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NOIR ET BLANC
Publié dans Liberté le 23 - 05 - 2009

Un vieil ami d'enfance abandonné sur le bord de la route par cinq fautes d'orthographe qui l'ont éliminé du circuit scolaire et qui a fini par devenir tôlier me lance souvent cette boutade :
“Avec l'école Jules-Ferrari (entendez par là Jules Ferry), on ne va pas loin. On retape les carrosseries.” L'école coloniale, en effet, n'a pas laissé que de bons souvenirs et n'a jamais fait de cadeaux aux indigènes. Le passage en 6e par exemple était sanctionné non pas par un examen, comme c'est le cas aujourd'hui, mais par un concours. Draconien où n'étaient filtrés que les meilleurs. À cause de cinq petites fautes d'inattention en dictée, comme je le rappelais plus haut, l'élève était sûr de prendre la porte avant même la proclamation des résultats.
C'était le tarif qui nous était imposé et il fallait faire avec. Mais il y avait plus méprisant encore dans le système. Dans les Hauts-Plateaux, les écoliers ne pouvaient composer le jour de l'examen que sur présentation d'un certificat médical attestant qu'ils ne sont atteints d'aucune maladie. Les Européens, bien sûr, n'étaient pas soumis à cette humiliante épreuve. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître aujourd'hui mais nous étions discrètement surveillés dans nos classes. Mais qui pouvait bien avoir peur de nous, on n'était pas plus haut que trois pommes ?
L'administration. Pour elle, un “bougnoul” qui ouvre un livre et un “bougnoul” qui s'affranchit.
Et un “bougnoul” qui s'affranchit est un “bougnoul” à problèmes.
HISTOIRE D'UNE TALOCHE COLLECTIVE Trézel (aujourd'hui Sougueur) est un bourg à 26 km au sud de Tiaret, sur la route des dunes et du désert. Nous sommes en mai 1953 et les élèves du cours moyen première année de l'école Jeanne-d'Arc attendent la nouvelle institutrice stagiaire. Il n'est pas encore dix heures, quand soudain, une jeune femme d'à peine 20 ans ouvre la porte et se dirige droit vers l'estrade. “Silence !” hurle-t-elle devant des enfants tétanisés. Après l'appel des noms qu'elle écorchera volontairement et quelques commentaires peu amènes sur la tenue des uns et l'hygiène des autres, elle administrera une gifle bien sonnée à l'élève de la première rangée pour avoir chuchoté à l'oreille de son camarade. C'en était trop.
Le plus âgé d'entre nous, qui avait 15 ans, se lève et sort carrément de l'établissement par une porte de secours. Nous le suivrons tous.
Prise de court, l'institutrice cafouille, s'affole et tente de faire barrage à la mutinerie en retenant l'un par sa djellaba, l'autre par le col de sa chemise, mais en vain. La volière s'est vidée en quelques secondes.
Le lendemain matin à huit heures, toute la classe, directeur en tête, était convoqué dans le bureau du maire, M. Salado. Après avoir savonné en privé notre vieux pédagogue, il nous fera introduire un à un dans son cabinet pour nous corriger. Deux taloches pour chaque élève en plus de quelques coups de pied pour les plus grands. La rébellion se paie, même si elle est en culotte courte.


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