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La ville antique à l'origine des choses
SOÛR EL GHOUZLÂNE, HISTOIRE ET CIVILISATION DE OMAR BOUDJERDA
Publié dans L'Expression le 26 - 01 - 2011

C'est là que «les gazelles» ont toujours donné du sens à l'histoire des hommes qui sont nés pour vivre libres sur la terre libre héritée de leurs ancêtres...
Un coup de coeur! J'aime toujours faire partager mon plaisir de lire des ouvrages qui me paraissent comme des découvertes, non pas parce que celles-ci seraient exceptionnelles, mais parce qu'elles m'apparaissent à l'instant le plus inattendu. Ainsi la publication Soûr El Ghouzlâne, histoire et civilisation (*) de Omar Boudjerda a-t-elle retenu mon attention, - ce qui aurait dû se faire avant aujourd'hui. Je vais vous dire pourquoi.
Trop de livres me parviennent de partout et se présentent à moi comme étant tous d'actualité. Dans ces vagues successives et incessantes de publications (ce dont je me réjouis, évidemment), rarement j'aperçois un titre, une couverture ou une jaquette, seulement longtemps après une première édition. Et pourtant, c'est le cas de l'ouvrage que je vous présente ici: un «Beau livre», format 22x32 cm, écrit en arabe et agrémenté de nombreuses illustrations en couleurs. Il a été édité en 2007 (année: «Alger, capitale de la culture arabe») avec le soutien du ministère de la Culture. L'intérêt de cette publication est tout entier dans son intitulé «Soûr El Ghouzlâne, histoire et civilisation». Il s'agit d'une ville, Soûr El Ghouzlâne - qui est mon lieu de naissance et qui naturellement ne me laisse pas indifférent. Il s'agit aussi d'un auteur dont c'est la première oeuvre importante et, qui plus est, enfant de cette ville. Il est né le 20 mai 1962, et l'on peut remarquer bien sûr qu'il a, disons, l'âge de l'Algérie indépendante.
Après des études primaires et secondaires dans sa ville natale dont l'histoire l'a très tôt passionné, Omar Boudjerda a exercé sa curiosité sur les origines des nombreux et divers vestiges de temps anciens différents et qui, répartis sur le territoire de Soûr El Ghouzlâne, semblent autant de signes et de symboles concrets d'événements humains: ce sont des faits. Et l'on sait que, situé dans le temps, le fait historique est un fait passé. Toute trace d'un fait est significative d'un témoignage de l'Histoire. Or est-il que la ville de Soûr El Ghouzlâne d'aujourd'hui et dont la colonisation française avait fait Aumale, avait été, disent certains auteurs, fondée seize siècles av. J.-C. par des émigrants venus de Tyr et de Phénicie; d'autres par Ithobaal 1er, roi de Tyr (887 à 855 av. J.-C.), cinq siècles et demi av. J.-C. On l'appelait Auzia du nom du dieu Auzius qui y était adoré. Quoi qu'il en soit, affirment encore les spécialistes, en l'an 16 av. J.-C., sous l'empereur Auguste, Auzia existait. Au troisième siècle de l'ère chrétienne, cette localité était une colonie romaine prospère, ainsi que le prouvent d'innombrables inscriptions latines. On rapporte également qu'en leur temps de conquête les soldats romains «enivrés de vengeance et de sang, égorgèrent à l'envi, les Numides surpris au repos», rendant ainsi plus tristement célèbre leur cité fétiche Auzia.
C'est donc l'histoire de l'évolution de la cité antique vers la ville ardente et sublime de Soûr El Ghouzlâne que s'est proposé de raconter Omar Boudjerda à travers la grande légende de l'héroïsme berbère et arabe. Cependant, l'origine et la signification du nom Soûr El Ghouzlâne restent, malgré tout, un mystère complet pour les chercheurs crédibles, sauf si, emporté par quelque souffle poétique, on traduit Soûr par Rempart.
