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Quel devenir pour ces artisans du fer ?
Les forgerons d'Ihitossène (Tizi Ouzou)
Publié dans Liberté le 28 - 02 - 2009

Depuis quelques années, ils sont abandonnés à leur triste sort. De quoi ont-ils besoin en fait ? La première difficulté rencontrée par les forgerons est l'absence de charbon de qualité depuis la fin des années 1970.
On n'en parle pas assez, sinon jamais de cette frange d'artisans qui manque de moyens et de prise en charge par les pouvoirs publics, notamment l'aide à l'acquisition des financements pour l'amélioration de leur activité.
On oublie souvent que le forgeron est l'un des maillons indispensables au développement d'un certain nombre de secteurs stratégiques qui participent au développement et à la croissance économique du pays.
En effet, c'est par les racines que l'économie d'un pays se construit. Ces racines représentent ces petites unités ou ateliers artisanaux qui doivent bénéficier de beaucoup d'intérêt de la part des pouvoir publics.
Durant les années 1970, avec l'avènement de la révolution agraire, les forgerons étaient dispensés d'impôts. Sans eux l'agriculture n'aurait aucun sens. Depuis quelques années, ils sont abandonnés à leur triste sort. De quoi ont-ils besoin en fait ? De pas grand-chose : la matière première, le fer sous toutes ses formes, plat, rond ou carré, et du charbon, ce combustible indispensable pour chauffer le fer au rouge et le modeler pour lui donner la forme désirée. La première difficulté rencontrée par les forgerons est l'absence de ce charbon de qualité depuis la fin des années 1970 quand les forgerons se le procuraient à un prix symbolique, auprès des unités étatiques. C
e charbon était non seulement de bonne qualité mais aussi économique et rentable à la fois. Sitôt le four allumé, le charbon restait rouge toute la journée et même parfois jusqu'au lendemain. Parce qu'il est riche en matières volatiles.
Aujourd'hui, ce charbon est introuvable. Il est remplacé par le coke, un charbon de mauvaise qualité, obtenu par la distillation de la houille et ne contenant qu'une très faible fraction de matières volatiles. En Allemagne et en France, le coke est considéré comme un déchet cédé à un prix symbolique. En Algérie, faute de vrais partenaires, le coke est soumis à la corruption. Il coûte près de 10 000 DA le quintal (l'équivalent de 90 euros). En France il ne vaut pas plus de 25 à 30 euros.
Quelle place pour la forge et le forgeron ?
En vérité, le forgeron du village est l'homme à tout faire, l'homme indispensable.
Il ferre les animaux et les soigne, fabrique et répare les outils, travaille sur les roues et les voitures, entretient les engins agricoles, effectue à la demande tous les menus travaux dont la communauté villageoise a besoin. Pendant plusieurs millénaires, lieu d'une science occulte, la forge est devenue dans la période moderne un “art”. Les objets forgés sont présents dans toutes les demeures, aussi bien comme ustensiles que comme ouvrages d'art. Depuis le XVIIe siècle, la fabrication et le métier évoluent peu jusqu'au début du XXe siècle.
C'est l'époque où s'impose l'image populaire du forgeron martelant une pièce rougie au feu sur son enclume, entouré d'étincelles. Le forgeron rural est au cœur de la grande aventure métallurgique de l'histoire humaine.
Une histoire qui se développe sur 5000 ans. Il est également au cœur de la longue histoire du monde agricole auquel il a été lié étroitement et intimement. Le forgeron est devenu le maître de la forge du village, puis plus récemment le mécanicien des machines agricoles, et aujourd'hui le maréchal-ferrant nomade ou le sculpteur en ferronnerie.
La forge, cet atelier magique, était un lieu de rencontre pour les hommes, un centre de vie sociale à l'égal du café et de la place du marché. Le forgeron, maître du fer et du feu, de l'air et de l'eau, pouvait aussi être à l'occasion, rebouteux, “soigneur des hommes” à travers des pratiques ayant une dimension plus ou moins magique. À partir d'une véritable forge fidèlement reconstituée, on peut pénétrer dans le quotidien d'un maréchal forgeron de village de la fin des années 1800 jusqu'au milieu des années 1900.
Les forges, aujourd'hui, sont toujours maintenues en vie. Difficilement, certes mais l'atmosphère est là. Il suffit de passer chez El Hadi Amara et El Hadj Lakhdar à Azazga ou à Bouzeguène chez Salah Ath Moussa et Salem Imessaoudène sans compter la centaine de forges réparties à travers tout l'est algérien, d'Akbou jusqu'à Oum El Bouaghi, d'El Eulma jusqu'à Kaïs et d'Aïn Azel à Khenchela, pour découvrir cet environnement magique des maîtres de la forge et des dompteurs du fer.
C. Nath Oukaci


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