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Les «dessous» de la colère
AFFAIRE DES CINQ CABARETS DE BORDJ EL-KIFFAN
Publié dans L'Expression le 24 - 07 - 2002

Retour sur la casse des cinq cabarets de Bordj El-Kiffan.
Au menu: sexe, alcool, projets au placard, tchippa et drôles d'élus.
La mer est agitée. Le portail du Titanic est fermé. «Ils nous ont brûlés, jamais plus personne ne viendra ici...Khlass ! C'est fini!», lance cet employé. Koubaâ, le patron, n'est pas encore là. «Plus de 50 familles n'ont plus de gagne-pain», regrette le bonhomme assis sur un cageot vide au milieu des débris de verre et de bois. «Pourtant, nous faisons très attention: ce n'est pas n'importe qui qui entre ici», précise-t-il lui qui bosse comme videur. Au Corniche, autre «bar-restaurant», l'heure est au constat. Des employés tentent de nettoyer les stigmates de cette folle nuit de bruit et de fureur. «D'ailleurs on n'aurait pas laissé le type qui s'est fait agresser entrer ici», dit cet employé à propos du jeune qui a été tué devant les cabarets. Le patron est catégorique: «Les flics n'ont rien fait pour éviter cela alors que tout le monde était au courant que les jeunes allaient venir casser ici.» Il précise qu'il avait vu le commissaire à 18h, que ce dernier est venu calmer les jeunes qui commençaient à se rassembler. «Mais il ne faisait que les supplier et dès qu'il a démarré, la casse à commencé», raconte-t-il. «Ils n'aiment pas la boisson, ce qui ne les a pas empêchés de voler des caisses d'alcool», commente un autre employé. «Ici on n'a pas de filles, il n'y a que des clientes qui viennent passer leur soirée normalement», atteste-t-il. «On ne rouvrira plus», convergent-ils tous. «Pas de sécurité dans ces lieux», lâche un autre propriétaire, celui de l'Hippocampe. «Ce n'est pas un hasard, il y en a qui profitent de ce qui s'est passé», confie énigmatiquement son ami. Juste à côté, la plage, interdite pourtant à la baignade, accueille les estivants. Jouxtant le musée du Fort turc, un chantier de protection de la plage est fonctionnel depuis 20 jours, à quelque cent mètres des premières carcasses enfumées des cabarets. «On construit des brise-lames en forme de T pour récupérer du sable et créer à terme une plage», explique le chef du chantier. Les mêmes travaux sont initiés à Cherchell et à La Madrague de Aïn Benian. Des projets touristiques? «Peut-être, je ne sais pas», dit-il. Oui, peut-être. Dans un boui-boui qui sert de buvette à la plage, le gérant et ses amis autour d'un plat de sardines sont unanimes: «C'est bien que les gens aient foutu le feu dans ces boîtes de nuit, trop de prostitution de mineurs, de tapage, de rixes et de corruption des élus.» «Echekara (la corruption) fait la loi», s'emporte l'un d'eux. «Les gens brûleront l'APC si ces cabarets rouvrent», affirme son ami alors que son voisin de table se montre plus sceptique: «Ils reprendront leur activité, il y a trop de milliards en jeu.» Selon eux, au début des années 90, l'emplacement des cabarets devait accueillir un complexe touristique et commercial, avec espace de plaisance et de restauration, artisans et tout. Entre-temps, «la tchippa a fait son affaire», concluent-ils.
La plaque précise: «Restaurant sans alcool.» Le patron, M.Houaoui, est là depuis 40 ans. «Ce ne sont pas des gens du FIS qui ont fait ça, sinon pourquoi ne pas attaquer les bars en face de la mosquée», commence-t-il. Son restaurant, situé à l'entrée de la place du Fort, en face du cabaret «Chez Bob», ferme à 21h. «On ne peut travailler avec ces gens-là», dit-il en désignant la rangée des cabarets, ou ce qu'il en reste. «Nous avons présenté une pétition de 1200 signatures à l'APC, écrit des lettres ouvertes, en vain et ce, depuis sept ans.»
Et d'affirmer que les 76 meurtres perpétrés dans les environs immédiats des cabarets, depuis 1996, n'ont pas poussé les autorités à bouger le petit doigt. «S'il n'y avait pas ces cabarets, il n'y aurait pas eu ce crime, je vous le dis», affirme-t-il. «Réclamez leur cahier des charges à l'APC, leurs contrats de location sont dépassés et ils achètent leur licence de débit de boissons à hauteur de 14 millions de centimes», accuse-t-il avant de charger: «Pour 700 DA, l'un des cabarets te fourgue une fille et une chambre, ils font ça même avec des mineures...Je ne peux même pas rester avec mes enfants devant mon propre restaurant avec tout leur manège.» Le seul qui s'en sort indemne de ce tableau glauque est le patron du Titanic, Koubaâ.
«Il a ouvert deux ans avant les autres et nous n'avions aucun problème avec lui. Mais les autres, dès 1996...». Et la police? «Que peuvent-ils faire? Ils sont eux-mêmes agressés par les clients, il y a trop d'armes ici», répond M.Houaoui. «Ces gens ont profité de la période des DEC...L'Etat était absent.» Le passé imparfait est intéressant. Le maire par intérim était hier en conclave avec le wali d'Alger. Une femme passe devant le restaurant sans alcool sous le regard hostile du gérant. Elle parle à l'un des employés d'un cabaret. Sous le maquillage, les traits du visage s'assombrissent. «Elle bosse avec eux», indique laconiquement M.Houaoui. Les riverains attendent toujours que la casse reprenne. Les employés et les propriétaires des cinq cabarets aussi. Des armes et beaucoup d'argent en circulation, des filles et de la drogue saupoudrées d'effluves de vins et de de contrebande: ingrédients idéaux pour un mélange explosif. Ajoutez des maires et des intérimaires, des DEC bizarres et des contrats de location fantôme et c'est la pagaille.


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