Néanmoins, pour Boudjerda, cette «reine» - ainsi nomme-t-il sa ville natale et l'a déclaré ailleurs - «constitue l'une des régions du pays qui a beaucoup à donner sur le plan de l'histoire et de la civilisation. J'ai un rapport très filial avec cette ville qui fut jadis extraordinaire, un véritable pôle aussi économique que culturel.»
Et c'est bel et bien ce que Omar Boudjerda, en «chercheur amateur» et forçant sur le destin futur de Soûr El Ghouzlâne, a essayé de montrer tout au long de 321 pages organisées en dix chapitres. Tour à tour, au fil des siècles grandioses et des étapes mouvementées de l'Histoire générale de l'Algérie, les fondements et les visages de Soûr El Ghouzlâne transparaissent complémentairement esquissant ce que la nature et les hommes ont pu produire d'histoire et de civilisation sur cette immense partie du territoire algérien.
En effet, on revoit en raccourci, par exemple, le site des Temps primitifs et des premiers âges historiques, la bourgade berbère anonyme célèbre, la cité romaine Auzia, la période des Vandales, la période arabe, les divers états inspirés par l'installation de plusieurs royaumes du ixe siècle en passant par l'époque des Fatimides et l'Invasion Hilalienne; puis c'est l'héritage des Almohades, etc. jusqu'à la Régence d'Alger et la «Dawla l-‘Outhmâniya» (1516-1830).
Les chapitres sur la période coloniale insistent avec émotion et dignité sur la résistance de Ahl es-Soûr, à l'instar des autres régions du pays, notamment au cours de la lutte de libération nationale, période instaurée, écrit l'auteur, par «Novembre 54, qui fut le commencement de l'oeuvre utile». Ensuite, des chapitres forts expriment Sour El Ghouzlâne de 1962 à 1999. L'auteur décrit ce qu'il en reste des vestiges anciens de l'Histoire et de la civilisation de cette ville et brosse un tableau rapide de tous les esprits ardents qui y sont nés, qui y ont vécu, travaillé et combattu pour l'existence et la pérennité de la cité chère à leur coeur. Dans le dernier chapitre, il a une pensée profonde et une conclusion de vérité et d'espoir: il n'y a pas de fin à parler de Soûr El Ghouzlâne...Par quoi commencer et par quoi terminer (si l'on ose terminer) l'histoire de la Ville, la description de son site archéologique, de son architecture, l'étude de sa population, le dénombrement de ses richesses de toute sorte, la variété de sa faune, de sa flore, de ses forêts, de ses reliefs, la présentation et l'éloge de ses héros face aux envahisseurs de tous les temps, de sa société, de ses hommes de culture, de ses écrivains, de ses poètes, de ses artistes, de ses artisans,...? Il faut le rappeler et le noter, Soûr El Ghouzlâne est un musée d'histoire et de civilisation à ciel ouvert. Pour en persuader le lecteur, l'auteur a placé en annexe des illustrations anciennes et contemporaines (photos et cartes) constituant une attraction impressionnante pour celui qui ignore encore ce qu'est un coup de coeur!
Sans doute, Omar Boudjerda ne prétend pas avoir fait oeuvre d'historien pour la bonne raison qu'il aurait consulté les oeuvres de grands historiens et aurait noté pour nous ses références bibliographiques. Il sait les problèmes que pose l'histoire; nous savons que l'objectivité réclamée et la subjectivité parfois aussi ne suffisent pas à dire l'histoire, ni même alors à la décrire. Visiterait-on consciencieusement les documents pour leur demander de nous parler de faits historiques, que l'on ne pourrait pas encore écarter tout juste nos maladresses pour leur faire dire la vérité... Mais cela est un autre problème qui regarde les seuls historiens professionnels et les spécialistes!
Toutefois, Omar Boudjerda, qui est aussi un merveilleux poète populaire en arabe, nous a fait vibrer de bonheur et de nostalgie en nous présentant une sorte de mise en scène thématique vivante intitulée: Soûr El Ghouzlâne, histoire et civilisation.
(*) Soûr El Ghouzlâne, histoire et civilisation de Omar Boudjerda, Editions Dâr El Kitâb El Arabî, Alger, 2007, 322 pages.


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