Compagnons d'armes, amis et membres de la famille ont rendu hier un dernier hommage à Larbi Belkheir. Le cimetière de Ben Aknoun a été hier le théâtre de vibrants hommages rendus à l'ancien ministre de l'Intérieur, Larbi Belkheir. Au premier rang des présents, se trouvaient ceux qui l'ont côtoyé au sommet de la hiérarchie politique du pays, comme l'ancien président Chadli Bendjedid. Belkheir fut son ministre de l'Intérieur en 1991 dans un contexte qui a connu la montée de la vague islamiste dans le pays. D'autres figures de la scène politique étaient également là. Parmi la foule nombreuse venue l'accompagner à sa dernière demeure, se trouvaient le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat, représentant personnel du chef de l'Etat, ainsi que l'ancien ministre Bouguerra Soltani qui se sont aussi recueillis à la mémoire du défunt. D'anciens chefs de gouvernement et d'anciens ministres, à l'instar de Ali Benflis, Bélaïd Abdesselam, Mustapha Chérif et Abdelaziz Rehabi se sont mêlés à la foule. D'autres personnalités civiles et militaires de haut rang ont salué celui qui est considéré comme un moudjahid de la première heure. Les présidents du Conseil constitutionnel, Boualem Bessaïeh ainsi que les présidents du Sénat et de l'APN, respectivement Abdelkader Bensalah et Abdelaziz Ziari se sont succédé pour honorer la mémoire de Larbi Belkheir. La hiérarchie militaire se remémore les mérites de l'un des siens. L'oraison funèbre a été prononcée par le général Mohamed Metidji, directeur central à la cellule d'information du ministère de la Défense nationale. Abdelmalek Guenaïzia, minis-tre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire et Ali Tounsi, directeur de la Sûreté nationale, ont tous été présents aux côtés des membres de la famille de Belkheir pour assister à son enterrement. Il y avait là aussi les généraux Khaled Nezzar et Mohamed Lamari avec lesquels Belkheir a effectué une partie de sa carrière dans les rouages de l'Etat. D'autres personnalités de la scène politique n'ont pas manqué de marquer de leur présence cette triste circonstance, à l'exemple de Abdelhamid Mehri qui a présidé aux destinées du FLN pendant de longues années y compris celles les plus sombres de l'histoire du pays. C'est vrai que la longue carrière militaire d'abord, puis politique de l'homme l'a rendu familier du cercle du pouvoir. Il a pu y nouer de nombreuses amitiés qui n'ont pas oublié ses mérites. La cérémonie d'inhumation a alors été l'occasion de rassembler toutes ces vieilles connaissances. Belkheir était un fin connaisseur de la classe politique nationale. Comment pouvait-il en être autrement lorsqu'on sait que l'homme a occupé des postes-clés au sein du pouvoir au début du pluralisme politique. Aussi, il n'y a rien d'étonnant à ce que des hommes comme Moussa Touati, président du Front national algérien, et Abdallah Djaballah, fondateur d'En Nahda assistent à l'enterrement. Tout le parcours militant et politique du défunt a été résumé en quelques mots lors de l'oraison funèbre prononcée par le général Nadir Metidji. Larbi Belkheir fut un homme qui a su allier l'expérience militaire et celle diplomatique, a-t-il dit. Même s'il n'a embrassé cette dernière que tardivement. Des représentants du Royaume du Maroc où il a exercé la fonction d'ambassadeur ont été présents à l'enterrement. Le général Nadir Metidji témoigne que Larbi Belkheir a toujours défendu l'intégrité territoriale du pays et les valeurs nationales. Il a aussi mis en exergue le travail accompli au sein de l'ANP sans omettre de signaler qu'il croyait à l'idée de continuité entre les générations. Collaborer étroitement avec deux présidents de la République en occupant des postes très sensibles car directement liés à la sécurité du pays, ne pouvait que rassembler autour de l'homme de nombreuses personnes qui lui ont fait, hier, leurs adieux.
