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De Frères musulmans à... résistants
MOUVEMENT HAMAS
Publié dans Liberté le 19 - 01 - 2009

Aux origines du Hamas : les Frères musulmans. En juin 1967, la guerre des 6 jours éclate et Israël quadruple son territoire (conquête de la bande de Gaza, la péninsule du Sinaï, la Cisjordanie et le plateau du Golan) après une incursion sur la Syrie, l'Egypte et la Jordanie.
Quelle est la signification des déclarations des autorités israéliennes lorsqu'elles parlent de détruire Hamas ? Est-ce que cela veut dire tuer les 42% des Palestiniens qui ont voté pour lui ? Ou est-ce que cela signifie séparer géographiquement les Palestiniens de Gaza et de la Cisjordanie ? Et pour ceux dont l'obsession est la sécurité israélienne, pensent-il tuer dans l'œuf la menace de Gazaouis, et de leurs frères de la Cisjordanie et d'Israël, avec cette haine implacable pour ceux qui les affament, les brûlent au phosphore et les humilient ? Pour les Palestiniens, comme pour les populations arabes et les opinions de par le monde : “Nous sommes tous des Hamas.” Qui est ce Hamas qui fait tant craindre ?
Aux origines du Hamas : les Frères musulmans. En juin 1967, la guerre des 6 jours éclate et Israël quadruple son territoire (conquête de la bande de Gaza, la péninsule du Sinaï, la Cisjordanie et le plateau du Golan) après une incursion sur la Syrie, l'Egypte et la Jordanie. Cette incursion a anéanti les armées arabes voisines et la Ligue arabe devient une simple machine à résolutions. Israël, “invincible”, fait d'El-Qods sa capitale.
C'est après cette énième défaite arabe que se créée une branche palestinienne des Frères musulmans, une organisation née à la fin des années 1920 en Egypte durant l'occupation britannique.
Hassan al Banna, son fondateur développe l'idée d'une islamisation par le bas des sociétés, la réforme de la société en une société islamique. Les premiers Frères musulmans se déploient en 1967 dans la bande de Gaza avant de s'étendre en Cisjordanie où ils se font connaître comme un mouvement caritatif et social (construction et gestion d'écoles, de mosquées, de dispensaires). Succès assuré. La forte popularité dans la population leur assure un contrôle social.
À l'époque, tandis que l'OLP prônait la récupération des territoires perdus en 1948 et 1967, par la lutte armée, y compris le “terrorisme”, les frères musulmans rejettent la violence pour ne s'occuper que du social. Ils avaient de la suite dans les idées : prendre en otages les populations…. Puis arrive en 1987 la première Intifadha entre Israël et les Palestiniens de l'OLP. C'est à cette date que se crée le Hamas (acronyme partiel de “mouvement de résistance islamique”) dans Gaza sous l'impulsion de cheikh Ahmed Yacine. Le Hamas devient alors une alternative islamique au nationalisme de l'OLP. Israël a vu d'un bon œil l'irruption de ce mouvement qui entrera en compétition contre l'OLP de Yasser Arafat dont la pâte commençait à prendre sur la scène internationale et qui surtout s'était défait des multiples tenailles arabes.
Hamas radicalise ses exigences pour être plus radical que l'OLP engagé dans des processus de négociations et commence à s'en prendre aux notables de la résistance, notamment les plus en vue, les cadres du Fatah, le parti de Yasser Arafat puis de Mahmoud Abbas. Le message porte et la jeunesse palestinienne commence alors à se révolter contre l'establishment historique de la résistance. Hamas se renforce davantage en 1988, lorsque l'OLP et le Fatah acceptent un nouveau partage des territoires.
Dans le même temps se réalise la proclamation d'un Etat de Palestine par l'OLP à Alger en 1988. En opposition, Hamas reprend à son propre compte les exigences premières d'Arafat, réclamant tous les territoires occupés. Le Hamas évolue alors vers un mouvement politique radical et engage la lutte armée avec l'utilisation de bombes artisanales en 1992. Hamas se démarque du Fatah en renonçant aux pourparlers avec les Israéliens. Il devient ainsi un acteur politique contre Israël mais face au Fatah. Le 13 septembre 1993, les négociations d'Oslo aboutissent aux accords de paix israélo-palestiniens prévoyant le retrait d'Israël des régions de Cisjordanie et de Gaza ainsi que la création d'une Autorité palestinienne qui auront à gérer dans l'attente d'un Etat, la police, la santé, l'éducation, les affaires sociales, la taxation, le tourisme, la culture. Hamas n'en croit pas un mot. Balivernes, disent et redisent ses responsables.
