40 bougies ont été soufflées, hier, par le quotidien arabophone Echaâb. 40 années d'exercice dans la noble profession d'informer, malgré les diverses difficultés rencontrées au lendemain de l'indépendance. Les insuffisances techniques constatées avaient poussé les dirigeants de l'époque à solliciter l'assistance de professionnels égyptiens issus du monde des médias. On croit savoir que le quotidien a été diffusé, dans un premier temps en langue française sous le titre Le peuple, traduction littérale d'Echaâb; après deux années d'exercice qui lui ont permis d'acquérir un grand savoir-faire. Il sera, par la suite, le parrain de nombreux titres tels que Essalem et El Khabar créés en 1990 par certains de ses journalistes. C'est l'avènement du pluralisme qui donnera naissance à la presse indépendante. Cependant, le collectif, bien que restreint, continua de le faire paraître. En 1992, le journal quitte officiellement son giron politique et entre au secteur public et ce, sans moyens, privé d'imprimerie et obligé d'honorer financièrement l'édition quotidienne et de déménager d'Hussein Dey vers le centre d'Alger où il emménagea dans deux appartements exigus, sis avenue Pasteur. En 1996, le titre devient dépendant d'un holding et se voit, par conséquent, obligé de procéder à une compression du personnel en mettant fin aux fonctions de 70 travailleurs, dont de nombreux journalistes. Cette situation ne découragea pas les 14 journalistes et autres collaborateurs et correspondants disséminés à Oran, Tlemcen, Sétif et autres villes. Les travailleurs ont bravé les difficultés qui se sont dressées sur leur chemin en s'adonnant à un journalisme qu'ils qualifient d'intègre et d'objectif. M.Saïd Graït, directeur de rédaction, confiera que «ce journal a besoin d'être assisté moralement et matériellement» faisant allusion aux difficultés dans le domaine de la diffusion. «Ce média est-il vraiment subventionné par l'Etat? Le secteur public est flou», répondra le directeur qui ajoute: «Les journalistes et le personnel technique ont besoin de recyclage pour optimiser leur rendement, après quoi, on pourra leur demander des comptes.» M.Graït finira par marteler: «On n'a ni statut d'entreprise ni conseil d'administration, néanmoins, l'ensemble du personnel d'Echaâb adresse ses meilleurs voeux et remerciements aux anciens qui ont fondé ce journal.» Pour notre part, nous lui souhaitons une longue vie pleine de réussite.