Défiant les pouvoirs publics et l'ordre établi en matière d'activité commerciale, il s'est imposé comme activité incontournable. En l'absence d'instruments de contrôle, les fléaux sociaux prospèrent et s'ancrent profondément dans la société. Parmi ces maux, le phénomène de l'informel se taille la part du lion, puisqu'il touche tous les centres urbains. Défiant les pouvoirs publics et l'ordre établi en matière d'activité commerciale, il s'est imposé comme une activité incontournable. Aucun espace n'échappe à ces commerçants du jour, devenus avec le temps, les propriétaires incontestés des places publiques. Tout est squatté: espaces verts, trottoirs, stations de bus, les proximités des établissements scolaires, les mosquées, les abords des routes. Et la liste est longue. La wilaya de Boumerdès est touchée de plein fouet. Elle n'échappe pas à la règle. Cet état de fait est à l'origine de beaucoup de contraintes et d'entraves comme la mise à mal de la sécurité des consommateurs, le trouble à l'ordre public, la dégradation de l'environnement et du cadre de vie de citoyen, sans omettre l'érosion et la fraude fiscale ainsi que l'insalubrité publique. Ce qui n'est pas pour arranger les choses. L'image de nos villes et villages se retrouve ainsi ternie. Pour faire face, le wali de Boumerdès a instruit les responsables locaux à se pencher sérieusement sur ce problème. Après enquête et recensement effectués à travers toutes les localités de la wilaya, il a été relevé l'existence de pas moins de 63 marchés informels dans lesquels exercent quelque 1689 commerçants avec une moyenne de 188 pour chaque daïra. La commune de Bordj Ménaïel est la plus touchée avec un taux de 29%, suivi de Khemis-el-Khechna et la daïra des Issers avec 13%. La fourchette des autres daïras se décline entre 3 et 11%. La réunion du wali avec les directeurs de l'exécutif, les chefs de daïra et les présidents d'APC s'est focalisée sur les mesures à initier à même d'éradiquer le marché informel. La prise en charge des commerçants exerçant illégalement est l'une des solutions avancée par les responsables locaux. Ils seront affectés dans des sites choisis pour l'exercice d'une activité commerciale légale. Ces endroits doivent être aménagés et dotés de toutes les commodités nécessaires, entre autres la clôture, les accès, les sanitaires, l'énergie, l'eau et les parkings. Le bénéficiaire doit répondre aux exigences du cahier des charges établi préalablement à cet effet par l'APC. Cette mission de lutte contre le marché informel ne semble pas une tache aisée puisque déjà des jeunes revendeurs de tabac à la sauvette s'y sont opposés. Ils ont même manifesté leur courroux devant le siège de la daïra des Issers après que les services d'ordre aient entamé une opération d'assainissement au courant de la semaine écoulée. Pourtant, la superficie dégagée à cet effet, plus de 112.700m2, peut générer plus de 2500 places, indique-t-on. En outre, au vu du marasme et du laxisme affiché, des difficultés risquent de surgir et du coup, bloquer l'exécution de cet ambitieux programme. Aussi, les pouvoirs publics ont prévu certaines mesures, notamment l'allégement de la fiscalité au profit des bénéficiaires.