Le MCO prend les commandes    LA LISTE DE BOUGHERRA POUR LA DOUBLE CONFRONTATION FACE À L'EGYPTE    Clôture du salon après 10 jours de riches activités    Des colons israéliens attaquent des agriculteurs palestiniens    Face aux nouvelles mutations énergétiques mondiales, les douze actions stratégiques pour un nouveau management de Sonatrach    Comment se distingue une meilleure œuvre technico-artistique ?    Une nouvelle plate-forme pour la promotion et la distribution    Une population épuisée    Le grand retour d'un rendez-vous mythique    La facture d'importation de médicaments en forte baisse    Les foyers de l'enfance mis en cause pour prostitution    Ooredoo Algérie offre des équipements médicaux à deux CHU d'Alger    Les zones assiégées en détresse    Le film irakien « Anachid Adam » remporte le « Wihr d'or »    La diversité linguistique de l'Algérie est une « force d'unité »    70 jeunes filles et garçons formés au programme «Ambassadeurs de la Mémoire»    Programme TV du 4 novembre 2025 : Coupes et Championnats – Heures et chaînes    Sayoud installe les walis délégués de Bou Saâda et d'El Kantara et du wali de Batna    Inhumation de l'ancien ministre des Moudjahidine Tayeb Zitouni    Programme TV du samedi 25 octobre 2025 : Ligue 1, Bundesliga, CAF et championnats étrangers – Heures et chaînes    Programme TV du 24 octobre 2025 : Ligue 2, Ligue 1, Serie A, Pro League – Heures et chaînes    Festival international du Malouf: fusion musicale syrienne et russe à la 4e soirée    Adhésion de l'Algérie à l'AIPA en tant que membre observateur unique: le Parlement arabe félicite l'APN    Industrie pharmaceutique : nécessité de redoubler d'efforts pour intégrer l'innovation et la numérisation dans les systèmes de santé nationaux    Conseil de sécurité : début de la réunion de haut niveau sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Examen de validation de niveau pour les diplômés des écoles coraniques et des Zaouïas mercredi et jeudi    APN : la Commission de la santé à l'écoute des préoccupations des associations et parents des "Enfants de la lune"    Réunion de haut niveau du Conseil de sécurité sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Boudjemaa reçoit le SG de la HCCH et le président de l'UIHJ    Athlétisme / Mondial 2025 : "Je suis heureux de ma médaille d'argent et mon objectif demeure l'or aux JO 2028"    Ligne minière Est : Djellaoui souligne l'importance de la coordination entre les entreprises de réalisation    Mme Bendouda appelle les conteurs à contribuer à la transmission du patrimoine oral algérien aux générations montantes    CREA : clôture de l'initiative de distribution de fournitures scolaires aux familles nécessiteuses    Poursuite du suivi et de l'évaluation des programmes d'investissement public dans le secteur de la Jeunesse    Agression sioniste contre Ghaza : le bilan s'alourdit à 65.382 martyrs et 166.985 blessés    La ministre de la Culture préside deux réunions consacrées à l'examen de l'état du cinéma algérien    Le Général d'Armée Chanegriha reçoit le Directeur du Service fédéral pour la coopération militaire et technique de la Fédération de Russie    Foot/ Coupe arabe Fifa 2025 (préparation) : Algérie- Palestine en amical les 9 et 13 octobre à Annaba    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



L'«étoile» aux mille scintillements
RENCONTRES CONSACREES À KATEB YACINE
Publié dans L'Expression le 31 - 10 - 2009

«Nedjma, un roman phare de la littérature algérienne qui fera sa renommée en même temps qu'il jettera une lumière crue sur l'Algérie colonisée», a rappelé Benamar Mediene.
Pour plonger qui le veut dans les multiples lectures de l'iconoclaste Kateb Yacine, disparu il y a tout juste 20 ans, les chercheurs et universitaires ont poursuivi jeudi dernier, à Alger, des débats sur l'oeuvre et le parcours de Kateb Yacine, ouverts mercredi au Palais de la culture par une série de conférences sur sa vie et son oeuvre romanesque. Une initiative de la compagnie Gosto Théâtre, fondée en 2005 par Ziani Chérif Ayad. Elle propose donc au public présent une occasion dédiée à Kateb Yacine, qui ne prendrait pas la forme d'une «commémoration nostalgique», mais plutôt d'un moment «vivant sur les héritages possibles de son parcours et de ses oeuvres pour les jeunes auteurs, étudiants et dramaturges algériens». Son parcours est tellement riche. S'il a été originellement un repère pour les uns et une source d'inspiration pour les autres, cette fois-ci, on évoque sa production théâtrale et journalistique, comme pour rappeler que l'auteur de Nedjma fut aussi et surtout un homme de théâtre et un journaliste de talent. Pour l'écriture théâtrale, un genre dans lequel l'auteur de Nedjma a été le plus prolifique, elle s'étale sur une période de trente ans.
