Comment qualifier les dernières mesures prises par le département de Rachid Benaïssa en faveur de nos céréaliers sinon que ce sont celles qu´il fallait. D´ailleurs, on ne comprend pas pourquoi ces mesures n´ont pas été prises plus tôt. Un secteur aussi stratégique dont on a négligé le potentiel national pour nous en aller, pieds et poings liés, arrimer notre sort au marché international. Blâmer, condamner, ne sert à rien. Ce qui a été fait l´a été, point. Le plus important c´est maintenant et demain. Fiscalité zéro, engrais fourni même aux endettés, semences assurées,...toute une batterie de mesures que le ministère de l´Agriculture vient de prendre en faveur de nos agriculteurs-céréaliers. Il ne reste plus à ces derniers qu´à fournir leur force de bras. A travailler. Et ne pas tricher. De ce côté-là, il faut s´attendre à rencontrer de mauvais joueurs. Le tout est de les débusquer, de les avoir à l´oeil et de les sanctionner sans faiblesse jusqu´à la réquisition. On ne joue pas impunément avec la nourriture de tout un peuple. Ce qui veut dire que le ministère de l´Agriculture aurait tort de s´arrêter en si bon chemin. Il lui faut se doter des moyens de surveillance, de la bonne application des mesures. Des moyens de répression. Et cela durant toute la durée de la campagne. Il lui faut également prévoir, dès maintenant, les moyens de stockage d´une récolte qui, au vu des mesures, ne pourra être qu´exceptionnelle. Il faut espérer que la leçon du stockage de la pomme de terre aura été bien retenue. Il lui faut, et là il ne s´agit plus du seul ministère de l´Agriculture mais des corps de sécurité dans leur ensemble, trouver les moyens percutants pour dissuader les contrebandiers, qui déjà et à l´annonce des mesures, se frottent les mains. Que 2009 sera aussi pour eux une année de «bonne récolte». Comme on le voit-on des mesures de facilitation-qui s´imposent- entraînent des réactions en chaîne. Au fait, pourquoi ces mesures ne seraient-elles valables que pour les céréales? Que pense-t-on faire avec le lait, cette autre denrée stratégique? Normalement, et à une ou deux variantes près, ce qui a été possible pour le blé peut l´être pour le lait. Une ou deux variantes qui nous renvoient à la maîtrise de l´élevage bovin, c´est-à-dire la formation de bon niveau, à la collecte du lait qui relève d´un savoir-faire évident et enfin sa préservation à la bonne température et à l´hygiène sans faille. Avec juste un léger réaménagement, ce qui a été fait avec l´office des céréales peut être étendu à l´office du lait. On peut même l´étendre à tous les produits alimentaires qui sont actuellement importés en vue de les produire -au moins en partie- localement. On a parlé du patriotisme économique. Faisons appel aussi au patriotisme administratif et au patriotisme industriel! Ils ne seront pas de trop par ces temps difficiles.