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Le drame humain et la misère
VIEUX BÂTI À ANNABA
Publié dans L'Expression le 24 - 04 - 2011

Les vieux quartiers de Annaba, ce n'est pas uniquement son riche patrimoine immobilier, c'est aussi les drames et les misères au quotidien.
Parler des différentes opérations de restauration, de réhabilitation et de revitalisation urbaine, des concepts à la frontière de l'urbanisme, est un discours très en vogue depuis quelque temps.
Le vieux bâti n'est pas seulement une affaire de pierres qui s'effritent sous l'effet des aléas du temps.
C'est aussi l'histoire d'hommes et de femmes, voire de familles tout entières, vivant de terribles drames, qui finissent dans la douleur et la tristesse. Pour cause, l'effritement de ces bâtisses, vieilles de plus de mille ans, provoque l'effondrement, total ou partiel de maisons situées sur la place d'Armes, à Beni M'hafeur, à la cité Ausas et dans d'autres quartiers antiques de Annaba.
Or, ces vieux quartiers représentent des pans entiers de la mémoire des Annabis. Ces vieilles bâtisses ont vu passer, grandir et mourir de nombreuses générations. Il en est ainsi d'Abou Merouan Echari, dont le minaret de la mosquée témoigne de la valeur du concept religieux d'une époque où Bouna était le portail des religions, jusqu'aux deux antiques maisons, celle du Pacha et du Bey.
Ces maisons témoignent aussi de la présence de l'aristocratie dans la ville des Jujubes. Sans pour autant oublier les mausolées d'importants saints, qui, depuis plus de 250 ans, ont fait la renommée de Annaba, comme celui de Sidi Khelil, situé au coeur de la vieille ville.
Pour ne citer que ces quelques échantillons de vestiges dont regorgent les vieux quartiers annabis, où les souvenirs se mêlent aux sentiments de nostalgie. Aujourd'hui, tous les anciens, chaque fois qu'ils sont de passage évoquent, en dépit de l'état de déliquescence où se trouvent ces bâtisses, des souvenirs et des histoires d'une époque révolue.
C'est un vrai cri de coeur de toutes ces générations qui rêvent de voir ces constructions restaurées, à l'instar de celles d'Alger ou d'Oran, afin de préserver ce patrimoine immobilier et sauvegarder les souvenirs d'une mémoire de nombreux quartiers, transformés en un tas de décombres à l'odeur de la mort.
Effondrements et bilans macabres
Les vieilles bâtisses de Annaba, tombent en désuétude et s'écroulent comme des châteaux de cartes. En effet, il ne se passe pas un jour, sans que la menace d'effondrement ne pèse sur les occupants des vieux quartiers de Annaba. Le spectre de la mort a élu domicile entre les murs de ces vestiges. Ces derniers alourdis par de macabres bilans. Dès l'hiver et les précipitations, c'est l'état d'alerte dans des centaines de foyers de la place d'Armes, de Beni M'hafeur et des autres vieilles constructions.
Durant les sept dernières années, les affaissements en série des vieilles bâtisses ont occasionné outre les dégâts matériels, des pertes en vies humaines. En 2003, l'effondrement d'une maison, à la rue dite El Zanka El Routba, a occasionné le décès d'une fillette de 3 ans. En 2004, l'éboulement de trois maisons s'est produit à la rue El Fida, mais, Dieu merci, il n'eut pas à déplorer de mort. En 2005, l'année de tous les records, l'écroulement total de 3 vieilles bâtisses, a causé le décès de 3 personnes et des blessures pour 9 autres. 2006, 2007, et 2008, des années durant lesquelles, les fissures et les effondrements partiels des constructions anciennes, ont atteint des records jamais enregistrés à la rue Philippe, notamment.
