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Les failles du système
Capital très limité et faiblesse du management
Publié dans Liberté le 25 - 06 - 2003

Le nouveau concept de la sécurité financière, cher à l'actuel ministre des Finances, semble trouver son terrain d'application tout désigné : l'institution bancaire privée.
Désormais, annonce M. Benachenhou, qui répondait, hier, aux questions orales des députés, les conditions de création de banques privées vont connaître un durcissement à la source, affichées tel un avant-ratio de prudence, en ce sens où l'autorisation d'exercice ou l'agrément sera soumis à des critères remis à niveau, voire revus et corrigés. Une forme de supervision avant la naissance de toute banque est ainsi mise en avant par l'argentier du pays qui préconise deux verrous avant l'octroi du visa à tout prétendant à l'aventure bancaire : révision du capital minimum à la hausse et reconsidération de la qualité du gestionnaire.
Décodé, il ne suffit plus de disposer de 500 millions de dinars pour créer sa banque et accéder au monde complexe de la finance, dans lequel la moindre erreur pourrait se répercuter sur l'ensemble, tant l'enchevêtrement et l'interdépendance dans le secteur bancaire ne peuvent en aucun cas être contournés. Benachenhou signe ainsi son retour à la tête de ce département par des actions qui accréditent la thèse de l'engagement de l'état à remettre de l'ordre dans le paysage bancaire national. L'après-Khalifa et le faible apport du privé dans le financement des investissements, préférant se confiner sans risque dans des opérations purement commerciales, semblent avoir inspiré — tardivement — les pouvoirs publics. Le relèvement du capital des banques privées auquel appelle le ministre est en soi un signe de crédit et une forme d'assurance pour la banque elle-même, les épargnants et les partenaires tant bien nationaux qu'étrangers. Il est vrai que dans la logique développée par le ministre, une banque se doit d'être en mesure d'imposer sa signature sur les marchés internationaux et, à ce titre, son capital constitue à coup sûr le meilleur élément d'appréciation. Un élément qui sera lu en devises et permettra d'évaluer l'assise de ce prétendant à l'international. Un capital minimal de 500 millions de dinars qui représentait en 1990 une contre-valeur de 25 millions de dollars s'est effectivement nettement déprécié en 2003 pour atteindre la contre-valeur de 6 millions de dollars, rappelle Benachenhou. Une nette dépréciation qui a entraîné une perte de crédibilité sans que certaines banques de la place n'aient augmenté leur capital.
Comment accéder et faire valoir sa signature avec une telle vulnérabilité “capitale” vis-à-vis des correspondants étrangers ? Bien des entreprises commerciales ou industrielles dépassent de très loin les capacités financières de certaines banques et posent ainsi la limite de manœuvre et de services financiers. L'élan attendu des établissements de renom, tels que Société Générale ou BNP Paribas entre autres, qui affichent pourtant une santé reconnue universellement, est resté sans suite puisque ces dernières ont opté pour une implantation en Algérie à la limite de la symbolique. La stratégie de groupe qu'elles se plaisent à mettre en avant a plus consisté à se limiter au strict minimum d'engagement, orientant leurs affaires vers le commerce extérieur bien filtré. En d'autres termes, elles ne sont en Algérie que pour maintenir un certain intérêt que leur assure la tendance à l'import entre l'Algérie et leur pays d'origine sans autre implication en faveur de l'investissement.
Pis, ces deux banques dont les sociétés mères sont, par excellence, les plus grands correspondants de leurs homologues algériennes ont réussi à “débaucher” une clientèle précieuse, connue pour sa solvabilité et s'interdisent d'élargir leurs services à d'autres créneaux dont le pays a réellement besoin. Le ministre touche le fond du problème en les incitant à revoir leur copie. Le rappel à l'ordre est on ne peut plus clair. S'agissant de la transparence, sans le déclarer ouvertement, le ministre des Finances, qui prône une supervision accrue sur le secteur en faisant plier toute la communauté bancaire privée aux règles de gestion basées sur des critères universels, en terme de prudence et d'engagements, reconnaît la défaillance de l'autorité monétaire et l'absence d'évaluation des risques et de suivi qu'impose, en réalité, une telle libéralisation.
Où sont passées les obligations de publication de bilans des banques et les contrôles de la Banque d'Algérie et pourquoi a-t-on occulté les fonctions d'audit ou d'inspection devant être périodiquement entreprises ? Dans sa dernière intervention-analyse, en marge de la Foire internationale, Benachenhou avait adressé une mise en garde aux établissements publics contre toute confusion qu'ils seraient amenés à entretenir dans leurs relations avec les banques privées. Distinguer le bon grain de l'ivraie. D'autant que certains établissements privés nationaux ont, depuis leur création, souscrit au contrat de transparence et opté pour l'efficacité en se pliant aux règles d'usage en matière d'information et de pratique bancaire, à l'image de ce qu'entreprend la Compagnie algérienne de banque (CAB). Cette dernière rend ses chiffres de bilans publics en procédant à leur publication par voie de presse, témoignant ainsi de son engagement à entretenir son crédit.
L'autre aspect soulevé par le ministre porte sur la bonne moralité et le niveau intellectuel du gestionnaire de toute banque privée afin de barrer la route, à l'évidence, aux affairistes reconvertis.
Un verrouillage aussi pertinent qu'indispensable afin d'éviter d'entamer la confiance aux plans national et international, susceptible d'être le fait de l'incompétence ou de la pure escroquerie. Il y va aussi des intérêts “suprêmes” des réserves de changes du pays. Car, en pratique, tout agrément délivré à la banque constitue aussi une forme de concession de change et, à ce titre, tout dérapage entraîne forcément des hémorragies en monnaies fortes. D'où l'impératif de sécuriser la gestion des agréments à la base et de renforcer les contrôles par la suite, tant bien au niveau du privé que du public. La réalité du terrain a montré que des transferts de capitaux peuvent, en toute impunité, emprunter des voies bancaires sans pour autant qu'ils soient motivés par une quelconque partie physique, liée à des marchandises ou des services importés.
Chaque banque comporte un risque d'exportation illicite de capitaux et parfois leur création ne serait inspirée que par cet objectif ou celui d'enrichir leur propriétaire “réglementairement” par pompage des dépôts publics. En définitive, de ce débat, il ne serait nullement opportun de soustraire la Banque d'Algérie et de revoir son niveau de technicité préalable à la réussite de sa mission.
Benachenhou s'intéressera-t-il à la banque mère comme il le fait “aux filles”de cette dernière ? En tout cas, il y va de la sauvegarde du risque Algérie dans des limites capitales.
A. W.


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