Cette Autorité palestinienne, qui voit le jour en 1994, se fera sans la participation de Hamas qui a boycotté en 1996 l'élection de Yasser Arafat. Le divorce est consommé. En 1994, la branche armée de Hamas (Ezzedine al-Qassam) lutte contre Israël et l'Autorité palestinienne ! Jusqu'en 1996, la population ne soutient pas Hamas car elle croit en un avenir meilleur, lassée des morts et de la peur qui y règne depuis si longtemps. Mais la situation politique et économique en Palestine se dégrade. La paix n'est toujours qu'un horizon et l'Autorité palestinienne est de plus en plus accusée de duplicité et plus grave de corruption dans la gestion des maigres deniers publics. C'est tout bénéfice pour Hamas. Israël en rajoute des couches en accusant l'Autorité palestinienne de ne pas être assez ferme vis-à-vis des attentats suicide commis par les djihadistes de Hamas.
En outre, Yasser Arafat s'est retrouvé isolé sur la scène internationale. La popularité de Hamas monte, les Palestiniens approuvent jusqu'à ses attaques suicide contre Israël. En 2001, l'arrivée d'Ariel Sharon au poste de Premier ministre de l'Etat d'Israël booste Hamas. Arafat meurt en 2004 mais l'élection de Mahmoud Abbas comme nouveau président de l'Autorité palestinienne ne change rien à la donne. Qui plus est encore, aux élections municipales qui suivent, Hamas récupère les voix du Fatah dans un raz-de-marée islamiste sans précédent.
Même les chrétiens et les laïcs ont voté pour Hamas, ce qui fait dire à de nombreux observateurs que ce n'est pas qu'un mouvement islamiste. Les Palestiniens n'ont pas voté pour le Hamas parce qu'il était engagé à la destruction de l'Etat d'Israël ou parce qu'il avait été responsable de vagues d'attentats suicide, ils ont voté pour lui parce qu'ils pensaient que le Fatah, le parti du gouvernement battu, avait failli. En dépit du renoncement à la violence et de la reconnaissance de l'Etat d'Israël, le Fatah n'a pas obtenu un Etat palestinien.
En janvier 2006, Hamas obtient donc 56% des suffrages aux élections législatives palestiniennes ayant alors la majorité absolue des sièges du Parlement (74 sièges sur 132), le Fatah n'en obtenant que 45. C'est la guerre interpalestinienne. La constitution d'un gouvernement par Hamas en mars conduit à un boycott politique et financier de la part de la communauté internationale.
C'est la crise interpalestinienne qui s'ajoute à la guerre contre Israël. L'accord sur un gouvernement d'union nationale palestinien n'est signé qu'en mars 2007, une année après les élections ! Des manifestations de joie ont félicité cet accord, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exprimé sa satisfaction et l'Arabie Saoudite a promis un milliard de dollars d'aide.
Retour à la case départ, Hamas et Fatah reprennent leurs accusations mutuelles de tentatives de coup d'Etat, Gaza est plongé dans une nouvelle période de violences sans précédent. Israël, aux aguets, prépare minutieusement son retour à Gaza. Washington, Bruxelles et bien des capitales arabes, au lieu d'accepter le gouvernement démocratiquement élu, ont mis au point de multiples plans pour le faire tomber. D'où les embargos consécutifs depuis 2006 sur les populations de Gaza.
Il y a six mois, les Israéliens ont accepté un cessez-le-feu avec Hamas négocié par l'Egypte, en contrepartie du cessez-le-feu, Israël devait ouvrir des points de passage et permettre une libre circulation des fournitures essentielles dans et hors de Gaza.
Les tirs de roquettes ont cessé mais les points de passage n'ont jamais été entièrement ouverts, et la population de Gaza a commencé à mourir de faim. Il y a deux mois, les forces armées israéliennes ont rompu le cessez-le-feu en entrant à Gaza, débutant un nouveau cycle de violences.
D. Bouatta


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