Quant aux bilans des quatre dernières années, en l'occurrence 2008, 2009,2010 et en ce début de 2011, il semble que la mémoire des anciens occupants de ces endroits, crie en silence la souffrance des pierres, au regard d'effondrements récurrents. D'où, il a été retenu l'évacuation de plus de 1000 familles, placées dans des centres de transit, avant d'être relogées. En somme, plus des 70% des vieilles bâtisses de la ville de Annaba, sont déclarées menaçant ruine. Ces données qui évoluent chaque jour un peu plus, concernent les 2/3 de ces constructions, qui sont toujours, occupées par des centaines de familles, dont la vie est en sursis. C'est pour dire que l'état des lieux aujourd'hui est déplorable, face à une politique locale désavouée.
La politique de l'autruche
Classé aux calendes grecques, le vieux bâti dans la ville de Annaba, a pris de l'avance sur les décideurs de la grande métropole de l'Est. L'état des lieux qui prévaut dans ces vieux quartiers, est annonciateur d'une catastrophe humaine imminente. La commune, sans doute l'Etat, devrait agir en fonction des nouvelles données. La situation ne peut attendre jusqu'à l'irréparable. Des mesures sont à prendre, sans plus tarder. Une virée dans ces lieux donne froid dans le dos. Des familles, avec des enfants en bas âge, vivant dans des tentes et des abris de fortune, de peur de se faire surprendre par un effondrement, au beau milieu de la nuit. On se demande, comment au XXIe siècle, des gens vivent encore, dans des conditions aussi précaires? Il est évident que le choix politique, portant la réalisation de nouvelles constructions, durant les vingt dernières années, en abandonnant le patrimoine ancien, a rattrapé, aussi bien les décideurs des hautes sphères de l'Etat, que les décideurs locaux. Cette négligence, il faut le noter, est à l'origine de la crise du logement dans la wilaya de Annaba. Car, la courbe des demandes de logements, va crescendo.
Les occupants des maisons menaçant ruine postulent pour des logements neufs, accentuant d'une façon directe la crise de l'habitat. La double vision de la politique de l'habitat, qui prendrait en charge le vieux bâti, en parallèle, avec les nouvelles constructions, convaincrait les occupants des vieilles bâtisses, de demeurer dans leurs habitations, et permettrait la satisfaction des nouvelles demandes de logements.
Malheureusement, cela n'est pas le cas, et la négligence pour ce patrimoine immobilier, accélère sa disparition, en dépit de quelques mesures de prise en charge, demeurées vaines.
Au vu des données caractérisant ce vieux bâti des différents vieux quartiers de Annaba, l'Office communal de restauration des vieux quartiers de la ville, une structure relevant des services de l'APC, a été sollicité aux fins d'un diagnostic, et surtout pour trouver des solutions pouvant redonner vie à ces constructions en péril. Plusieurs bureaux d'études sont sur le terrain et ont remis des conclusions et rapports d'expertise sur l'état de dégradation avancé des lieux. Les deux récents rapports remontent au début de l'année, où il est fait état, dans le premier, de la démolition immédiate de 71 maisons menaçant ruine. Le second pour sa part, fait état de 32 vieilles bâtisses, dont 15 sont sous le coup de décisions de démolition et 17 classées inhabitables. Au total, 103 habitations, dont 37% datant du XIXe siècle, atteintes toutes de décrépitudes et menaçant ruine. Des rapports ont été établis depuis l'année 2000, date de la mise en place de cet office, qui, au chevet de ces vieux quartiers, n'a pas cessé de tirer la sonnette d'alarme. En vain!
Aujourd'hui, ce n'est plus en termes de délabrement de bâtisses que le problème se pose, mais en termes de solution urgente. A qui incombe la sécurité de ces vies humaines, si l'on sait que pour décliner toute responsabilité à l'égard d'un éventuel sinistre, les services techniques de l'APC de Annaba ont, le 18 Juillet 2004, émis un avis public numéro 76, portant démolition de ces constructions délabrées.
A ce jour, seuls 1% des vieilles bâtisses, situées dans les quartiers antiques de la place d'Armes, ont été interdits d'occupation.
Malheureusement, l'exode rural a fait en sorte que d'autres bâtisses en ruine, ont été squattées et réoccupées par des dizaines de familles venues de différentes wilayas en quête de logements sociaux notamment.


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