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Prophétie mensongère
Souffles…
Publié dans Liberté le 30 - 04 - 2009

Depuis 1962, l'an de l'indépendance, quelques voix intellectuelles se sont élevées pour nous annoncer “la mort de la littérature algérienne d'expression française”. Depuis le célèbre propos de l'écrivain Malek Haddad, il y a un demi-siècle, “la langue française est mon exil”, les critiques idéologico-littéraires n'ont pas cessé de crier sur tous les toits : “La littérature algérienne d'expression française a-t-elle encore un sens ?” En 1956, Kateb Yacine publie Nedjma. Vingt ans plus tard, Rachid Boudjedra, écrivain de la deuxième génération, fait son entrée exceptionnelle dans la cour des grands, en publiant un roman fort et dérangeant intitulé la Répudiation (1969). Des voix, encore une fois, se sont élevées pour dire ou redire : “C'est le dernier des écrivains de langue française.” Arabisation programmée, les écoles, les lycées et les universités tirent le rideau sur l'utilisation de la langue française. Le régime de Nasser, en Egypte, incommodé par le parti des Frères musulmans (pari fondé par Hassan El-Banna en 1927), vient “au secours” de l'Algérie nouvellement indépendante. Ainsi, le régime nassérien envoie quelques milliers (entre sept et dix mille) de ses fanatiques pour prendre en charge l'école algérienne. Au nom de l'arabisation, d'une part, et au nom de la guerre contre l'Occident colonial et athée, ce fut le commencement d'une longue histoire de médiocrité pédagogique et qui se poursuit jusqu'à nos jours. Un profond débat est déclenché entre Mostefa Lacheref et Abdallah Chériet sur l'apport du bilinguisme dans le système scolaire. Des pseudo critiques parlent de la fin de la littérature algérienne de langue française et, une fois encore, la scène littéraire nous surprend par un autre remarquable talent appelé Rachid Mimouni qui bouleversa le champ romanesque par un texte violent, le Fleuve détourné”, en 1982. L'écriture change de thèmes et Rachid Mimouni accumule des textes : Tombéza (1984) et l'Honneur de la tribu (1989). Et puis, une expression est apparue, “hizb França, le parti de la France”, désignant désormais les groupes supposés faire le jeu de la France, notamment à travers l'usage de la langue française, destinée à contrer et à affaiblir la langue arabe. Et voilà qu'une autre nouvelle génération écrit et s'écrit, à sa tête Tahar Djaout (1954-1993), qui a fait l'école algérienne. Son roman les Chercheurs d'os (1984) fut une nouvelle aventure pour et dans l'écriture romanesque algérienne.
Un cri de la part des héritiers de Kateb Yacine. L'Algérie avance dans les chaos, la violence et l'intolérance, et les littérateurs ne baissent pas les bras. Des nouvelles plumes, en français, célébrées par le lecteur algérien. Des talents produits de l'école algérienne se distinguent. Le paradoxe ! Un certain Yasmina Khadra, militaire, crée la surprise sur la scène littéraire nationale et internationale : le Privilège du phénix (1989), À quoi rêvent les loups (1999) et autres textes démentirent la mort de la littérature algérienne de langue française. Une autre plume, haut fonctionnaire au ministère de l'Industrie, Boualem Sanasal, s'impose avec le vertige dans son premier roman le Serment des barbares (1999), puis l'Enfant fou de l'arbre creux (2000). Une nouvelle vague d'écrivains, une quatrième génération, se produit avec génie dans la langue de Molière. Des jeunes talents, des enfants de l'indépendance, le produit de l'école et de l'université algériennes, avec des références culturelles complexes. Ainsi, on lit les textes de Djamel Mati, Habib Ayoub, Arezki Metref, Chawki Amari, Djaoudet Guessouma, Nacéra Belloula, Hamid Aït Taleb, Salim Bachi, Sofiane Hadjadj, Nadia Sebhki et bien d'autres.
Depuis, presque un demi-siècle, les politico-littéraires, portés par une prophétie mensongère, ont annoncé “la mort de la littérature algérienne d'expression française”. Et après presque quarante ans, malgré l'arabisation et le mauvais niveau d'apprentissage de la langue française, une nouvelle génération d'écrivains se produit dans cette langue : des romanciers, des poètes, des journalistes et des critiques littéraires, de plus en plus nombreux, de plus en plus sérieux, surprennent la scène culturelle et littéraire. Une écriture qui crée la surprise, ici et ailleurs. Une littérature loin du misérabilisme, loin de l'exotisme ou de la médiocrité. Lire, en Algérie, un roman écrit en français par une jeune lycéenne algérienne de dix-sept ans est un phénomène culturel à étudier, une occasion pour réfléchir et repenser le statut de cette langue étrangère dans notre pays et dans notre champ culturel.
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