D'auteur de pièces de théâtre Le Polygone Etoilé, Le Cercle des représailles..., écrites et jouées en France à la fin des années 50, Kateb Yacine se distinguera, dès son retour et son installation en Algérie, au début de la décennie 1970, par la mise en scène de ses propres oeuvres. Jusqu'à sa disparition en 1989, Kateb Yacine se vouera à l'édification d'un théâtre populaire, entièrement dédié aux préoccupations de ses concitoyens. Saout Ennisa (1972), La Guerre de 2000 ans ou encore Palestine trahie (1977), seront parmi les productions les plus marquantes et par lesquelles l'auteur de Nedjma exprime un engagement politique jamais renié. Une autre facette de Kateb Yacine, celle du journaliste, sera également explorée lors de ces rencontres.
A dix-sept ans, il signe son premier article dans le journal En Nahda, avant d'être engagé par le quotidien Alger Républicain et de se voir confier, à 21 ans, la rubrique internationale. Synthèse d'une carrière journalistique, saluée comme étant riche et réussie, un recueil d'articles de presse parus entre 1947 et 1989, sélectionnés par son fils Amazigh Kateb, a été publié par la célèbre maison d'édition française Le Seuil. Au premier jour de ces rencontres, un ami et confident du romancier, Benamar Mediene, universitaire et critique d'art, semblait exprimer un sentiment général à travers l'évocation de la vie, des amitiés et des «errances» dont est empreinte toute l'oeuvre de Kateb. L'universitaire dira de lui qu'«il n'a jamais eu de chez soi». «Le père de Nedjma est devenu un errant depuis qu'il a quitté Sétif en 1945», dira-t-il. Cette année-là, ajoutait l'universitaire, marquera à jamais la vie et l'oeuvre du jeune Kateb Yacine. «Il avait alors 16 ans, il subira, coup sur coup, le choc de la répression des manifestations du 8 Mai 1945 et celui de l'amour impossible qu'il porte à sa cousine, son aînée de dix ans et de surcroît mariée. De cette double tourmente, le romancier écrira, onze ans plus tard, Nedjma, un roman phare de la littérature algérienne qui fera sa renommée en même temps qu'il jettera une lumière crue sur l'Algérie colonisée». Benamar Mediene parlera aussi de la double filiation, familiale et intellectuelle de Kateb Yacine, de ses «compagnons de route», comme Mohamed Dib et Malek Haddad, ou encore de ses rencontres avec les poètes français, Paul Eluard et Louis Aragon.
Pour ce chercheur, la création postindépendance de Kateb Yacine «a été marquée par un engagement dans le théâtre et a été sans doute la ´´plus douloureusement vécue´´, en particulier à cause des nombreuses interdictions qui avaient frappé les pièces écrites et produites par la troupe que Kateb Yacine s'est acharné à faire vivre et travailler, durant de longues années».
D'autres présentations, sous forme de grilles de lecture diversifiées, données par d'autres universitaires, avaient abordé «l'intellectuel iconoclaste» qu'était Kateb Yacine. Tous ces intervenants insisteront sur la difficulté à analyser son oeuvre où poésie se conjugue avec engagement.
L'oeuvre katébienne, résumera l'universitaire Aïcha Kassoul, «est déroutante, mais elle a un sens, celui de la liberté au nom de la justice et du devoir de résistance». Tout le monde était là, ils ont parlé de lui et des autres. Et au lendemain, retomberont-ils dans l'oubli, comme la «tradition» l'impose? Comme si notre mémoire collective est faite de brouillard et d'ombre. Même si ce n'est pas le cas, les artistes et les intellectuels ne meurent jamais, ils sont les étoiles, il s'éteignent pour laisser rejaillir la lumière du coeur de la nuit et caresser ce grand silence qui nous entoure.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.