Une conférence sur la situation et les perspectives du transport maritime entre l'Algérie et Marseille a été organisée, jeudi dernier, à la Foire internationale d'Alger dans la foulée du salon international de l'industrie. “L'Algérie est le principal client du port de Marseille sur l'ensemble de ses activités.” C'est ainsi que Raymond Vidil, le président de Marseille Europort, a entamé son intervention. Preuve à l'appui, il a expliqué qu'il y a eu, au titre du trafic passager durant l'année 2007, quelque 456 270 voyageurs, d'une part et 157 270 véhicules passagers, d'autre part, qui ont transité entre l'Algérie et Marseille durant la même année. Dans le même ordre d'idées, il a expliqué qu'il y a eu “77 escales par mois à destination des principaux ports algériens”. S'agissant des échanges commerciaux (import-export) entre le port de Marseille-Fos et l'Algérie, ils se sont élevés à 8,076 millions de tonnes en 2007, a-t-il noté. Ces marchandises se déclinent à travers “les produits pétroliers qui sont de l'ordre de 6,7 millions de tonnes et de marchandises diverses qui sont de l'ordre de 1,3 millions de tonnes”. L'Algérie est tout aussi un partenaire “majeur dans le trafic conteneurisé du port de Marseille-Fos”, dit-il avant de noter que durant l'année 2007, il y a eu quelque 114 570 EVP. Avec ce chiffre, l'Algérie “occupe le deuxième rang après la Chine”, ajoute-t-il. L'Algérie s'affirme comme “un des principaux clients du port de Marseille-Fos, il figure au 2e rang de ses pays partenaires et représente, à lui seul, 8% du trafic du port avec 8 millions de tonnes en 2007”, a-t-il expliqué. Citant les marchandises à destination de l'Algérie, le conférencier évoquera les biens d'équipement professionnels, les produits de consommation, les denrées alimentaires, les produits chimiques de base ainsi que du matériel de transport. Une progression des échanges entre les deux pays depuis des années, a été relevée par les intervenants. Des exemples ont été donnés à ce propos. C'est ainsi que les trafics de passagers entre Marseille et l'Algérie sont en progression constante, +6,7% entre 2004 et 2005 avec 485 000 passagers. Tout en expliquant que l'Algérie est marquée par l'expansion de son économie et le développement de ses entreprises, cette situation devrait s'accompagner d'une plus grande ouverture internationale, a-t-il noté. Le port de Marseille, qui veut s'inscrire dans cette dynamique, souhaite capter les courants d'échange avec l'Algérie. Autrement dit, le port de Marseille veut devenir un port par où transitent toutes les importations et les exportations algériennes. Dans ce cadre, un plan d'investissement à été annoncé : 500 millions d'euros durant la période s'étalant entre 2005 et 2009 et 700 millions d'euros durant la période 2009 et 2013. Aussi et durant l'année 2008, à elle seule, l'enveloppe budgétaire allouée à ce propos est de l'ordre de 169 millions d'euros. Ceci au titre des investissements consentis par les pouvoirs publics. Les privés s'associeront à ce projet via quatre milliards d'euros. L'intervenant, qui expliquera que le port de Marseille “a investi toutes les énergies”, précisera qu'il sera question également “de transporter du gaz liquide”. Par ailleurs, il a été annoncé l'institution d'un consortium destiné à l'exportation des fruits et légumes algérien vers la France. “à part le pétrole et le gaz, l'Algérie n'exporte pas grand-chose. Nos bateaux, lorsqu'ils transportent des marchandises vers l'Algérie, ils reviennent vides, c'est pour cela que nous avons réfléchi, depuis deux années, à un projet d'importation des fruits et légumes algériens qui sont d'une bonne qualité”, a-t-il expliqué. Ce consortium fédère, a-t-il précisé, “l'ensemble des acteurs de ce projet à l'image de la chambre d'agriculture, d'Algex, de l'association des exportations de légumes”. la première exportation interviendra avant la fin de l'année en cour. NADIA MELLAL Bouali
