Les services de sécurité tiennent une réunion avec l'émir repenti de l'ex-AIS. Face au redéploiement des groupes terroristes, depuis l'arrivée de leur nouveau chef, Abou Tourab, originaire de la région de Boufarik, basé sur la mobilité, l'effet de surprise, la constitution de groupes légers, la préparation et le rajeunissement, l'adaptation aux terrains et le repli facile, on assiste à une ébauche d'une riposte à la mesure de ce redéploiement pour faire échec aux attaques terroristes et assurer la sécurité des biens et des personnes. Les premiers éléments pouvant identifier cette ébauche sont tout d'abord la modernisation de l'équipement de lutte antiterroriste, l'occupation du terrain et un travail d'intelligence et de suivi. S'agissant de la modernisation, il est maintenant connu de tous que l'Algérie cherche à acquérir de nouveaux équipements de lutte antiterroriste, notamment auprès des Etats-Unis pour ce qui est des repérages, des reconnaissances des terroristes et de leur élimination. Les premiers équipements sont déjà opérationnels au niveau de certaines régions, dont la Kabylie, contre les groupes de Gspc de Hassan Hattab. Les résultats sont, indique-t-on, probants et efficaces. Il est attendu qu'il soient généralisés aux autres régions actives. Pour ce qui est de l'occupation du terrain, plusieurs faits et indices confirment cette nouvelle orientation. De source sécuritaire, on apprend qu'une large opération de recherche est entamée, touchant les milieux des repentis, dans la Mitidja. Il s'agit, en premier lieu, de couper tout lien avec les groupes terroristes. Plusieurs cas où des repentis ont aidé ou ont été partie prenante dans des actes terroristes ont été signalés. Tout récemment, un repenti a été arrêté à un barrage de la gendarmerie à Oued El-Alleug, accompagné d'un faux journaliste, en possession d'une quantité très importante de munitions. Le gendarme tué à Beni Merad a été l'acte d'un élargi. Il est question d'utiliser le gisement d'informations et de renseignements pour accroître la lutte antiterroriste. L'idée de recourir à l'aide des repentis, n'est pas nouvelle. Dans un entretien accordé à L'Expression au printemps dernier, le chef de l'ex-AIS de Larbaâ, en l'occurrence Kertali, avait suggéré sa disponibilité à aider le pouvoir dans sa lutte contre les groupes terroristes, indiquant que lui et ses éléments étaient mieux placés que quiconque pour aider à identifier et à lutter contre ces groupes. Selon des sources bien informées, cette opération a touché, pour le moment, 400 repentis de l'ex-AIS. Pourquoi avoir tant attendu pour répondre à cette offre? Dans le même contexte, on croit savoir que cette idée a fait, depuis, du chemin pour se généraliser à l'ensemble des wilayas, notamment celle où le terrorisme est très actif, puisqu'en ce moment même, se tient dans un endroit secret dans la capitale une réunion marathon entre l'émir national repenti de l'ex-AIS, Benaïcha, en compagnie de ses proches, et les représentants des services de sécurité. Rien n'a filtré sur la motivation de cette réunion qui entre, selon les observateurs, dans la préparation de la nouvelle stratégie d'attaque.