizaine d'adaptations théâtrales, 4 romans, 4 feuilletons musicaux et une trentaine de pièces de théâtre. Au lendemain de l'Indépendance, Stambouli rejoint le Théâtre national algérien où il a mis en valeur toute son énergie et sa compétence artistique. Il passera sa vie à oeuvrer pour l'art et se distinguera plus d'une fois. Son talent n'a d'égal que celui des grands de son époque. Mahboub Stambouli décède en janvier 2002 à l'âge de 86 ans, marquant ainsi l'histoire de son pays et les gens qui l'ont connu. Rappelons que la rencontre dédiée à ce grand homme est suivie d'un concert-hommage, animé par des artistes ayant repris des textes de ce parolier hors normes.