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Les jeunes émigrés ouvrent-ils droit?
HABITAT RURAL EN KABYLIE
Publié dans L'Expression le 14 - 04 - 2009

«Je me suis heurté au problème d'un certificat de résidence, je croyais que c'était en France qu'on devait me demander ce genre de choses, ici, c'est mon pays.»
Les jeunes émigrés algériens ouvrent-ils droit aux aides de l'Etat dans le cadre de l'habitat rural? Au vu de leur regard étonné, nous avons compris que la question n'a jamais effleuré l'esprit de leurs interlocuteurs dans les différentes administrations et institutions en charge de ce dossier. En fait, ces derniers temps, la question se pose de plus en plus dans le milieu de ces Algériens résidant essentiellement en France. De nombreux témoignages font état d'obstacles au niveau des communes et des daïras pour bénéficier des 700.000 DA d'aide dans le cadre de l'habitat rural.
Pour apporter une ébauche de réponse, nous avons, d'un côté, recueilli des témoignages de cette frange de la société algérienne. De l'autre, ce sont les différentes institutions qui sont apparues aptes à donner des réponses à cette question. Aussi, convient-il de signaler que le caractère saugrenu de ce questionnement est vite démenti par la réalité du terrain. Car la question se pose avec plus d'insistance et les sollicitations des demandeurs rencontrent bien des obstacles. D'où l'autre constat qui établit que les rédacteurs des lois n'ont jamais pris en considération l'importance de la communauté algérienne à l'étranger du point de vue numérique et sociologique.
Mohammed, jeune émigré de trente ans, s'est rapproché des services concernés au niveau de sa commune. «Je me suis heurté au problème du certificat de résidence», raconte-t-il avant d'ajouter que pour sa délivrance, le demandeur doit justifier qu'il réside sur le territoire algérien depuis au moins six mois. «Je croyais que c'était en France qu'on devait me demander ce genre de choses, ici, c'est mon pays», s'est-il étonné. En effet, questionné au sujet du terrain sur lequel il devait bâtir, notre interlocuteur exhibera un certificat de possession. La parcelle était enregistrée en son nom. Il s'avère, derrière les propos de Mohammed et de beaucoup d'autres, que le problème n'est pas uniquement perçu par cette frange sociale du point de vue administratif. Ce fait est également ignoré par les autorités économiques et juridiques. Ces jeunes émigrés qui ont un attachement vis-à-vis de leur pays, en font une question d'appartenance. C'est là un autre point qui doit interpeller les responsables politiques quant à un traitement plus sérieux de la question de la communauté algérienne à l'étranger. «Nous avons toujours participé à la gestion de nos villages», affirmait Saïd, un émigré à la retraite. «On se rappelle de nous juste en cas de besoin et vous n'ignorez sans doute pas que nous payons nos cotisations au comité du village chaque mois», continua-t-il. Ghania, fonctionnaire diplômée de l'université, nous a raconté l'histoire de son frère émigré depuis dix ans. «Il a fait des dizaines de demandes d'emploi et de logement, il voulait rentrer au pays, mais il n'a reçu aucune réponse», affirmait-elle avant de révéler que ce n'est que depuis un mois qu'il a reçu un courrier administratif l'invitant à se présenter pour récupérer sa carte d'électeur. Saïd, un émigré étudiant en France, a vécu la même aventure en demandant à bénéficier des 700.000 DA de l'habitat rural. «Je croyais que c'était une demande légitime, tout le monde veut avoir une maison, dans son pays», dira-t-il. «Je vis en France depuis des années et j'ai toujours ma carte d'identité algérienne avec mon adresse au village. J'aurais pu la présenter et ils ne sauront jamais que je suis un émigré. Vous savez, on m'a conseillé d'utiliser du piston pour pouvoir arracher ce certificat de résidence», continuait-il voulant surtout mettre le doigt sur les pratiques qui entachent les documents administratifs dans notre pays.
Autre lieu, autre son de cloche. Si cette doléance des jeunes émigrés n'est pas encore sur la liste des préoccupations des responsables, elle ne laisse cependant pas indifférentes les populations d'ici. «Ils ont de l'argent pour construire, pourquoi veulent-ils qu'on les aide», nous dit Ali, jeune ingénieur au chômage. La réplique ne tardera pas à venir. «Et, pourquoi pas? ce sont des Algériens comme toi», répondit Ahmed, père de quatre enfants nés en France. «A quoi bon les aider à construire alors qu'ils ne vivent pas ici?», s'interrogea, de son côté, Mourad, avant de conclure qu'il est plus judicieux de donner cet argent à ceux qui en ont vraiment besoin et qui habitent dans les villages.
Du côté de l'administration, les réponses de nos interlocuteurs convergeaient toutes sur le fait que la question ne s'est jamais posée ni pour les élus, ni pour les responsables des institutions en charge, ni même pour les pouvoirs juridiques. L'absence d'une réflexion plus sérieuse et plus scientifique sur l'habitat et la population n'a pas eu uniquement comme résultat l'oubli de la communauté algérienne à l'étranger. La situation de ce secteur est plus dramatique. Au-delà du sentiment de non-appartenance et de la fracture qu'engendrera cette ignorance subie par les jeunes émigrés, la gestion de ce secteur dans la wilaya est catastrophique. D'après les chiffres et les données recueillis, il s'avère que la wilaya de Tizi Ouzou souffre affreusement d'un problème qui n'aurait pas dû se poser. Autrement comment expliquer que l'évolution démographique de la population est 16 fois inférieure à la moyenne nationale alors que la demande en est supérieure. En effet, sur un total de 273.241 logements, seuls 184.285 sont occupés, donnant ainsi à la wilaya, le taux d'occupation le plus faible à l'échelle nationale avec uniquement 67% de TOL. Au sujet de la communauté vivant à l'étranger, il convient également de rappeler un autre chiffre révélateur. Les services concernés ont recensé quelque 88.956 logements de propriété privée inoccupés à travers les communes et dont l'écrasante majorité appartient à des émigrés.
Enfin, avant que les pouvoirs publics ne se mettent à consulter les spécialistes pour la gestion de la cité, la devise à présent ne peut que confirmer l'adage selon lequel celui qui «est loin des yeux est loin du coeur.» Mais nos émigrés sont plutôt loin des caisses.


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