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La criminalisation doit cibler les réseaux de passeurs
Le phénomène de la harga en débat à Oran
Publié dans Liberté le 23 - 04 - 2009

Cette rencontre organisée par le bâtonnat d'Oran, qui s'était engagé l'année passée à défendre bénévolement les harragas, a mis en évidence le fait que la criminalisation de ces derniers est contestée par tous les acteurs sociaux.
S'il est une appréciation qui a fait l'unanimité au sein des participants à une rencontre sur le thème des harragas, hier à Oran, c'est bien celle de dire que les harragas sont des victimes et non des criminels et que la répression et la criminalisation doivent cibler les réseaux mafieux de passeurs.
Cette rencontre organisée par le bâtonnat d'Oran, qui s'était engagé l'année passée à défendre bénévolement les harragas, a mis en évidence le fait que la criminalisation de ces derniers est contestée par tous les acteurs sociaux, les chercheurs, les avocats, les familles, etc. Tous s'accordent à dire qu'une telle approche, de la part des autorités, ne fera qu'accentuer le phénomène et accroître le sentiment de hogra et d'exclusion chez les candidats à la harga.
Que c'est là, en effet, la pire réponse à apporter à un phénomène dramatique qui prend sa source dans “la mal-vie, la corruption, l'absence de liberté, de justice et d'équité sociale dans la société”, répétera-t-on souvent. D'ailleurs,
Mme Moussaoui, enseignante-chercheuse, a, lors de ses travaux, rencontré des jeunes ayant échoué dans leur tentative et qui n'ont pas dit autre chose, à savoir que de telles décisions les poussent encore plus vers la mer. Les propos de certains intervenants ventant l'aide aux harragas pour les insérer dans la société comme les microentreprises ont été balayées par les réactions des autres qui ont dénoncé le système de cooptation, de réseaux familiaux pour obtenir des postes à Sonatrach, à l'APC ou ailleurs. L'intervention de M. Bensoltane, commissaire de la Police aux frontières, est venue à point nommé dans des débats stériles, pour expliquer qu'effectivement, la répression seule n'était pas la solution pour endiguer le phénomène. Et d'expliquer dans ce cadre l'évolution même des services de sécurité qui, aujourd'hui, passent à une autre étape. “Les harragas sont des victimes, ils sont la cible de réseaux mafieux qui existent et profitent d' eux.” Ces réseaux sont extrêmement structurés. Ce sont les réseaux qui nous intéressent. De par le monde, les systèmes mafieux les plus importants et qui rapportent le plus sont les trafiquants de drogue, les trafiquants d'armes et en 3e position les passeurs de harragas, de migration clandestine. “Il est connu que ces réseaux, explique encore l'intervenant, ont même recours à des rabatteurs pour encourager et inciter les jeunes à tenter la harga. Nous sommes en train de mettre en place dans ce cadre des services centraux pour combattre les réseaux mafieux avec une banque de données.”
L'autre question lancinante abordée hier est celle du devenir des harragas, ceux qui périssent en mer ou ceux qui se trouvent incarcérés dans des centres de rétention ou des prisons en Espagne, au Maroc, en Italie. Les familles des harragas livrent ici un combat terrible et seules pour tenter de trouver une réponse à leur quête de vérité, faire le deuil du fils, du frère, de la sœur, etc. Encore une fois, peu de réponses concrètes leur sont données généralement.Tout au plus, la section de rapprochement des liens familiaux du CRA expliquera que sur 70 dossiers de harragas traités, seulement 10 familles ont reçu des nouvelles de leurs proches.
Quant à la question tout aussi douloureuse de la reconnaissance des cadavres qui se trouveraient dans des morgues en Espagne, là aussi les intervenants ont mis fin à tout espoir en expliquant que le prélèvement d'ADN n'est quasiment plus possible à cause de la décomposition très avancée des corps. En 2005, ce sont 29 corps qui ont été repêchés par les gardes-côtes, passant à 73 en 2006, puis 83 en 2007. C'est tout dire. Plus que tout autre discours, c'est l'arrivée tout essoufflée d'une mère les yeux en larmes qui marquera cette journée.
“C'est mon fils, je viens pour lui, il est parti il y a 6 mois, je n'ai plus de ses nouvelles. Il a 25 ans, il est parti avec un groupe de 13 jeunes, on est du quartier Sidi-El-Houari. Ils en avaient marre ici, il me disait qu'il y avait trop de hogra ; il voulait aider son père malade en vendant des légumes, du poisson… À chaque fois à la pêcherie, on lui cassait tout. Je veux avoir de ses nouvelles.”


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